Chapitre 2 : retour à la maison
Avertissement : L’histoire de Candy Candy et de tous ses personnages appartiennent à Kyoko Mizuki, les images à Yumiko Igarashi et le dessin animé à TOEI Animation.
L’histoire écrite ci-après est une fiction à but non lucratif.
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La maison de Pony, été 1918
Candy pensive, marchait sur la route qui la ramenait vers l’orphelinat. Mademoiselle Pony avait raison, la colline était couverte de fleurs. Que c’était beau cette palette de couleurs comme si un peintre avait déposé çà et là des touches de peintures sur l’herbe verte et luxuriante, et comme ça sentait bon. Candy était venue se ressourcer auprès de sa chère colline, auprès de son « arbre père » comme elle le nommait et surtout auprès de ses deux mamans. Elle en avait vraiment besoin: revenir sur les lieux où elle avait grandi entourée de l’amour de Mademoiselle Pony et de sœur Maria, la joie communicative des enfants. Tout ce qu’il lui fallait ou presque… pour apaiser ses tensions, les stress de ces derniers mois.
D’abord ce fut la disparition d’Albert, la laissant seule en plein désarroi. Elle se souvenait encore de cette période sombre, l’une des pires de sa vie alors qu’elle était sans nouvelles de lui. La tristesse, cet énorme vide qui la dévorait comme un ogre affamé. Quand elle rentrait, elle pensait le trouver en train de préparer le repas comme d’habitude… mais non, il n’était point-là et cela suffisait pour lui couper l’appétit. Combien de diners elle avait passés ainsi? Elle avait d’ailleurs beaucoup maigri. Ses amis et le Dr Martin s’en étaient d’ailleurs alertés, la trouvant aussi mélancolique, plus distraite que d’habitude. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même et tous ses efforts pour le cacher ou rassurer ses amis avaient été vains. Elle était dans un pire état que lorsqu’elle avait rompu avec Terry car cette fois, il n’y avait personne notamment le soir pour la réconforter. Albert était son roc, sa force, son essence de vie. Elle s’était étonnée de voir combien il lui manquait.
Puis vint la mort d’Alistair, elle revoyait ses cheveux noirs, son visage joyeux avec son doux regard caché derrière ses lunettes. Encore un être cher qui disparaissait pour toujours après son cher Anthony. Elle se souvenait du jour où elle avait vu Stear pour la dernière fois sur le quai de la gare de Chicago alors qu’elle se rendait à New-York pour rejoindre Terry. Il lui avait semblait étrange et avait voulu lui dire quelque chose juste au moment où le train partait. Elle se dit « Mais quoi ? Peut-être que si l’on avait pu parler alors… peut-être aurais-je pu le convaincre de ne pas partir pour cette terrible guerre et il serait encore vivant ». Une larme s’écoula sur sa joue, Stear ! Elle se rappela alors toutes ses inventions qui se terminaient toujours en catastrophe, mais qui avaient toujours fait rire tout le monde. Et la dernière… la boite à bonheur… Elle entendait encore sa jolie musique lorsqu’elle était rentrée de New-York quand elle avait rompu avec Terry !… Terry !… Sa pensée était encore teintée de tristesse et de mélancolie mais ne lui déchirait plus le cœur comme autrefois. Il y avait plus de trois ans maintenant et il faisait partie de son passé…
Ensuite, il y eut les fiançailles forcées avec Neal Leagan complétement obsédé par elle, il n’avait pas cessé de la harceler avec ses avances déplacées et récurrentes. Le chantage, sa perte d’emploi organisée par Sarah Leagan, sa mère et Eliza, sa sœur. Ah ces trois-là, on pourra dire qu’ils se sont toujours acharnés sur elle. Il s’en était fallu de peu ! Heureusement que George lui avait dit où se trouvait l’Oncle William qui avait soi-disant donné l’ordre de cet engagement, alors qu’en fait le complot était fomenté par les Leagan et la Grande Tante Elroy.
Enfin la grande révélation : Albert était l’Oncle William… Quel choc ! Lui, son tuteur légal, lui Sir William Albert Ardlay. Elle ne comprenait toujours pas tous ses secrets et se sentait toujours contrariée de ses cachoteries. Les larmes avaient complétement embué ses yeux maintenant et elle se sentait complétement submergée par l’émotion et des perles brillantes ruisselaient sur ses joues rosies et vivifiées par le grand air. Elle prit une pause afin de se calmer, elle ne pouvait pas arriver dans cet état. Enfin, une fois remise de toutes ces émotions elle arriva à la maison de Pony où tout le monde la reçut avec joie.
Pendant son séjour elle eut l’occasion de revoir Tom, son frère de l’orphelinat qui était un vrai homme maintenant mais toujours célibataire, au grand damne de son père adoptif M. Steeve, puis Jimmy, qui avait bien grandi, vivait maintenant avec Monsieur Cartwright qui l’avait adopté.
Elle reçut des nouvelles de ses amis, Patty qui allait mieux maintenant, elle était encore en Floride dans sa famille et elle envisageait de reprendre ses études pour devenir enseignante. Annie quant à elle était repartie chez ses parents, tandis qu’Archie se préparait pour aller à Boston dès l’automne. Il voulait faire des études pour obtenir un diplôme d’économie et de gestion des entreprises qui lui permettrait de seconder Albert dans la direction des affaires familiales. Ce dernier s’était réjoui de la nouvelle car il appréciait beaucoup son neveu et il était ravi de pouvoir bientôt partager avec lui cette lourde responsabilité. A eux deux plus George, le travail serait allégé et il pourrait ainsi consacrer plus de temps à une certaine personne…
Candy et Albert s’échangèrent quelques lettres dans lesquelles elle avait trouvé quelques réponses à ses questions et le voile sur certains mystères d’Albert commençait à se déchirer peu à peu. Il lui avait expliqué les déchirures de son enfance et de son adolescence, notamment la perte de sa mère à sa naissance. Son père, envahi par le chagrin, s’était alors perdu dans le travail négligeant son fils, le laissant seul sans même en avoir conscience puis il décéda à son tour le laissant orphelin aux bons soins de sa tante et de George.
Albert lui avait décrit l’amour de sa sœur ainée Rosemary, mère d’Anthony, qui était son rayon de Soleil, sa complicité et son amour tendre. Comment il avait été anéanti par sa disparition. Puis ce fut la solitude due à son statut de seul héritier mâle en ligne directe et le poids de son éducation stricte loin des autres jeunes gens de son âge en compagnie de George qui, heureusement, l’avait bien soutenu. Puis vinrent ses années d’études au collège royal de Saint-Paul de Londres où Candy avait elle-même été élève pendant une année. Enfin, il y eut sa révolte et sa fugue pour échapper à ce carcan familial qui l’étouffait. Voilà pourquoi il s’était grimé ressemblant à un pirate pour ne pas être reconnu par les gardes du domaine lorsqu’il l’avait trouvée près de la chute d’eau.
Candy, quant à elle lui racontait sa vie à la maison de Pony. Lui demandant dans l’une de ses lettres comment elle devait l’appeler « Papa ou Grand-père Oncle William ? » (1) En fait elle l’avait taquiné tout en voulant jauger sa réaction car au début de leurs échanges elle était encore un peu mal à l’aise. Mais Albert contrarié, ne sachant pas si c’était bien une plaisanterie, lui écrivit qu’il ne s’était jamais considéré comme son père adoptif et que s’il l’avait adoptée c’était uniquement pour la protéger (1). Qu’il était célibataire et trop jeune pour être son père. Il ne voulait surtout pas qu’elle le considère comme tel, tout ce qu’il aurait souhaité c’était qu’elle le voit comme un homme. Bon sang ! Il regrettait de l’avoir adoptée, maintenant ça devenait une épine dans son cœur. Il existait probablement d’autres solutions pour la protéger.
Bref, leurs échanges épistolaires avaient éclairci quelques points et les avaient même rapprochés contrairement à ce que craignait Albert au départ pensant que l’éloignement allait peu à peu les séparer. Il y avait de plus en plus de complicité et de compréhension et Candy ne lui en voulait plus de ses cachoteries car elle avait compris leur nécessité. Il avait beaucoup souffert depuis son enfance, c’était sa moitié du sandwich. Mais son absence lui pesait terriblement même ici entourée par l’amour de ses deux mamans et des enfants. Ce fait n’avait pas échappé à Mademoiselle Pony et sœur Maria.
– « Vous avez remarqué comme notre petite Candy a l’œil brillant lorsqu’elle reçoit une lettre de Monsieur Ardlay ? »
– « Oui sœur Maria, son visage s’illumine et elle est toute excitée, je me demande bien ce que cela cache ? »
– « Je pense que nous le savons déjà toutes les deux. » Ajouta sœur Maria avec un sourire entendu.
– « Oui en effet, mais où cela va-t-il la conduire ? Ce monsieur Ardlay est quelqu’un de très bien, il a beaucoup d’affection pour elle et l’a toujours protégée, mais officiellement elle est sa fille adoptive. »
– « Et puis, on ne sait pas la vraie nature de ses sentiments envers notre petite et elle a déjà tellement souffert. »
– « Je pense qu’il faut laisser faire le temps. Qui vivra verra. »
– « Sage parole sœur Maria. »
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Washington, 11 août 1918
Quant à Albert, en voyage d’affaire, il commençait peu à peu à accepter ses sentiments pour Candy et même à espérer qu’un jour… en lui laissant du temps… ils deviendraient réciproques… peut-être… Pourtant, il se rappelait que lorsqu’il avait retrouvé sa mémoire, il y a presque un an, cela n’avait pas été évident.
Flash-back (2)
Je suis en train de m’occuper de la vaisselle dans la cuisine du restaurant où je travaille puis il y a un grand fracas. Je tombe à genoux en me portant la main droite d’abord sur mon front puis devant ma bouche. Les yeux grands écarquillés d’incompréhension et de douleur j’entends crier autour de moi.
« Albert ! … Hé, Albert ! … »
… J’ai envie de vomir… Ma tête me fait mal ! Mais que m’arrive-t-il ? Poupée … ! Poupée où es-tu ? Ça me fait mal … terriblement mal… ! Je me sens aspiré dans un tourbillon ! Ensuite je pousse un cri avant de m’écrouler sur le sol sur mon flanc gauche au milieu d’une pile de vaisselle cassée que j’avais laissée tomber. Les yeux fermés, je me tiens la tête entre les mains, elle me fait atrocement mal et me tourne. Mes oreilles bourdonnent, j’ai comme le vertige et la nausée. Puis finalement tout devient noir.
Le personnel du restaurant interloqué et inquiet, me transporte dans la pièce qui sert aussi parfois de chambre de repos entre deux coups de feu. Un moment plus tard, je me réveille complétement désorienté, hébété. Où suis-je ? J’ai l’impression de me réveiller d’un long sommeil. Et c’est quoi ce bruit assourdissant. L’explosion ! Ce train… L’Italie ? Après quelques minutes passées dans les limbes, j’émerge complétement. J’ai toujours mal à la tête et la première chose que je vois distinctement c’est un joli visage orné de grands yeux verts, d’un beau sourire et de plein de taches de rousseur… Candy ! Mon dieu Candy !… Oui je me souviens maintenant, tu es… MA FILLE ADOPTIVE ! … NON ! … CE N’EST PAS POSSIBLE !
Entendant mes hurlements, Sam, l’un des commis, revient me voir. « Hé ! Albert, tu as enfin repris connaissance, Jack est parti chercher le médecin ! »
Le médecin… Je réalise que pour l’instant, personne ne doit savoir que j’ai retrouvé la mémoire, que le voile s’est enfin totalement déchiré sur mon passé. J’ai besoin de temps pour réfléchir. Mais où aller ? Le parc… oui, bonne idée, j’y serai seul et l’endroit était propice à la réflexion. Alors je réponds :
« Non, pas de médecin ce n’est pas la peine ! »
Monsieur Daniel le chef de cuisine me propose de rentrer vu qu’il n’y a pas grand monde aujourd’hui. Je le remercie avant de promettre de revenir le lendemain. Je dis au revoir et je me rends dans le parc, près de la nature qui a toujours été une source d’inspiration et de paix pour moi. Poupée ne m’avait pas quitté d’une semelle.
Candy, Je me souviens de tout maintenant, toutes nos rencontres dans tellement d’endroits : quand tu es tombée de la cascade,… Quand Anthony est mort … Puis à Londres… Et lorsque je t’ai envoyé une lettre d’Afrique. Et puis quand je me suis porté volontaire… Et après… l’accident …
Tu n’étais encore qu’une enfant, puis une toute jeune-fille et je n’aurais jamais pu imaginer à l’époque que je serais tombé amoureux de toi un jour.
Puis ce fut mon transfert vers l’hôpital Sainte Johanna de Chicago… Ici même dans ce parc quand tu m’as retrouvé me suppliant de te laisser t’occuper de moi. Si tu avais su qui j’étais vraiment Candy… Oh mon dieu et ces sentiments que j’éprouve pour toi aujourd’hui, comment cela a-t-il pu arriver ? Comment ai-je pu me laisser aller à éprouver de l’amour pour toi, surtout que tu aimes Terry !? Que vais-je faire ? Maintenant que j’ai retrouvé la mémoire, que je suis l’oncle William, ton père adoptif, pourrais-je continuer à vivre avec toi, Candy ?
Patient et infirmière… voilà ce qui m’a permis de vivre avec elle jusqu’à aujourd’hui mais maintenant ? Pourtant je me sens si bien avec cet ange, j’apprécie tellement notre vie dans la maison des Magnolias, je pourrais continuer à vivre ainsi infiniment. Candy, qu’est-ce que je t’aime, je n’ai jamais aimé une femme comme cela auparavant, maintenant je le sais. Or, je suis ton tuteur légal et en plus tu en aimes un autre. Quelle torture !
Je me sens si mal ! Que lui dire ? Si je lui dis qui je suis, je serai obligé de partir, de la quitter… Non ! … Non !… Non !…
Quelle ironie du sort ! Qu’est-ce qui a pu me faire de nouveau croiser ta route ? Tu m’as parlé de liens invisibles qui nous relient, est-ce possible, est-ce le fil rouge du destin ? Mais être amoureux de ma fille adoptive, je ne peux pas le gérer, même si je ne l’ai jamais considérée comme telle. Je l’ai juste adoptée pour la protéger, que penserait-elle si elle savait ? Je ne peux pas risquer de la perdre. Je me sens au bord d’un abime sans fond.
Et comment ne pas tomber amoureux de toi ? Quand je me suis réveillé dans cette maudite chambre « 0 » à l’hôpital où tous me méprisaient, me soupçonnaient d’être un espion. J’ai cru que j’étais mort et que je voyais un ange tout de blanc habillé avec une voix douce et rassurante. Alors que j’étais abandonné, sans passé, sans avenir, tu as pris soin de moi, complétement dévouée et patiente. Tu étais mon rayon de Soleil, alors que j’étais dans le désespoir, sans toi je me serais laisser mourir. Ta gaité, ton dynamisme, ton optimisme me faisaient tellement de bien. Et tes magnifiques yeux verts… On dit que les yeux sont les fenêtres de l’âme et le miroir du cœur, te concernant cela prend tout son sens. Tu as tout risqué pour moi, ta carrière lorsque tu as été licenciée à cause de moi, ta réputation en vivant avec moi…
Candy, je t’aime tellement et maintenant encore plus car, ma mémoire recouvrée, je sais que tu es l’amour de ma vie, que je n’ai jamais aimé une autre femme aussi fort que toi. Oh mon dieu, aidez-moi ! Je ne peux pas commander mes sentiments. Je ne peux tout simplement pas arrêter de l’aimer. J’aurais voulu ne jamais me souvenir … Mais pourtant c’est très égoïste car je dois aussi penser à ma famille, à ma chère Tante Elroy qui m’a élevé comme si j’étais son propre fils et à George, mon fidèle compagno ; ils doivent être terriblement inquiets de n’avoir aucune nouvelle. Il va falloir que je reprenne contact avec eux et rapidement. Mais Pour l’instant, il se fait tard et il faut que je rentre sinon c’est Candy qui va se faire du souci. Allez Poupée, rentrons !
Je prends le chemin de la maison des Magnolias, le cœur lourd, ma tête fourmille d’un millier de pensées. C’était comme si un énorme fardeau avait lesté mes épaules. Le seul réconfort était de savoir que je n’ai ni femme ni enfant qui m’attendent quelque part car c’était une question qui m’avait torturé, surtout lorsque j’ai découvert mes sentiments profonds envers Candy. Mon instinct et mon passé de vagabond que m’avait révélé Candy m’avaient indiqué que non mais comment être sûr alors ?
Maintenant voilà, quand allais-je lui dire la vérité ? Quand reprendre mes responsabilités vis-à-vis de ma famille ? J’avais déjà fui suffisamment longtemps.
Je suis encore sous le choc en arrivant et je vois que la fenêtre n’est pas éclairée. Tiens, Candy n’est pas encore rentrée ? Je gravis l’escalier un peu inquiet … « Candy… ? »
C’est bizarre, la porte de la chambre est ouverte. Je me dirige vers la pièce et je la découvre affalée, apparemment endormie, au beau milieu d’un tas de journaux calomnieux qui étaient éparpillés sur le sol parlant de Terry et de ses déboires .
Candy !… Tu as fini par les trouver… dire que je les avais cachés pensant qu’il valait mieux que tu ne les voies pas ! » Je suis attristé par ma découverte, je me penche pour la prendre dans mes bras. Tu dois avoir envie de voler à son secours… De le consoler… Mais ne pas pouvoir… Je vois alors son visage inondé de larmes en partie séchées et en partie encore humides. « Des larmes… ? Elle a dû pleurer pendant des heures… Elle semblait pourtant aller mieux… commencer à l’oublier un peu… Ah Terry, encore toi ! Quand pourrait-elle enfin t’oublier ? Le cœur serré et une boule dans la gorge, je me sens mourir un peu par cette découverte.
Je la porte et la dépose délicatement dans le lit du bas. Pardonne-moi, Candy ! Je les avais cachés pensant que cela pourrait t’attrister mais peut-être aurait-il mieux valu que je te les montre ?…
Je lui caresse alors tendrement les cheveux, ils sont si doux, si soyeux et lui essuie ses larmes avec mes doigts délicatement pour ne pas la réveiller. Candy… Tu as déjà tant de peine… J’aimerais tant te rendre heureuse… Je me relève.
(Il pensait qu’elle dormait mais ça n’était pas le cas et Candy a apprécié ce geste qui lui apporta réconfort et chaleur).
(Bridge over troubles water – Simon & Garfunkel)
Poupée grimpe sur mon épaule alors que je me dirige pensivement vers la fenêtre et je me perds dans l’horizon invisible, il fait nuit noire. Un peu plus longtemps… il faut me taire un peu plus longtemps sur le retour de ma mémoire… Je ne peux pas la laisser ainsi dans le désespoir, elle est encore trop fragile… C’est décidé, je vais rester encore et garder le secret pour le moment. J’aviserai au jour le jour.
Si seulement tu pouvais l’oublier un peu et comprendre à quel point je t’aime mais je ne peux rien te dire, encore moins maintenant… Et puis je ne veux pas être le substitut de quelqu’un d’autre car visiblement tu es encore plus amoureuse de Terry que je ne le pensais. Tu n’en parlais plus alors j’avais pensé que peut-être… Et toi Terry, visiblement tu as du mal à tourner la page aussi .Arg. ! Quel gâchis tous ces cœurs brisés !… ça va me rendre fou !
Fin du Flash-back
En effet, cela n’avait pas été simple. Albert était heureux que leur correspondance les avait rapprochait et il sentait que Candy changeait progressivement de ton dans ses lettres, devenant de plus en plus chaleureuse et visiblement elle se languissait de le revoir. Il avait encore un secret à lui révéler : elle ignorait encore qu’il était son Prince de la colline (3), celui qu’elle avait rencontré alors qu’elle n’était âgée que de six ans et dont elle était tombée instantanément amoureuse. Pour l’instant, il ne pouvait pas le lui dire, ne voulant pas influencer ses sentiments actuels envers lui. Il voulait qu’ils restent authentiques, non biaisés par ce « fantasme » enfantin. Si elle l’aimait un jour, il serait toujours temps de le lui dire, sinon il avait l’intention de garder ce secret enterré au plus profond de lui-même.
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Les jours, les semaines puis deux bons mois s’écoulèrent ainsi. Candy s’occupait des enfants et de leurs petits bobos… Elle était une aide précieuse pour ses deux mamans même si parfois elle leur donnait encore des sueurs froides quand elle décidait encore et toujours de grimper aux arbres. C’est là où elle était d’ailleurs aujourd’hui, sur l’une des branches de son « arbre père », profitant de la sieste des enfants pour rêver un peu…
– « Toujours à muser dans les arbres à ce que je vois. Bonjour Candy !» Une voix masculine bien connue venait de la prendre au dépourvu.
– « Oh ! … Bonjour Albert ! » S’écria-t-elle avec une joie non contenue.
Elle se précipita en bas de l’arbre perdant l’équilibre en arrivant au pied. Albert la rattrapa de justesse dans ses bras forts. Candy sentit son cœur s’affoler tandis que des frissons lui parcoururent l’échine et qu’elle reconnut son odeur familière pénétrer dans ses narines. Elle inspira fortement, ses mains s’étaient agrippé à ses bras, elle pouvait palper la puissance de ses muscles. Puis elle ne put s’empêcher d’enlacer sa taille de ses petits bras et de se laisser aller à poser sa joue sur sa large poitrine. Sa senteur était encore plus enivrante et elle entendait les battements de cœur qui étaient un peu rapides aussi. Ils restèrent ainsi un petit moment, profitant de leur proximité réciproque, aucune parole n’était alors nécessaire.Ah, la joie des retrouvailles ! Puis Candy rompit le silence en s’écartant un peu de lui pour se plonger dans l’océan de ses beaux yeux, ce regard couleur d’azur si doux et tant aimé.
– « Comment vas-tu ? Depuis quand es-tu rentré ? »
– « Je vais très bien et je suis rentré hier. Et toi Candy, comment te portes-tu ?»
– « Je suis en pleine forme ! » « Surtout depuis que tu es là ! » pensa-t-elle, mais tout d’un coup elle fut prise d’angoisse: quand allait-il repartir ? Et puis ces sensations à nouveau comme le jour de l’anniversaire d’Albert. « Ce n’était pas accidentel puisque ça recommence. Albert que me fais-tu ? » Songeait-elle.
– « Tu es là pour la journée ? »
– « Eh bien en fait je pensais t’emmener quelques jours avec moi à Lakewood. »
– « Quelques jours ? Tu n’as pas de travail en ce moment alors ? Elle exultait à l’intérieur d’elle-même, passer plusieurs jours entiers avec lui et à Lakewood. Le bonheur !
– « C’est très calme en ce moment, les affaires ralentissent un peu au mois d’août, donc je voulais partager mon congé avec toi, ça te dirait ? »
– « Oh oui Albert ! Bien sûr que oui ! » S’écria-t-elle avec ravissement et le regard pétillant. Mais un remord la saisit soudain. « Il faut quand même que je demande à Mademoiselle Pony et à sœur Maria si elles sont d’accord ».
– « C’est déjà fait, je leur ai déjà demandé tout à l’heure quand je suis arrivé. » Dit-il avec un large sourire.
– «Tu as tout prévu à ce que je vois, digne d’un chef d’entreprise ! » Elle ajouta taquine avec un clin d’œil.
– « Candy ! Tu sais que je déteste ça quand tu me rappelles ma position ! Je suis toujours le même que tu as toujours connu, je suis Albert. Quand vas-tu finir de prendre ta revanche sur mes cachoteries ? »
– « Tu l’as bien mérité quand-même !… Quand partons-nous ?»
– « Le temps de faire ta valise et de dire au revoir à tout le monde, je veux rentrer avant le diner. »
Vidéo de Betula0alba’s channel Candy and Albert(*)
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Remerciements pour tous vos commentaires passés et futurs, ainsi que tous les lecteurs même silencieux !
Notes de l’auteur:
(1) D’après des lettres du roman final (CCFS) mais écrites a priori plus tard.
(2) Scène inspirée du manga (volume 8)
(3) Dans le manga et l’animé, Albert fait cette révélation quand Candy revient à la Maison de Pony, juste après l’annulation des fiançailles avec Neal mais dans CCFS, il le fait bien plus tard. C’est cette dernière version que j’ai choisie car je la trouve plus cohérente avec son caractère.
(*) Paroles et traduction de «You’re My Best Friend» – Queen
You’re My Best Friend (Tu Es Ma Meilleure Amie)
Ooh you make me live
Ooh, tu me fais vivre.
Whatever this world can give to me
Q’importe ce que ce monde peut me donner.
It’s you you’re all I see
C’est toi, tu es tout ce que je vois,
Ooo you make me live now honey
Ooh, maintenant tu me fais vivre , chérie
Ooo you make me live
Ooo, tu me fais vivre.
Ooh you’re the best friend that I ever had
Ooh Tu es la meilleure amie, que j’ai jamais eue
I’ve been with you such a long time
Je suis avec toi depuis si longtemps,
You’re my sunshine and I want you to know
Tu es mon rayon de Soleil, et je veux que tu saches
That my feelings are true
Que mes sentiments sont véritables
I really love you
Je t’aime vraiment.
Oh you’re my best friend
Oh! Tu es ma meilleure amie
Ooo you make me live
Ooo, tu me fais vivre
Ooh I’ve been wandering round
J’ai souvent erré
But I still come back to you
Mais je reviens toujours vers toi.
In rain or shine
Sous la pluie ou le Soleil ;
You’ve stood by me girl
Tu es restée à mes cotés, fille
I’m happy at home
Je suis content d’être à la maison,
You’re my best friend
Tu es ma meilleure amie.
Ooo you make me live
Ooo, tu me fais vivre
Whenever this world is cruel to me
Chaque fois que ce monde est cruel envers moi
I got you to help me forgive
Je t’ai, toi, pour m’aider à pardonner
Ooo you make me live now honey
Ooo, maintenant tu me fais vivre, chérie
Ooo you make me live
Ooo, tu me fais vivre
You’re the first one
Tu es la première,
When things turn out bad
Quand les choses tournent mal,
You know I’ll never be lonely
Tu sais je ne serai jamais seul
You’re my only one
Tu es mon unique
And I love the things
Et j’aime toutes les choses
I really love the things that you do
J’aime vraiment toutes les choses que tu fais
You’re my best friend
Tu es ma meilleure amie
Ooo you make me live
Ooo, tu me fais vivre
I’m happy at home
Je suis content d’être à la maison
You’re my best friend
Tu es ma meilleure amie
Oh you’re my best friend
Oh, tu es ma meilleure amie
Ooo you make me live
Ooh, tu me fais vivre
You you’re my best friend
Toi, tu es ma meilleure amie
Merci pour ton talent d écriture !!!!!!!!! Quel plaisir de te lire !!
Tu écris seule ? Quel âge as tu ?
Bonjour Laure Saint-Yves! By the way, I forgot to tell you that I like your pen name! 🙂
So Albert and Candy began writing letters to each other not knowing he was her Prince on the Hill. He didn’t want her to be biased so that she fell for him, not her childhood fantasy. That was an interesting change, Laure Saint-Yves!
I wonder if he would tell her anything special when they got to Lakewood? But they would spend a few days there, right? Would something important happen to their relationship? 😉
Hello Ms Puddle!
My pen name isn’t very original for C&A’s stories but I couldn’t help it! 😆
You have perfectly understood! I changed several things like timelines compared to what I know of CCFS and you will see others in the next chapters, in particular in n°7… 😉
What will happen in Lakewood ❓ I will let you find out my friend! I know I’m stingy! 😉