Chapitre 19: ?amour pour toujours?
Voici enfin le dernier chapitre de cette histoire qui m’a donné énormément de mal à écrire, d’ailleurs je n’en suis pas tout à fait satisfaite mais après plusieurs jours de tergiversation je vous le livre comme mon cadeau pour fêter la nouvelle année. En bonus le magnifique cadeau de ma chère amie Antlay qui a encore bien travaillé. Mille mercis mon amie!
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Je me suis d’ailleurs inspirée de la robe de Candy qu’elle a utilisée dans sa composition pour décrire celle qu’elle porte à la fin de ce chapitre.
Excellentes fêtes de fin d’année. Meilleurs vœux à tous, que 2017 vous apporte la concrétisation de vos espérances les plus folles dans la santé et l’abondance.
Un amour dans la tourmente !
Le lendemain de cette belle soirée en amoureux et après une bonne nuit de sommeil remplie de rêves d’une certaine blonde aux yeux verts, Albert se réveilla en pleine forme et avait pris une décision.
L’idée de Candy l’avait complétement séduit.
Ils se marieraient donc en Ecosse car la loi sur le mariage autorisait un mineur à se marier sans l’accord parental nécessaire en Angleterre ou même en Amérique. Non pas que Georges, maintenant tuteur légal de Candy, s’y opposerait mais il n’était point-là, et attendre de pouvoir retraverser l’océan était trop incertain. Ce n’est pas pour autant qu’il souhaitait un simple mariage sur l’enclume (1), célébré par le prêtre-forgeron local, comme le faisaient tous les couples d’amoureux qui voulaient échapper à un mariage forcé avec une personne choisie par la famille pour convenance et intérêt. Ces pauvres malheureux choisissaient ainsi la première commune après la frontière sur la route principale qui allait de Londres à Édimbourg: Gretna Green.
Non, Albert voulait une cérémonie authentique sanctifiée par un véritable prêtre, il n’y avait pas d’urgence en soi, il envisagea donc le mariage dans sa ville natale. Ensuite ils pourraient faire un voyage de noces dans les Highlands. Il était pressé d’en parler avec Candy mais vu son enthousiasme de la veille, il était quasi certain de la nature de sa réponse.
- Albert, alors tu es d’accord ? Youpi ! Elle se mit à danser sur place.
Albert avait le cœur qui se gonflait de joie de la voir ainsi, il aimait sa joie de vivre, il aimait tant la rendre heureuse. Il repensa à ce jour où il l’avait retrouvée endormie sur un tas de journaux, épuisée d’avoir pleuré toutes les larmes de son corps ; ce même jour où il avait recouvré la mémoire et s’était promis de tout mettre en œuvre pour lui redonner le goût de vivre et lui rendre le sourire mais un vrai, pas un factice qu’elle affichait alors pour donner le change et rassurer son entourage. Il était alors loin de penser à ce moment-là que ce serait directement lui qui en serait capable et pourtant là, maintenant, ce sourire, ces rires étaient authentiques et il en était la cause. Il avait encore du mal à y croire, que tout ceci n’était pas un rêve éveillé généré par ses désirs. Une brusque bouffée de bonheur intense le poussa à l’encercler de ses bras, elle, son trésor, le bien le plus précieux du monde et lui murmura :
- Je t’aime tellement Candy !
- Moi aussi Joli Bert, tu me rends tellement heureuse !
Ainsi le mariage fut programmé pour la mi-octobre en espérant qu’Alistair serait suffisamment remis pour les accompagner et servir de témoin à Albert. Il restait à trouver une demoiselle d’honneur pour Candy, c’était ce qui ennuyait le plus Albert car il ne voulait pas que ce soit une inconnue pour elle. Alors comment faire ?
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De son côté, Candy était si ravie, maintenant il n’y avait plus aucun danger de compromettre Lise alors elle lui écrivit pour lui donner des nouvelles et surtout lui annoncer LA grande nouvelle de son mariage à venir avec son blond préféré. En attendant sa réponse ainsi que celles de ses amis d’Amérique à qui elle avait également écrit, la vie londonienne reprit sa routine. Alistair faisait de gros progrès et commençait même à faire quelques pas.
Albert emmena Candy passer un dimanche après-midi au zoo de River Blue, leur rappelant de bons souvenirs. Certains animaux avaient même reconnu le jeune homme ému. La cabane qui lui servait lors de ses poses était toujours là mais elle était inhabitée.
Albert pensa également à un autre jeune homme, brun aux yeux bleus foncés, qui était venu lui rendre visite plusieurs fois. Candy qui vit son air pensif avec un soupçon de tristesse, devina à quoi il songeait car elle aussi avait les mêmes réminiscences alors elle lui prit la main et la serra en se tournant vers lui pour le rassurer tout en sondant son regard. De son autre main, elle lui caressa tendrement la joue et lui dit :
- Joli Bert, je suis si heureuse d’être là avec mon Prince de la Colline qui a toujours été là pour moi dans les moments les plus difficiles de ma vie. Tu es mon soleil, le miracle que j’attendais. Et aujourd’hui, je suis au comble du bonheur de pouvoir partager les moments les plus heureux de mon existence, de ma vie de femme pour toujours et à jamais, avec toi !
Albert, hypnotisé, avait ses yeux plongés dans les siens, remplis d’émotion et d’amour. Ces belles émeraudes qui étincelaient étaient comme une fenêtre ouverte sur son âme et une porte ouverte vers son cœur. Et ce qu’il y voyait le remplit d’une vague de bonheur. Décidément, cela devenait une habitude ces derniers temps. Comment avait-elle su les paroles qu’il souhaitait entendre, juste à ce moment précis ? La réponse était simple, ils étaient deux âmes sœurs connectées par les lois de l’univers, chacun connaissait l’autre, comprenait l’autre, ressentait les émotions qui l’animaient, sans même la nécessité d’une seule parole. Un geste. Un regard. Une pensée. Suffisait.
- Merci mon amour !
Profitant de l’intimité assurée par la cabane, Candy se mit sur la pointe des pieds, attrapa les revers du col de la veste d’Albert et l’attira à elle. Comprenant son intention, il l’enlaça et ils s’embrassèrent d’un long baiser plein d’émotion convoyant tout l’amour qui les unissait.
When God Made You* – vidéo de danielbrodeth1
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Deux semaines plus tard, Candy reçut une lettre de France. Lise !
Ma chère Candy,
Je suis si heureuse de te savoir saine et sauve avec ton beau fiancé ! Et quelles nouvelles fantastiques, avoir retrouvé ton cousin vivant, c’est purement un miracle et puis ton mariage avec Albert en Ecosse, que c’est romantique ! Je pense passer vous féliciter en personne, étant donné que j’ai quelques jours de congés. Je voyagerai à bord d’un navire hôpital de La Croix Rouge pour rapatrier des blessés, autant joindre l’utile à l’agréable.
Nous étions tous heureux de vous savoir innocentés mais quel choc cette affaire avec le Dr M. Je ne l’aimais pas beaucoup mais de là à imaginer ce qu’il a fait !
Malheureusement, il y a toujours autant de blessés ici, parmi eux il y a maintenant des américains.
Tout le monde se joint à moi et en particulier Jane et le Dr de Vigny pour vous transmettre leurs meilleures pensées et leur joie de vous savoir en bonne santé. Je t’en raconterai plus de vive voix car l’écriture n’est pas mon fort.
Bons baisers,
Lise
Candy était contente car elle pourrait demander à Lise d’être sa demoiselle d’honneur !
Et c’est une autre surprise qui attendit le jeune couple quelques jours avant le mariage.
- Georges ! Que fais-tu ici ? S’exclama Albert à la fois étonné et content.
- Maître William, Melle Candice, je suis si heureux de vous retrouver sains et saufs !
Georges attendit de se retrouver seul avec le jeune homme pour lui expliquer le but de sa venue : officiellement il était là, à la demande de Mme Elroy, pour tout faire afin d’empêcher ce « mariage scandaleux ». La santé de la vieille dame et le danger lié à la traversée de l’océan par ces temps de guerre ne lui avaient pas permis de voyager. Pour autant, elle n’avait pas hésité à envoyer le bras droit d’Albert afin de le ramener à la raison et d’interdire à Candy, maintenant sa fille adoptive, d’épouser le chef de famille, tous les moyens étaient bons pour faire avorter ce projet de folie. Malgré les menaces, notamment de licenciement, qu’avait perpétrées la doyenne à l’encontre de Georges, la loyauté de ce dernier allait avant tout, à son jeune maître.
Albert était désolé pour Georges, pour Candy mais aussi pour sa tante qui ne comprenait pas les liens qui l’unissaient à cette jeune femme extraordinaire. Et en définitive, il ne regretta pas cette décision de mariage en Ecosse, au moins ici il était mieux à même d’échapper aux manigances de sa tante. Il décida d’écrire une lettre détaillée à son ainée, lui déclarant sa détermination à épouser Candy. En voulant lui démontrer la véritable nature généreuse de sa bienaimée, il lui révéla enfin l’identité de la personne qui l’avait recueilli et sauvé alors qu’il était amnésique et vulnérable. Il lui expliqua l’évolution progressive de ses sentiments envers l’infirmière durant ces deux années de vie commune dans le respect mutuel et en tout bien, tout honneur. Quant au dévouement et l’amour de Candy, ses actes parlaient d’eux-mêmes : elle n’avait pas hésité à renoncer à son emploi pour pouvoir continuer à s’occuper de lui alors qu’ils étaient sans le sou. Il assurait sa tante de tout son amour et de son respect envers elle mais il restait ferme quant à sa décision d’épouser Candy, qu’il n’imaginait pas d’autre femme pouvoir remplir le rôle de son épouse, qu’elle était son bonheur. Enfin, il termina sa lettre en citant un passage de la Bible, un extrait de la 1ère lettre aux Corinthiens :
L’amour est patient, l’amour rend service. Il n’est pas jaloux, il ne se vante pas, il ne se gonfle pas d’orgueil. L’amour ne fait rien de honteux. Il ne cherche pas son intérêt, il ne se met pas en colère, il ne se souvient pas du mal. Il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité. L’amour excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
En plus du courrier de la tante Elroy, Georges avait aussi apporté des lettres d’Archibald et d’Annie. Le cadet des frères Cornwell avait enfin pardonné à Candy, il faut dire que c’est grâce à elle qu’Alistair avait été retrouvé, en tout cas plus rapidement. Il avait hâte de pouvoir serrer son frère dans ses bras. Annie et lui étaient à la fois heureux et très surpris par l’annonce du mariage de Candy et Albert, enfin… du Grand Oncle William ! Quelle histoire !
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C’est par une belle journée d’automne que Lise débarqua à Londres en octobre. Les deux jeunes femmes avaient pas mal de choses à se raconter comme la fuite du jeune couple et les péripéties de leur voyage ou encore les détails de l’enquête menée par Pierre de Vigny et la véritable raison qui avait poussé le docteur Mercier à trahir son pays : selon les toutes dernières informations, son fils, Lieutenant dans l’armée française, était retenu prisonnier en Allemagne et c’est pour cela qu’il avait été approché par l’ennemi qui faisait pression sur lui grâce à cela. Il était une cible de choix car non seulement il avait des connexions avec une personne ayant accès à des documents sensibles mais aussi parce que, de par son poste, il pouvait avertir des livraisons de matériel qui intéressaient le camp adverse. Le Dr Mercier avait tout d’abord prétendu qu’il avait tout manigancé uniquement pour de l’argent car il voulait ainsi protéger son fils en cachant le réel motif de sa trahison mais l’enquête avait permis de tout découvrir. Candy apprit aussi que Jane et le Dr de Vigny s’étaient beaucoup rapprochés et que selon Lise, il y avait de la romance dans l’air. Candy qui n’était pas rancunière était ravie pour eux, tout comme Albert.
Lise fit la connaissance d’Alistair qui se retrouva ainsi avec deux infirmières pour s’occuper de lui.
Deux jours plus tard, à l’aube, c’est une joyeuse compagnie de cinq personnes qui entreprit le chemin vers l’Ecosse. Le voyage de Londres à Inverness faisait 570 km qui furent parcourus en deux jours sans incident majeur. Ils auraient pu effectuer le trajet en une seule journée mais ils voulaient éviter une fatigue excessive à Alistair encore convalescent.
La route fut même plaisante car la nature était belle, elle avait commencé à revêtir sa robe aux chaudes couleurs d’automne que les rayons du soleil faisaient chatoyer : des ors précieux, des marrons encore fugaces et quelques touches de rouge passion se mêlaient aux dégradés de verts qui résistaient encore avant de tirer leur révérence jusqu’au printemps prochain. En s’approchant de leur destination finale, le paysage devenait de plus en plus sauvage, alternant vallons, pics rocailleux, vallées, forêts, lacs et rivières. Mousses, lichens, bruyères et petites plantes jouxtaient la route, accueillant les voyageurs. Une atmosphère de mystère enveloppait certains des lieux traversés, fascinants et dignes des légendes locales. Certains édifices étaient chargés d’histoire, on avait l’impression que des partisans jacobites en kilt, épée au poing, pouvaient en surgir à tout instant pour défendre leur clan et leurs terres ancestrales. Et encore, ils n’avaient pas vu les splendides côtes déchiquetées et aussi indomptées que l’âme de leurs habitants, au nord des Highlands. Bref tout ceci n’était qu’un bref aperçu mais très prometteur pour la lune de miel.
Ils arrivèrent le lendemain près d’Inverness, dans l’une des résidences écossaises que possédaient les Ardlay. Alistair n’avait jamais eu l’occasion de s’y rendre, il ne connaissait que la propriété située près d’Edimbourg où il avait passé les vacances d’été après sa première année au Collège Royal Saint-Paul avec son frère ; Patty, Annie et Candy avaient aussi été inscrites aux cours estivaux cette année-là.
Le lendemain, veille du grand jour, fut une journée de découverte reposante de la cité pour Candy, Lise et Alistair, en partie dans son fauteuil roulant lorsqu’il était trop fatigué. Inverness était la capitale des Highlands. Ils visitèrent les deux principaux monuments de la ville : la cathédrale de Saint Andrew de style néogothique qui datait de la deuxième moitié du XIXème siècle, et le château actuel qui aurait été construit après que le précédent château, dans lequel Macbeth aurait tué Duncan, fut rasé.
Pendant ce temps-là, Albert et Georges qui connaissaient déjà la ville, réglèrent les derniers détails de la cérémonie, l’essentiel avait été planifiés en amont depuis Londres. Ainsi, ils purent vérifier que les bans avaient bien été lus trois fois, selon la tradition, et que tout était bien en ordre. Les deux hommes profitèrent d’une pause en contemplant la rivière Ness qui traversait la ville pour échanger quelques confidences. Georges parla des parents de William, de Rosemary ; Candy lui faisait penser à elle quelque part. Le brun demanda au blond comment Candy avait réagi en apprenant sa véritable identité car il se doutait bien que cela n’avait pas dû être facile. Enfin, vint le sujet du mariage, Georges qui connaissait bien son jeune maitre et ami, le sentait particulièrement nerveux, lui qui d’ordinaire affichait un flegme légendaire enseigné par son éducation qui avait été si stricte.
- Alors William, demain c’est le grand jour ?
- Ah ! Georges si tu savais à quel point je suis heureux !
- Mais aussi … nerveux, je dirais !
- Oui, c’est vrai mais après tout ce que l’on vient de vivre, Candy et moi, j’espère que tout se passera bien !
- Bien sûr que oui, tout est réglé comme sur du papier à musique.
- Je sais bien Georges mais il y a toujours l’imprévu et puis c’est une sacrée étape dans ma vie et celle de Candy. Dire qu’il y a encore six mois je pensais que je ne me marierais jamais !
- C’était avant qu’une jolie blonde ne t’ouvre son cœur ! Répondit le brun un sourire en coin.
- C’est vraiment inespéré. Quand je repense au moment où j’ai retrouvé la mémoire… dit le blond en secouant lentement la tête de droite à gauche, j’étais dévasté ! Imagine, je découvre que je suis amoureux, un amour alors à sens unique, et de ma … de ma…
- Il ne faut plus y penser William car maintenant, elle est MA fille adoptive, et elle t’aime, elle te vénère même, c’est évident quand on l’observe : son regard qui s’illumine dès qu’elle t’aperçoit, ses gestes, son attitude envers toi, tous ses actes parlent mieux que des mots. Répondit Georges en posant amicalement sa main sur l’épaule du jeune homme.
- Merci mon ami !
Albert avait les yeux brillants et chaud au cœur, le plus beau jour de sa vie l’attendait : demain, Candy allait faire partie de sa vie, partager son existence pour le reste de ses jours. Pour toujours. Et comme il avait hâte.
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La cérémonie se tiendrait à la petite église St Stephen’s Church, certes plus petite que sa grande sœur la cathédrale Saint-Andrew qui se situait sur l’autre berge de la rivière Ness mais qui offrait beaucoup plus d’intimité pour un mariage, surtout avec un cortège de cinq personnes, y compris les mariés. C’est le prêtre Aonghas qui célébrerait le mariage. Cet homme d’une soixantaine d’année, grand et mince avec un regard bleu-gris très perçant avait béni l’union des parents d’Albert et les avait même baptisés, lui et sa sœur ; ce qui rendit les retrouvailles très émouvantes.
Candy arriva dans une belle limousine, elle était accompagnée par Georges et sa demoiselle d’honneur, Albert l’attendait à l’intérieur avec Alistair. Dès que la mariée passa le portail d’entrée au bras de Georges, elle aperçut son Prince de la Colline en kilt, portant exactement la même tenue que la première fois qu’elle l’avait rencontré. Son cœur battait la chamade, il était là, tout au bout de l’allée, le regard pénétrant, heureux. Tout en continuant de la regarder, il se mit à jouer de la cornemuse, la même mélodie qu’il avait jouée il y avait maintenant plus de treize ans.
Quelle émotion !
Candy sentait les larmes qui lui montaient aux yeux, une boule lui nouait la gorge tant les sensations étaient puissantes. C’était la première fois qu’elle le revoyait ainsi et l’entendait jouer de cet instrument qu’elle avait trouvé si étrange. Elle fut transportée instantanément vers ce moment précis où sa vie avait changé à tout jamais alors qu’elle n’avait que six ans. La cornemuse devint alors une machine à remonter le temps, tout comme elle remontait l’allée centrale lentement, elle revit et revécut chaque rencontre importante avec Albert et ressentit invariablement la même émotion : le bonheur. Albert était une source intarissable de bonheur et de réconfort, et plus elle se rapprochait de lui et plus son bonheur grandissait, enflait jusqu’au point d’éclater au moment où la musique cessa et que Georges remit sa main dans celle du Prince de la Colline qui était devenu le Prince de son cœur. La chaleur de ses doigts, même à travers l’étoffe des gants qu’elle portait, lui envoya des picotements de plaisir dans tout le corps.
Albert fut animé du même type d’émotion lorsqu’il aperçut sa promise à l’extrémité de l’église. Elle n’avait jamais été aussi belle que dans sa robe virginale. Une robe élégante, sans manches, révélant ainsi ses frêles épaules et sa peau de porcelaine. Un décolleté arrondi entièrement brodé avec des perles mettait en valeur sa poitrine que le tissu resserrait juste en dessous, d’où partait la jupe portant les mêmes motifs de broderies en perles que le corsage et qui s’évasait vers le bas, formant une légère traine dans le dos. Elle portait un voile couronné par des fleurs assorties à son bouquet de roses blanches et de bruyères bleues, rappelant les couleurs de la croix de Saint-André du drapeau écossais. Enfin pour compléter sa tenue, de longs gants en satin blanc recouvraient ses bras jusqu’au-dessus des coudes. A chacun de ses pas, l’étoffe fluide venait caresser ses courbes féminines.
Elle était magnifique !
Il était au comble du bonheur lorsqu’il lut les émotions, reflétant les siennes, dans son regard d’émeraude étincelant.
Ils restèrent sans voix pour le moment, envahis par un intense sentiment de bonheur et d’appartenance l’un à l’autre.
Ils se tournèrent alors vers le prêtre qui les avait interpelés gentiment pour commencer la cérémonie qui se déroula selon la pure tradition écossaise.
Un des moments les plus intenses fut celui des paroles échangées lors du rituel du “liage des mains” (2) et de l’échange des anneaux :
Is tu fuil ‘o mo chuislean, is tu cnaimh de mo chnaimh.
Is leatsa mo bhodhaig, chum gum bi sinn ‘n ar n-aon.
Is leatsa m’anam gus an criochnaich ar saoghal. (2)
L’amour enflait au point de soulever leur cœur jusqu’à leur en donner le vertige. Les larmes inondaient les joues de Candy qui en aperçut une très brillante comme un petit diamant, couler le long de la joue droite d’Albert.
Puis le jeune couple avait choisi de réciter en même temps les vœux prononcés parfois lors des mariages celtiques (3) :
You cannon possess me for I belong to myself
But while we both wish it, I give you that which is mine to give
You cannon command me, for I am a free person
But I shall serve you in those ways you require
and the honeycomb will taste sweeter coming from my hand.
I pledge to you that yours will be the name I cry aloud in the night
and the eyes into which I smile in the morning
I pledge to you the first bite of my meat and the first drink from my cup
I pledge to you my living and my dying, each equally in your care
I shall be a shield for your back and you for mine
I shall not slander you, nor you me
I shall honor you above all others, and when we quarrel we shall do so in private
and tell no strangers our grievances.
This is my wedding vow to you.
This is the marriage of equals.
Tout en prononçant ce serment, leur regard était verrouillé l’un sur l’autre ; le bleu se fondait avec le vert et le vert avec le bleu, inventant une nouvelle couleur : celle de l’amour et du bonheur.
Enfin, scellant leur destin à jamais devant Dieu et les hommes, le prêtre prononça :
tha sibh a-nis ‘nur bean is fear (4)

Composition créée par Antlay à partir des dessins de Igaraki.
Les mariés s’embrassèrent et furent ensuite félicités chaleureusement par tous. A la sortie de l’église, Lise, Alistair et Georges montèrent dans une des deux voitures. Les jeunes mariés s’installèrent seuls à l’arrière de la limousine avec chauffeur, en route pour leur lune de miel. Albert avait encerclé amoureusement d’un bras sa jeune épouse par les épaules, elle portait encore des traces de larmes alors de son autre main il essuya tendrement ses joues mouillées et la regarda intensément dans les yeux et lui dit en souriant, dans un murmure:
- Je t’ai dit autrefois que tu étais plus jolie quand tu souriais que lorsque tu pleurais…
- Mais je pleure de bonheur mon cher Prince ! Le coupa Candy.
- Je le sais mais je vous voulais ajouter que les larmes du bonheur vous vont à ravir Madame Ardlay !
Madame Ardlay, cela sonnait comme une douce mélodie à ses oreilles, elle lui répondit très émue :
- Joli Bert, c’est la deuxième fois que tu me permets de porter le nom des Ardlay et cette fois-ci je le désire du plus profond de mon cœur, de mon âme et c’est pour toujours…
- Et à jamais.
Pour conclure ce moment d’intense émotion, le Prince de la Colline saisit sa femme d’une main par la taille et de l’autre encercla l’arrière de sa tête pour sceller cette promesse par un nouveau baiser.
Take My Hand (The Wedding Song) – Emily Hackett & Will Anderson of Parachute [Official Lyric * Video] Emily Hackett
Alors qu’avez-vous pensé de ce dernier chapitre ?
Certaines réponses à des questions que vous vous posées certainement seront apportées dans l’épilogue.
Merci de tout cœur pour vos précédents commentaires et votre fidélité,
bibi2403, Antlay, Isabelle, Tasia,
Reeka, Ms Puddle, Lise Creamy, Céline21 (bienvenue) et Sarah
vos gentils mots ont réchauffé mon cœur !
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Notes:
(1) Mariage sur l’enclume, les vœux des mariés se faisaient au-dessus de l’enclume du prêtre-forgeron qui célébrait le mariage.
(2) Le rituel du “liage des mains”: les jeunes couples devaient joindre leurs mains sur l’enclume du village. Si vous voulez vous rappeler cette tradition plus en détails, je l’avais déjà décrite dans le fil rouge du destin à retrouver dans le chapitre 25.
Ces paroles m’ont été inspirées par une scène de la superbe série « Outlander » épisode 7 de la saison 1, inspirée elle-même de l’œuvre de Diana Gabaldon, Le Chardon et le Tartan.
Version écossaise Copyright © 1999 by Iain Taylor. All rights reserved.
source : http://www.lallybroch.com/LOL/blood-vow.html
Traduction française :
Tu es le sang de mon sang et la chair de ma chair.
Je te donne mon corps, afin que nous ne fassions plus qu’Un.
Je te donne mon âme, jusqu’à la fin de notre vie.
Traduction anglaise :
Ye are Blood of my Blood, and Bone of my Bone.
I give ye my Body, that we Two might be One.
I give ye my Spirit, `til our Life shall be Done.
(3) Vœux de mariage celtique par Morgan Llywelyn
Je n’ai pas trouvé la version écossaise mais voici la traduction française que je vous propose :
Tu ne peux me posséder car je m’appartiens
Mais tandis que nous le souhaitons tous les deux, je te donne ce qui est à moi de donner
Tu ne me commande pas, car je suis une personne libre
Mais je te servirai de la manière dont tu as besoin
Et le rayon de miel aura un goût plus doux venant de ma main.
Je te jure que le tien sera le nom que je crie à haute voix dans la nuit
Et les yeux dans lesquels je souris le matin
Je te promets la première bouchée de mon repas et la première goulée de ma tasse
J’engage ma vie et ma mort, chacune autant à tes soins
Je serai un bouclier pour ton dos et toi, pour le mien
Je ne te calomnierai pas, ni toi, moi
Je t’honorerai au-dessus de tou(te)s les autres, et quand nous nous querellerons nous le ferons en privé et ne dirons à aucun étranger nos griefs.
C’est mon vœu de mariage.
C’est le mariage des égaux.
Source: https://www.documentsanddesigns.com/verse/Celtic_marriage_wedding_vows.htm#t1
(4) tha sibh a-nis ‘nur bean is fear
Traduction: Vous êtes maintenant mari et femme
*Traductions des chansons:
When God Made You » It’s always been a mystery to me [Chorus:] I promise that wherever you may go [Bridge:]
[Tag chorus:] | Quand Dieu t’as fait(e) Ça a toujours été un mystère pour moi Comment deux cœurs peuvent se mettre ensemble Et l’amour peut durer toujours Mais maintenant que je t’ai trouvé(e), je crois Qu’un miracle est arrivé Quand Dieu envoie l’être parfait Maintenant tous mes pourquoi se sont envolés Et je n’ai jamais été aussi sûr(e) de quoi que ce soit dans ma vie [Refrain:] Je me demande à quoi Dieu pensait Quand il t’a créé(e) I me demande s’il savait tout ce dont j’aurais besoin Car il a réalisé tous mes rêves Quand Dieu t’a fait(e) Il devait être en train de penser à moi Je promets que, où que tu ailles Où que la vie t’emmène, De tout mon cœur, je serai là aussi À partir de cet instant, je veux que tu saches Que je ne laisserai rien se mettre entre nous Et j’aimerai ceux que tu aimes [Pont:] Il a fait le soleil. Il a fait la lune Pour s’harmoniser parfaitement à l’unisson L’un ne peut se mouvoir sans l’autre Il faut qu’ils soient ensemble Et c’est pourquoi je sais que c’est vrai Tu es fait(e) pour moi et moi pour toi Car mon monde ne peut pas convenir Sans toi dans ma vie Refrain Il a du entendre chaque prière que j’ai récitée Oui, il savait tout ce dont j’aurais besoin Quand Dieu t’a fait(e) Quand les rêves se réalisent Quand Dieu t’a fait(e), il devait être en train de penser à moi |
Emily Hackett ft. Will Anderson – Take My Hand Forever seems like a long time But nothing seems like a long time When I’m with you I feel like I’m walking on waters Since the day that I asked your father To let go of his daughter Give me your blessing, sir I’ll give her all that I’ve got It doesn’t looks like much But it sure feels like a lot Let her take my heart and take my hand Take my heart and take my hand Take my heart and take my hand again and again Right where we stand I’ve never really know what love is But whatever it is I feel it in your kiss You waltzed in like somebody planned it all I feel right where I belong My knees are weak My heart is strong So gimme your word and ill you all I’ve got No we don’t have much But it sure feels like a lot So take my heart and take my hand Take my heart and take my hand Take my heart and take my hand again and again Right where we stand Take my heart and take my hand I’ll be your lover and I’ll be your friend Take my heart and take my hand again and again Right where we stand Ooh… too good to be true I wanna spend my life with you I wanna spend my life with you Ooh… too good to be true I wanna spend my life with you I wanna spend my life with you | Emily Hackett ft. Will Anderson – Take My Hand Pour toujours semble longtemps Mais rien ne semble durer longtemps Quand je suis avec toi, j’ai l’impression de marcher sur les eaux Depuis le jour où j’ai demandé à ton père De laisser partir sa fille Donnez-moi votre bénédiction, monsieur Je vais lui donner tout ce que j’ai Cela semble peu Mais ça semble beaucoupLaissez-la prendre mon cœur et prendre ma main Prendre mon cœur et prendre ma main Prendre mon cœur et prendre ma main encore et encore Juste là où nous sommesJe ne sais jamais vraiment ce qu’est l’amour Mais quoi que ce soit je le sens dans ton baiser Tu valsais comme si quelqu’un avait tout planifié Je me sens bien où j’appartiens Mes genoux sont faibles Mon cœur est fort Alors, donne-moi ta parole et je te donnerai tout ce que j’ai Non, nous n’avons pas grand-chose Mais certainement ça semble beaucoupAlors prends mon cœur et prends ma mainPrends mon cœur et prends ma main Prends mon cœur et prends ma main encore et encore Juste là où nous sommes
Prends mon cœur et prends ma main
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Merci beaucoup pour cette fin passionnante et très émouvante
c’est meilleur que ce que j’avais imaginé
Félicitations et je te souhaite le meilleur Laure Saint-Yves.
Merci beaucoup Lise Creamy! 😀
Je suis contente de ne pas t’avoir déçue.
Je te souhaite également le meilleur.
Quelle belle fin, mais j’en aurais pris encore ! Ils ont été vraiment très sage ! J’Attends l’épilogue avec impatience… J,ai reconnu l’inspiration de Outlander, qui en passant est une excellente série. Tes histoires me font autant voyager que celle de Diana Galbadon. J’espère vraiment que tu continueras à écrire, car sinon, ces rendez-vous me manqueront. J’attendais toujours avec impatience ces moments de pur bonheur ! Et quand mes filles seront plus grandes, j’espère qu’elles auront la chance de lire tes histoires magnifiques. Bonne année 2017 et je te souhaite du bonheur, de la santé et tout ce dont tu rêves.
Waou! Merci beaucoup Isabelle,?????? ton commentaire m’a beaucoup touchée et c’est l’un des meilleurs compliments que l’on m’ait fait! Alors même si je dois avouer que cela m’a fait un grand plaisir, je dois rester humble car je n’aurais pas la prétention d’égaler le talent de Diana Galbadon! 😉
J’espère pouvoir continuer à écrire et m’améliorer, en tout cas ce n’est ni l’envie ni les idées qui me manquent mais il faut du temps pour maturer une histoire et ensuite la coucher sur papier.
Je te souhaite une excellente année 2017 remplie de bonheur et de bonne santé ainsi qu’à tous tes proches.?
Happy 2017, dear Laure Saint-Yves!!! Wish you and your loved ones all the best in the new year ????
I read this chapter too fast on my way to work, and I certainly need to savour it again later. It’s full of joy, love and happiness, and I was immensely touched by the wedding scene, especially when Albert played the bagpipe again for Candy as she walked down the aisle!! ?❤ Awwwwww… So sweet to bring back the memories of their first encounter on the Hill. ??
Laure Saint-Yves, you certainly leave the best for last… I’ll definitely read your epilogue then. ??
Antlay, great work as usual, my friend!! Bravo! ?
Thank you very much my dear friend! ?
All my best wishes for you and your loved ones as well! ????
Indded, I wanted a wedding scene simple but filled with emotion and symbols.
I hope the epilogue will live up to your expectation, we’ll see… 😉
Ms Puddle, thank you for your kind words my friend ! ?
Bonjour Laure Saint-Yves
Mes meilleurs voeux pour 2017.
Je te remercie pour tes compliments qui me vont droit au coeur et que tu te sois inspirée de l’illustration pour décrire la robe de mariée ?
Un superbe chapitre chargé d’émotions et de symboliques.
Un mariage célèbré dans la plus pure tradition écossaise. ?❤
Le passage dans l’église est extrêmement émouvant avec le Prince de la Colline jouant de la cornemuse et le rituel du « liage des mains ».
Je constate que la tante Elroy est toujours fidèle à elle-même, prête à tout pour faire annuler le mariage jusqu’à envoyer Georges en Angleterre., heureusement que ce dernier est toujours aussi fidèle envers son maître. Espérons que la lettre d’Albert la fera changer d’avis et qu’elle se fera une autre opinion sur Candy.
J’ai hâte de lire l’épilogue, nul doute qu’ils ne resteront pas sages, pour cela on peut compter sur toi, terminer les amuses bouches ! ?
Bises.
Bonjour Antlay,
Merci beaucoup de tes gentils mots! ? Et pour mes compliments, ils sont sincères et mérités.
Il est vrai que j’aime beaucoup les symboles, qu’ils soient en rapport avec l’histoire originale comme ici, historiques, ou culturelles comme le rituel du liage des mains ; je crois que vous aurez compris que je l’adore. 🙂
Pour la tante Elroy, nous verrons comment elle se comportera avec Candy au final dans l’épilogue qui s’annonce effectivement un peu plus épicé. 😉 Je me suis dit que je n’allais pas vous laisser sur votre faim pour la fin! 😆
Bises
Coucou Laure Saint-Yves
Je viens de finir de lire ton dernier chapitre finalement nos 2 blonds ont attendu jusqu’au mariage!!, très beau mariage??? loin des manigances, de la tante Elroy j’attends l’épilogue pour la lune de miel avec impatience
Bisous bonne continuation.
Coucou Louna,
Merci!?Eh oui, ils ont su rester sages jusqu’au bout mais ils le seront moins dans l’épilogue… 😉
Bisous
Bonjour candybert
Je rejoins ton fan club super???
Je te souhaite un joyeux réveillon de fin d’année ?ainsi que toutes les personnes qui te sont chers
Bravo à ton amie pour l’image superbe et je t’ai à l’année prochaine pour te souhaité la nouvelle année je ne le fait jamais avant ?
Merci pour le dépaysement ?
Sarah
Bonjour Sarah,
Merci beaucoup pour ton gentil message!? ?
Je te souhaite une excellente année 2017 à toi et tous tes proches!
Santé, joie, bonheur, succès et bien sûr amour! ????
Bonjour Sarah, mes meilleurs voeux 2017.
Merci beaucoup pour tes compliments. ??
Tout simplement magnifique , sublime!!????????????????????????????????????????????❤❤❤❤❤❤❤??????
Bonne à tous et bonne et heureuse année 2017
Waou! Que d’émotion! ❤❤❤ Merci bibi2403, je suis contente que ça t’ait plu!
Bonne et heureuse année 2017 à toi aussi!???? ?
Coucou Candybert,
Comment vas tu ?
Cela fait un bail.
Je te souhaite, en retard, UN JOYEUX NOEL et, en avance, UNE BONNE ANNEE 2017.
Alexia.
Coucou Alexia!
Cela me fait plaisir de savoir que tu visites toujours le blog. 😀 Merci beaucoup de tes bons vœux.
bonne année 2017 à toi aussi.