Chapitre 17: révélations et confidences

La plupart des personnages de cette fiction appartiennent à sa talentueuse auteure : Jane Austen. Cette histoire et les personnages inventés sont cependant ma propriété et selon les droits d’auteur, je n’en autorise aucune reproduction et/ou utilisation, qu’elle soit totale ou partielle.

O&P

Un grand merci à Lenniee pour la relecture de ce chapitre et sa contribution à son amélioration.

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Merci beaucoup de vos « reviews, favoris et follows » qui me vont droit au cœur.

En effet, Elizabeth est loin d’être exempte de tout reproche, mais elle mettra plus de temps que Darcy à comprendre et surtout à admettre ses propres erreurs.

Patience, vous comprendrez bientôt comment Lizzie arrivera à Pemberley, tout sera expliqué en temps et en heure, idem pour savoir ce qu’a fait Wickham en plus de ce qu’on sait déjà. En attendant voici le chapitre 17.


La sonate de l’amour

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Le premier de nos devoirs, c’est de veiller sur notre famille et les gens qu’on aime.
– Silvio Pellico

Chapitre 17 : révélations et confidences

En rentrant de sa promenade matinale, Lizzie fut encore témoin des manigances de Lydia qui implorait sa mère en faisant des pieds et des mains pour aller à Brighton, tout en narguant Kitty qui toussait de plus en plus. Elizabeth décida donc d’aller voir son père pour en parler et le convaincre de ne pas la laisser y aller, surtout avec la présence d’un certain George Wickham là-bas. Elle frappa donc à la porte de son bureau et, après avoir obtenu sa permission, elle entra et se dirigea vers son père qui était assis dans son fauteuil préféré, un gros livre posé sur ses genoux croisés. Il leva ses yeux sur elle, en la regardant d’une façon interrogative.

Elizabeth décida d’affronter immédiatement le sujet pour ne pas risquer de perdre l’attention de son père.

– Papa, vous ne devez pas permettre à Lydia d’aller à Brighton. Son attitude frivole et irresponsable risque de lui être préjudiciable avec tous ces officiers présents là-bas et ainsi entacher la réputation de toutes ses sœurs si jamais elle venait à commettre l’irréparable. Surtout que j’ai appris de source fiable que le lieutenant Wickham ne fait pas que des dettes, il est aussi un séducteur de la pire espèce… or vous connaissez Lydia qui se pâme devant la moindre tunique rouge, et surtout devant lui !

Mr Bennet regarda sa fille pendant un long moment, pensif.

– Et cette source fiable ne s’appellerait-elle pas Mr Darcy par hasard, hum ? dit-il avec amusement en observant attentivement sa fille qui se mit à rougir.

– Non, … enfin oui, « mais pas seulement », pensa-t-elle étonnée qu’il cite ce nom.

– Lizzie, vous êtes la deuxième personne après Mr Darcy à me demander de renoncer à envoyer Lydia à Brighton.

– Mr Darcy vous a entretenu à ce sujet ? demanda Lizzie stupéfaite.

Décidément le jeune homme avait vraiment changé, pensa Lizzie ou bien était-ce qu’elle l’ait si mal jugé ? À moins que ça ne fût un peu des deux.

– En quoi cela est-il si surprenant ? remarqua-t-il en l’observant minutieusement.

– Mr Darcy est habituellement un homme si… réservé. Elle avait d’abord pensé hautain et froid, mais était-ce toujours le cas ?

– Eh bien, il a dû considérer que la situation était suffisamment sérieuse pour sortir de sa réserve, et me révéler la véritable nature du lieutenant Wickham et de ses méfaits. Mais dites-moi, mon enfant, vous avez l’air de bien le connaître ? demanda-t-il avec malice.

– Mr Whickam ? Pas tellement, il est… Elizabeth tenta de distraire son père qui l’interrompit immédiatement.

– Je voulais dire Mr Darcy, ma chère.

– Ah ! euh… Non, … pas vraiment, Lizzie devint écarlate. Nous avons juste eu quelques discussions à Rosings, « notamment dans le parc » pensa-t-elle, et au presbytère… et nous avons joué aux échecs. Autre tentative de diversion.

– Intéressant… et qui a gagné ? la curiosité de Mr Bennet était maintenant piquée.

– Chacun une partie, mais je crois qu’il a perdu la première pour m’avoir sous-estimée.

Père et fille se mirent à rire. Mr Bennet commença à se demander s’il n’y avait pas autre chose derrière tout cela.

– Et comment a-t-il réagi face à sa défaite ? s’enquit-il, désirant en connaître un peu plus sur le caractère de l’homme.

– Il m’a félicitée et vous a complimenté lorsqu’il a appris que c’était mon père qui m’avait appris à jouer, ensuite il a demandé que je lui accorde une revanche.

– Voilà bien un intéressant jeune homme, très avisé, dit Mr Bennet pour sonder la réaction de sa fille préférée.

Elizabeth tritura l’une de ses manchettes tandis que ses yeux survolèrent brièvement le paysage au-delà des fenêtres du bureau, ses joues encore colorées.

– Que décidez-vous donc pour Lydia ? demanda-t-elle pour changer de sujet, ce qui n’échappa pas à la perspicacité de son père, tout comme les petits gestes qui trahissaient sa gêne, confirmant ses soupçons qu’il y avait une histoire là-dessous, mais pour l’instant il n’insista pas, il savait que ce serait peine perdue.

– Je me range à vos deux avis, Lydia restera ici.

– Merci père ! Lizzie expira, soulagée.

– Mais je vous préviens que je resterai enfermé dans mon bureau pour les deux semaines à venir ! dit-il avec un humour moqueur.

Quand, le souper juste terminé, la décision fut annoncée à la benjamine qu’elle n’irait point à Brighton Lydia devint hystérique, Kitty s’en réjouit, Mary donna une leçon de moral et leur mère se lamenta sur ses pauvres nerfs tout en réclamant ses sels, tandis que Mr Bennet s’empressa de quitter la salle à manger pour se cacher dans ses livres, comme promis. Comme d’habitude il incomba à Jane et Lizzie d’essayer de calmer les choses.

O&P

À quelques miles de distance, le lendemain du dîner chez les Bennet, Darcy et sa sœur étaient installés dans le petit salon privé attenant à la chambre de Darcy pour passer du temps ensemble avant le repas. Darcy voulait savoir l’impression que la famille Bennet avait fait à Georgiana, donc, après avoir aimablement discuté de ceci et de cela, il posa la question à sa sœur.

Georgiana, en tant que jeune fille bien éduquée commença par indiquer les personnes qu’elle avait appréciées : Miss Elizabeth, Miss Jane et Miss Mary. Elle lui confia qu’elle se sentait surtout bien et confortable avec Miss Elizabeth. Georgiana remarqua que les yeux de son frère montraient plus d’intérêt lorsqu’elle parlait de celle-ci, mais qu’il y avait un mélange de tristesse et d’une autre émotion qu’elle n’avait encore jamais vue chez lui.

Elle repensa à l’attitude de son frère envers Miss Elizabeth la veille durant le repas chez les Bennet et ses doutes resurgirent. Son frère lui avait dit qu’il avait connu Miss Elizabeth à Rosings, alors ne serait-elle pas effectivement la mystérieuse jeune femme dont il était amoureux et qu’il avait dit ne pas pouvoir épouser à cause de son manque de relations et de fortune, comme elle l’avait envisagé pendant le dîner ? Aurait-il finalement renoncé à l’épouser ? Serait-ce pour cela qu’il avait l’air si mélancolique ? Serait-ce cela la maladie qu’il l’avait accablé à son retour ? Elle pensait pourtant l’avoir convaincu que ce n’était pas important pour elle, alors serait-ce à cause de Lady Catherine qui aurait eu vent de l’histoire ? Georgiana connaissait très bien les intentions de sa tante de vouloir marier sa fille Anne à son frère. Elle devait savoir si son hypothèse était vraie, alors malgré la crainte d’être indiscrète et même au risque de contrarier son frère elle osa aborder ce sujet si délicat.

– Fitzwilliam, vous ne m’avez jamais reparlé de la jeune femme dont vous êtes amoureux, comment s’appelle-t-elle ? l’avez-vous revue ? Allez-vous la demander en mariage ?

– Darcy fut étonné par ce soudain changement de sujet, enfin, presque, mais Georgie ne savait pas qu’elle venait d’exprimer son opinion sur la dame qu’il aimait. Il était donc interloqué.

– Georgie, une question à la fois, répondit-il. Cette diversion lui donnait également un peu de temps pour savoir quoi répondre, puis il reprit. Oui, je l’ai revue et notre mariage est impossible, dit-il aussi nonchalamment que possible en éludant certaines choses embarrassantes.

Georgiana se pencha vers lui afin de mieux observer son expression et aussi donner plus de poids à ses paroles.

– Mais pourtant, je pensais vous avoir convaincu que vos raisons, à savoir le manque de fortune et de relations, n’étaient pas importantes !

– Ce n’est pas à cause de cela, répondit-il gêné en détournant son regard vers la fenêtre toute proche, il essayait d’éviter de dire pourquoi.

– Mais alors quelle en est la cause ? persévéra Georgiana, son ton un peu exaspéré. Et vous ne m’avez pas dit son nom, insista-t-elle davantage sentant qu’il esquivait ses questions.

– Je… je lui ai demandé de m’épouser, mais… mais elle a refusé, finit-il la voix rauque à cause de l’émotion en baissant les yeux sur ses mains.

– Elle a refusé ! s’exclama Georgiana incrédule, elle porta sa main à sa bouche restée ouverte de stupeur, mais qui est-elle ?

– Miss Elizabeth Bennet, murmura-t-il en triturant sa chevalière, sachant qu’il ne pouvait plus éluder la question.

– Miss Eli… Georgiana s’interrompit les yeux ronds en voyant ses soupçons se confirmer, puis demanda, mais pourquoi a-t-elle refusé ? Elle ne pouvait pas l’imaginer, rejeter ce frère qu’elle vénérait, et que toutes les femmes nubiles convoitaient et rêvaient d’épouser, était pour elle incompréhensible, inconcevable.

– Elle ne ressent aucune affection à mon égard.

– Comment peut-on ne pas vous apprécier ! s’exclama Georgiana indignée sur un ton acrimonieux, se redressant rigidement sur son siège, car elle commençait à éprouver du ressentiment envers Elizabeth pour faire souffrir son frère ainsi. Vous êtes le meilleur des hommes !

Darcy secoua lentement sa tête, la mine déconfite. Il ne pouvait pas supporter que sa sœur pense du mal de la femme qu’il aimait toujours.

– Eh bien… ce que j’ai à vous dire va vous atterrer, Georgie… et je n’en suis pas fier… préparez-vous à quelque chose d’affreux, commença-t-il par dire avec difficulté. Je ne me suis pas bien comporté avec Miss Elizabeth… je les ai d’abord dédaignés, elle, son cousin, ses amis. Enfin, le pire… je l’ai insultée lorsque je lui ai fait ma demande en lui disant… combien elle était en-dessous de ma condition, il était tout penaud le regard toujours baissé.

– Nooon ! Fitzwilliam… mais comment… ? elle ne comprenait pas comment son cher frère qui, pour elle, était le modèle du parfait gentleman et un parangon de vertu avait pu agir ainsi.

– Oui, je sais Georgie, j’ai été déplorable et je n’ai reçu que ce que j’ai mérité, mais j’ai compris la leçon, croyez-moi, il releva le regard pour affronter enfin celui de sa sœur.

– Mais, vous êtes-vous excusé ?

– Non, car je ne l’avais point revue avant hier, mais c’est mon intention de le faire dès que j’en aurai l’opportunité.

– Alors peut-être que tout n’est pas perdu, vous aurez l’occasion de la revoir avec le mariage de sa sœur avec Mr Bingley, peut-être que vous aurez une seconde chance de la courtiser décemment ? demanda-t-elle avec espoir.

– Il n’y aura pas de deuxième chance, Georgie ! dit Darcy avec regret, mais il ne pouvait pas lui dire pourquoi, pas encore.

– J’aimerais tant avoir une sœur comme Miss Elizabeth, elle est si gentille et si attentionnée.

– C’est une femme exceptionnelle, effectivement, elle n’a jamais eu peur de me contredire, ni de me déplaire pour affirmer son opinion, ni même de me remettre à ma place lorsque je me suis montré ignoble avec elle. Grâce à elle j’ai compris mes erreurs et je pense… j’espère être devenu un meilleur homme, dit-il avec émotion.

– Je comprends mieux votre attitude chez les Bennet maintenant, vous, d’habitude si réservé en présence d’étrangers, étiez plus affable, dit-elle en posant sa main sur celle de son frère en signe de compassion.

– Oui, Miss Elizabeth m’a appris que la réserve excessive pouvait être prise pour de l’arrogance. Et vous, dites-moi, n’avez-vous pas été trop intimidée par ses jeunes sœurs et sa mère ? il voulait changer de sujet.

– Un peu, mais ce ne fut pas pire que lorsque je me retrouve en présence de Lady Catherine, elle fit un léger sourire et Darcy émit un petit rire.

– Vous avez raison, ma colombe, au moins elles ne sont pas perfides. Et lorsque le nom de… Wickham a été évoqué, n’avez-vous pas été bouleversée ? demanda-t-il en lui prenant la main et avec inquiétude.

– Disons que j’ai été tellement surprise d’apprendre que Miss Lydia le connaisse. Comment cela se peut-il ?

– Il s’est engagé dans la milice locale, mais son régiment est maintenant parti pour Brighton.

– Mais si elle se rend là-bas sans sa famille… ses yeux s’arrondirent horrifiés, elle était anxieuse pour la sécurité de la jeune Bennet, tant qu’elle en oublia de demander comment il était au courant de cela.

– Ne vous inquiétez pas, j’ai dit deux mots à Mr Bennet, mais sans parler de vous, la rassura-t-il, et il est maintenant conscient de la véritable nature de ce… de ce… il se retint de prononcer « pendard ».

– Ils furent interrompus par un valet de pied qui venait leur annoncer que le souper allait être servi. Darcy était heureux d’avoir eu cette conversation avec sa sœur, d’avoir partagé avec quelqu’un une part de son fardeau. Elle avait tellement mûri durant ces derniers mois, il était fier d’elle. Il n’avait pas pu lui parler de l’engagement de mariage d’Elizabeth à Richard, c’était un secret que son cousin avait demandé de garder, et puis c’était encore trop difficile et douloureux de l’évoquer sans risquer de s’effondrer.

Quant à Georgiana, elle commença à fomenter un plan pour offrir une seconde chance à son frère malgré lui. Elle avait beaucoup aimé Miss Elizabeth qui l’avait mise à l’aise si rapidement, de même que sa gentillesse, son intelligence et la sincérité qu’elle avait eue avec Fitzwilliam, elle savait parfaitement que, par ambition, bien des femmes auraient fait taire leurs véritables sentiments et auraient fermé les yeux sur la mauvaise attitude du jeune homme afin de devenir Mrs Darcy, à commencer par Miss Bingley qu’elle n’appréciait pas du tout. Mais pas Miss Elizabeth qui avait ainsi démontré être intègre. Georgiana pensait que Miss Elizabeth Bennet ferait une excellente Mrs Darcy.

Chapitre 18

Quel sera le plan de Georgiana, une idée ? Et surtout fonctionnera-t-il ?

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