Chapitre 21: Pemberley

La plupart des personnages de cette fiction appartiennent à sa talentueuse auteure : Jane Austen. Cette histoire et les personnages inventés sont cependant ma propriété et selon les droits d’auteur, je n’en autorise aucune reproduction et/ou utilisation, qu’elle soit totale ou partielle.

O&P

Un grand merci à Lenniee pour la relecture de ce chapitre et sa contribution à son amélioration.

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Merci pour tous les commentaires, les « favoris et follows », en particulier et dans l’ordre chronologique:

Merci beaucoup à l’un des guests qui a remarqué que, je cite : « la Belgique n’existait pas encore en temps que pays, elle le sera seulement en 1830 », officiellement, c’est tout à fait vrai. Mais il existe beaucoup de textes dans lesquels on parle de la Belgique avant cette date, je m’appuie sur un article de Bernard Coppens, historien Belge et spécialiste de la période 1789-1815, intitulé « La Belgique existait-elle avant 1830 ? »  . Maintenant, je ne suis ni une spécialiste, ni une historienne, alors afin d’éviter les confusions j’ai modifié le précédent chapitre. 🙂

JacqueSoares : muito obrigado ! Je comprends votre colère envers Lizzie, elle est plus jeune que Darcy et donc moins mature, elle a également moins souffert que lui qui a perdu ses parents et a dû endosser de grandes responsabilités. Lizzie mettra davantage de temps à comprendre ses erreurs.

Miss Elizabeth : c’est un peu rapide 😀 car Lizzie est toujours dans le cœur du colonel.

Guest : en effet, il y a peut-être une chance pour que le colonel ne meure pas à Waterloo 😉

Les commentaires de 3 nouveaux lecteurs m’ont particulièrement touchée, merci beaucoup à ces « guests » dont Jane et AdAtc, ça me motive à poursuivre l’écriture d’une suite que j’avais laissée en suspens ces derniers temps 😉


La sonate de l’amour

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La richesse consiste bien plus dans l’usage qu’on en fait que dans la possession.

– Aristote –

Chapitre 21 : Pemberley

Un peu plus de six semaines s’étaient déjà écoulées depuis le mariage de Charles et Jane, les nouveaux mariés avaient mis le cap sur le nord de l’Angleterre dès le lendemain de leur union. Les Gardiner et Lizzie, quant à eux, étaient partis le 10 juillet, les enfants du couple Gardiner, trop jeunes et trop nombreux pour effectuer un si long voyage, étaient restés à Longbourn. Pendant deux semaines Lizzie et les Gardiners visitèrent le Derbyshire et des endroits sur la route pour y arriver. Lizzie était émerveillée de tout ce qu’elle découvrait, avide de paysages inconnus, de l’histoire des lieux et des bâtisses visitées. A l’approche de la date convenue pour le rendez-vous à Pemberley, le trio se dirigea vers Lambton, ville natale de Mrs Gardiner. Madeline Gardiner était heureuse de revoir les terres de sa jeunesse, tant de souvenirs y étaient ancrés.

Le grand jour de leur arrivée sur le domaine de Darcy, les trois compagnons étaient à bord d’une calèche qui les menait vers Pemberley House. C’était une belle journée d’été, ensoleillée. Il y avait environ cinq miles qui les séparaient de Lambton.

Lizzie était nerveuse, elle ne savait pas vraiment pourquoi… enfin si, … le propriétaire des lieux. Depuis sa visite dans le Hertfordshire et leur réconciliation, la jeune femme avait beaucoup pensé à lui… beaucoup trop peut-être bien, et à sa grande honte, certains jours davantage qu’à Richard. En effet, Mr Darcy l’avait tellement surprise et même stupéfaite par son comportement irréprochable et même affable envers elle, et surtout envers sa famille, qu’elle avait donc beaucoup pensé et réfléchi à son changement d’attitude. Et elle en était venue à cette conclusion : il avait tenu compte de ses reproches et il avait essayé, puis réussi, à s’améliorer. Il affichait toujours un masque indéchiffrable et une certaine fierté, mais il avait été moins hautain, n’avait plus été arrogant et, ô grande surprise, il s’était montré plus sociable. Il avait même été jusqu’à complimenter sa mère malgré son comportement indélicat pour ne point dire grossier. Incroyable ! Tout simplement incroyable et Lizzie était perplexe.

Mr Darcy était une totale énigme.

Elle avait ensuite comparé le caractère de Darcy à celui de sa sœur, et elle avait réalisé que ce qu’elle avait toujours pris pour du dédain chez lui était parfois simplement de la réserve, voire de la timidité comme Georgiana en possédait mais, en ayant fait sa connaissance, elle avait compris que la jeune fille était très aimable. Maintenant elle aurait davantage le loisir de découvrir les Darcy, après tout, ils seraient peut-être ses cousins dans un avenir plus ou moins proche… peut-être… ou peut-être pas…

Elizabeth mordilla sa lèvre inférieure.

Richard !

Où était-il en ce moment ? Allait-il bien ? Elle n’avait aucune nouvelle et espérait bien en avoir par les Darcy. Elle était très inquiète, car elle avait eu vent de l’importante bataille finale qui s’était déroulée près de Waterloo provoquant la défaite de l’empereur des français au moins il ne ferait plus la guerre celui-là, se dit-elle en fronçant les sourcils. Elle savait aussi, en lisant avec avidité le journal que recevait son père chaque matin, que l’armée anglaise resterait sur place en France pour maintenir la paix et aider à restaurer la monarchie en replaçant Louis XVIII, dit le Désiré, sur le trône depuis le 18 juin. Dire, qu’alors qu’ils fêtaient le mariage de Charles et Jane, une grande bataille décisive pour l’Europe était sur le point de se dérouler avec Richard au milieu ! C’était étrange, presque irréel. S’il n’y avait pas eu les mots imprimés sur les feuilles du journal pour le rapporter, elle aurait pu en douter, tout avait été si calme à Longbourn.

Lizzie était ainsi perdue dans ses songes lorsque sa tante l’interpella.

– Lizzie, d’après mes souvenirs, nous arrivons près de Pemberley.

Ramenée au présent, Elizabeth sourit à sa tante et focalisa son regard sur le paysage. En effet, la route montait actuellement jusqu’au premier point de vue panoramique sur la maison. En apercevant la construction Lizzie en resta bouche bée. Non … c’était plutôt un château niché au creux de la vallée qui était comme un écrin pour un véritable joyau d’architecture. La bâtisse majestueuse en grès clair et au toit d’ardoises dans le style palladien (1) était bien campée sur un terrain montant, et adossée à une crête de hautes collines boisées. C’était manifestement la plus belle demeure qu’elle n’avait jamais vue. Le front principal devait bien mesurer 280 à 300 pieds (2) de longueur, elle possédait trois niveaux principaux sans compter les combles et Lizzie compta plus de trente fenêtres rien que pour la façade nord. La route redescendait ensuite en direction du sud-ouest vers un pont sur la rivière qu’elle avait appris être la Derwent, construit dans la même pierre. Puis elle aperçut sur le devant, un ruisseau d’une certaine importance naturelle, dont on avait encore gonflé davantage la taille, mais sans aucune apparence d’artifice. Ses berges ne laissaient voir ni l’action de l’homme, ni d’embellissements mensongers. Elizabeth n’avait jamais vu un lieu pour lequel la nature avait autant fait, ou dont la beauté naturelle avait été aussi peu contrariée par un goût malencontreux (3). L’ensemble offrait une vue harmonieuse pour les yeux de Lizzie, émerveillée.

Enfin, après quelques minutes de trajet, ils arrivèrent devant l’entrée où le propriétaire en personne les attendait avec sa sœur à ses côtés. Lizzie avait le cœur battant quand elle croisa le regard de Mr Darcy, chaleureux, puis celui de sa sœur qui affichait sa joie de façon plus manifeste. Elle décida d’attribuer son émoi à l’émotion causée par la splendeur de ce qu’elle venait de voir. Le jeune homme s’avança pour leur souhaiter la bienvenue. Mr Gardiner descendit de la voiture en premier aidant ensuite son épouse à en faire autant. Darcy proposa alors son aide à Elizabeth qui ressentit un certain trouble au contact de sa main sur la sienne pourtant gantée. Les femmes firent la révérence pour saluer, puis le maître des lieux les invita à entrer tout en s’enquérant de leur santé et de leur voyage, et les informa que les Bingley n’étaient pas encore arrivés.

Mrs Gardiner prit le bras de son époux et Darcy, après une toute petite hésitation, offrit l’un des siens à Elizabeth qui l’accepta en souriant timidement et l’autre à Georgiana. En se dirigeant lentement vers l’entrée, Lizzie préféra retourner son attention sur les lieux plutôt que leur propriétaire. Donnant sur une vaste cour d’honneur, le haut porche d’entrée, situé sur la face nord était orné d’un fronton sculpté qui surmontait l’entrée avec des colonnes cannelées qui l’encadraient, de hauts pilastres corinthiens décoraient les légères avancées de ses deux extrémités, la statue en plomb d’une divinité romaine – Minerve semblait-il puisqu’elle portait un casque – au faîte du porche dominait comme pour accueillir les nouveaux arrivants tout en gardant l’entrée de la demeure (4). Une phrase en français était inscrite dans un blason gravé dans la pierre : Honi soit qui mal y pense, « la devise des chevaliers de l’ordre de la Jarretière », pensa Lizzie. Mrs Reynolds, la femme de charge, ainsi que Mr Higgins le majordome, qui les attendaient dans le vestibule, leur furent présentés ; Mr Darcy leur expliqua qu’ils seraient là pour assurer le moindre de leurs besoins tout comme le reste du personnel.

– Préférez-vous vous rafraîchir un peu dans vos appartements avant de prendre une collation ? demanda le maître des lieux.

– Oui, bien volontiers, merci Mr Darcy, répondit Mr Gardiner.

– Si vous voulez bien me suivre, demanda poliment Mrs Reynolds en leur montrant le chemin.

Ils empruntèrent le double grand escalier central et furent menés dans l’aile ouest de l’étage où se situaient trois chambres pour les invités de marque. Ils surent derechef et avec surprise, qu’ils étaient donc considérés comme tels. Mr et Mrs Gardiner n’ayant pas souhaité des chambres à part se virent attribuer la chambre rubis et Lizzie l’émeraude qui en était séparée par un petit salon privé.

– Habituellement ce sont les appartements du comte de Matlock et de son épouse lorsqu’ils sont en résidence, dit Mrs Reynolds.

– Nous sommes très honorés, répondit Mr Gardiner, mais il ne fallait pas.

– Mr Darcy a demandé à ce que soit ainsi, et de cette manière, vous pourrez profiter de l’un des meilleurs points de vue sur le parc, répondit Mrs Reynolds avec un sourire.

Les Gardiner et leur nièce se regardèrent, stupéfaits du plus grand honneur qui pût leur avoir été rendu.

– C’est vraiment très généreux de sa part, dit Mrs Gardiner.

– Mr Darcy est le meilleur des hommes et des maîtres, dit la femme de charge avec une affection évidente.

– Y a-t-il longtemps que vous le connaissez ? demanda Lizzie.

– Je suis entrée au service de la famille alors que mon maître n’avait que quatre ans et c’était déjà un charmant petit garçon avec un bon fond. Certains le disent fier, mais c’est surtout du sérieux et de la réserve. Il n’est pas comme tous ces jeunes hommes oisifs qui ne font que s’amuser en dilapidant les biens de leurs parents. Il avait à peine vingt-deux ans lorsqu’il a pris sur ses épaules toutes ces lourdes responsabilités envers sa sœur, son domaine et ses métayers. Et il l’a fait sans jamais se plaindre et avec succès, vous pouvez interroger tout le personnel et ses fermiers, tous l’ont en grande estime, dit Mrs Reynolds avec une admiration non feinte.

Lizzie médita sur les paroles de la femme de charge qui, pensa-t-elle, ne pouvait pas se tromper sur le caractère du maître des lieux. Après tout elle n’était pas obligée de faire autant d’éloges. Elle avait ainsi une nouvelle perspective sur la personnalité complexe de Mr Darcy. Elle apprit ensuite que Jane et Charles seraient dans la chambre saphir voisine de l’émeraude. Lizzie serait ainsi bien entourée et chaperonnée. Tout avait été pensé.

Après avoir laissé les Gardiner dans leur chambre, Lizzie découvrit la sienne, elle lui plut d’emblée. Les tentures étaient vert émeraude avec des ramages dorés, le papier vert plus clair était égayé par des fleurs sauvages. Le parquet en chêne était recouvert de tapis Aubusson. Au milieu du mur de droite, se tenait un grand lit à baldaquins en bois sombre aux tentures et couvre-lit assortis aux rideaux. Il y avait une coiffeuse avec un miroir et un tabouret près de la fenêtre, un fauteuil près de la cheminée en face du lit, deux chaises, un bureau et deux tables de chevet. Quelques peintures représentant des paysages étaient accrochées aux murs. La chambre pouvait contenir à elle seule le salon de Longbourn. À la droite du lit, une porte menait vers une garde-robe (5) où se trouvait un nécessaire de toilette. Elizabeth flâna jusqu’à la porte-fenêtre. La vue depuis la fenêtre était effectivement splendide, elle donnait sur le parc et une partie du lac sur la gauche.

– La chambre est-elle à votre goût, Miss Bennet ? demanda Mrs Reynolds.

La jeune femme se retourna vers elle.

– Oui, merci Mrs Reynolds, elle est parfaite.

La femme de charge sourit puis tira sur la sonnette et une femme de chambre arriva peu après avec deux valets de pied à sa suite apportant les bagages.

– Miss Bennet voici Daisy qui sera votre femme de chambre.

– Bonjour m’dame, dit cette dernière en faisant une révérence.

– Bonjour Daisy.

– Si vous n’avez plus besoin de moi, je vous laisse vous installer.

– Merci Mrs Reynolds, vous pouvez vous retirer.

Lizzie était stupéfaite. Eh bien, Mr Darcy avait décidé de les recevoir avec tous les égards réservés aux invités de marque, elle n’en doutait plus. Elle aurait sa propre femme de chambre ! Une gentille jeune fille qui devait avoir dix-huit ans tout au plus. Elle déballa les affaires de Lizzie et lui demanda ce qu’elle voudrait porter pour le souper après avoir versé de l’eau délicieusement tiède d’un pichet qu’elle avait emmené avec elle et être allée chercher des serviettes dans la garde-robe pour une petite toilette.

Une demi-heure plus tard, son oncle et sa tante vinrent la chercher pour rejoindre leurs hôtes qui les attendaient dans l’un des salons. En chemin, ils admirèrent les décors des couloirs et échangèrent quelques mots à voix basse tout en suivant le valet de pied qui les guidait.

– Je suis très étonnée que nous soyons reçus comme des proches de la famille, rendez-vous compte que l’on nous a installés dans les appartements du comte de Matlock, dit Mrs Gardiner.

– Oui, après tout nous n’avons rencontré Mr Darcy que deux fois, dit son époux.

– Je suis très surprise moi aussi, dit Lizzie.

– Vraiment ? demanda Madeline Gardiner, pourtant vous devez mieux le connaître que nous. Son ton qui avait un peu d’espièglerie laissait sous-entendre ce qu’elle pensait.

– Je … oui… enfin, juste un peu plus, bafouilla Lizzie tout en rougissant légèrement.

Heureusement leur arrivée dans le salon fut son salut, car elle voyait que sa tante sentait qu’il y avait plus à en dire. Sa beauté détourna tout de suite l’attention de sa tante. Le grand salon, encore appelé le salon bleu (6), était magnifique avec ses murs tendus de velours de soie bleu damassé, le plafond était peint en bleu et or et était orné d’une pseudo-mosaïque à la romaine représentant une déesse sur un nuage et entourée de chérubins. Darcy et sa sœur se levèrent pour les accueillir.

Georgiana joua timidement le rôle d’hôtesse de la maison, encouragée par le sourire de son frère. Un thé accompagné de cake, biscuits et de fruits leur fut servi. Au cours de leur conversation, Darcy leur demanda ce qu’ils avaient visité lors de leur voyage. Ils décrivirent tour à tour avec entrain les célèbres beautés de Chatsworth House (7), le fief des ducs de Devonshire (8), de Dovedale (9) avec ses formations rocheuses calcaires et ses grottes creusées par l’érosion, de Matlock (10), de Stanton Moor et The Nine Ladies Stone Circle (11) et bien sûr les grands pics.

En apercevant un petit pincement des lèvres de Mr Darcy au moment où Matlock fut discutée, Elizabeth supposa que ce fut un signe d’inquiétude de la part du jeune homme. En effet, il s’agissait de la demeure familiale des Fitzwilliam donc de Richard. Elle se demanda alors s’il avait eu des nouvelles de son cousin et si oui, lesquelles ? L’anxiété la gagna et elle se promit de lui poser discrètement la question dès qu’elle en aurait l’opportunité.

Georgiana leur apprit que sa dame de compagnie, Mrs Annesley, ayant perdu son père récemment, était partie passer deux semaines de congés au sein de sa famille afin de régler quelques affaires. Elle était donc encore plus ravie d’avoir Elizabeth et Jane avec elle pendant cette période. Ensuite, la visite des principales pièces du piano nobile (12) fut proposée et acceptée avec enthousiasme. Mr Darcy lui-même leur servit de guide, alors qu’ils savaient bien qu’il aurait parfaitement pu en laisser la charge à Mrs Reynolds qui le faisait habituellement lorsque des visiteurs venaient. Georgiana s’était excusée pour s’assurer que tout était prêt pour l’arrivée des Bingley, ce qui montrait que la jeune fille avait pris en sérieux son rôle, bien que Lizzie était sûre qu’elle avait déjà supervisé le moindre détail.

Leur tour commença par ce que Darcy nomma la salle de velours rouge (13) qui était l’une des salles de réception les plus somptueuses que Lizzie n’avait jamais vue, si vaste qu’elle devait faire trois fois celle de Longbourn. Elle était décorée avec goût dans la splendeur de la dernière époque, probablement par Mrs Darcy, la mère de leur hôte, se dit Elizabeth. Les murs étaient tendus de velours cramoisi, fournissant un fond richement coloré pour la vaste collection de peintures d’artistes parmi lesquels Elizabeth reconnut Rembrandt, Van Dyck et Velázquez. Un tableau du peintre décoratif vénitien, Sebastiano Ricci, représentant des sujets mythologiques était au-dessus de la vaste cheminée. Le plafond de la salle était décoré de panneaux peints, au centre Mercure, le dieu messager, dirigeait une corne d’abondance vers des figures féminines.

– Quel plafond magnifique, remarqua Mrs Gardiner.

– Il a été peint par William Kent (14), dit Darcy.

– Et les murs doivent relater une partie de l’histoire romaine, observa Lizzie.

Darcy s’approcha d’elle, en regardant la peinture qui avait attiré l’attention de la jeune femme.

– En effet, Miss Bennet, ici il s’agit de Coriolanus (15) et là, la dernière discussion de Pompée (16) avec sa famille. Et ces deux grandes statues, l’une de Domitien (17) et l’autre de Livie (17), ont été apportées des ruines d’Herculanum (18) par mon bisaïeul lors de son grand tour en Europe, dit Darcy sachant que c’était le genre de détails que pourrait apprécier la jeune femme. Il y avait aussi une certaine fierté dans sa voix.

Ils traversèrent ensuite une enfilade de plusieurs pièces qui, une fois réunies en ouvrant les doubles portes, formaient une salle de bal s’étendant sur toute la largeur de la maison, magnifiquement aménagée toujours dans le goût du siècle dernier. Les meubles richement sculptés étaient surmontés de candélabres en bronze doré d’immenses lustres de cristal, portant des cierges probablement de huit heures (19), descendaient majestueusement du plafond peint et les murs étaient tapissés.

– Elle est vraiment spacieuse, dit Mr Gardiner admiratif. Combien mesure-t-elle ?

– Elle fait 75 pieds sur 27. (2)

– Et voici d’autres histoires antiques, dit Lizzie en souriant.

– En effet, l’histoire de Télémaque, et les deux batailles d’Alexandre, lui répondit-il en lui retournant son sourire.

En approchant de leur prochaine destination, Darcy leur annonça qu’ils allaient visiter la bibliothèque. Aussitôt qu’elle entra dans la pièce Lizzie ne put contenir une petite exclamation. Elle n’en croyait pas ses yeux : des yards (2) et des yards de rayonnages remplis de livres du sol jusqu’au plafond. Elle reconnut la bonne odeur caractéristique du cuir et de papier des livres, et, s’approchant lentement d’une étagère, fit courir avec considération ses doigts sur la tranche de quelques ouvrages. Des premières éditions, des livres anciens, des raretés… une collection de plusieurs générations à n’en point douter.

– Je pourrais passer ma vie entière dans cette pièce, s’exclama Lizzie avant de porter la main à sa bouche comme pour retenir les mots qui venaient de s’échapper en se rendant compte de sa maladresse. Elle tourna instinctivement la tête vers Darcy. Elle vit une ombre passer dans le regard de leur hôte et un tic sur sa joue. Elle aurait pu être la maîtresse des lieux et ils le savaient tous les deux. Elle ajouta pour cacher sa gêne : mon père serait très impressionné et jaloux.

– Si votre père s’aventurait ici Lizzie, je crains fort qu’on ne le reverrait plus jamais, commenta Mr Gardiner arrachant un rire à ses compagnons.

– Vous pouvez emprunter les livres que vous voulez et à tout moment, surtout n’hésitez pas, proposa Darcy en cachant rapidement sa gêne.

– Merci, ce sera avec plaisir. Le plus dur sera de choisir, dit Elizabeth en riant pour alléger la tension qu’elle sentait encore là et surtout pour détourner l’attention de sa tante qui, encore une fois, avait un air soupçonneux en les observant tour à tour, elle et Mr Darcy.

Enfin, ils terminèrent par la longue galerie de portraits de tous les ancêtres des Darcy.

– À quand remonte l’origine de votre famille ? s’enquit Mrs Gardiner.

– Son origine est normande et remonte à la conquête de l’Angleterre avec un certain Guillaume de Aresi, présent à la bataille d’Hasting aux côtés de Guillaume le Conquérant. Il serait le premier ancêtre à avoir vécu sur le sol anglais. Son nom s’est peu à peu transformé pour devenir Darcy. (21)

– Donc plus de sept siècles ! s’exclama Lizzie impressionnée, et cet ancêtre-là, je vois qu’il appartenait à la noblesse, remarqua-t-elle, curieuse, en lisant la plaque en dessous dudit portrait.

– Ah ! il s’agit de Sir Thomas Darcy, premier Baron Darcy de Darcy (22). Malheureusement pour lui, il a été condamné pour haute trahison et décapité en 1537 faisant perdre son titre de noblesse à notre famille. Nos armoiries viennent de lui, dit-il en les indiquant qui étaient suspendues au mur juste à côté.

Lizzie les avait déjà aperçues de loin sur sa voiture, mais aussi dans la pierre à l’entrée de la maison, maintenant elle pouvait les observer en détails et en couleurs. Elles étaient constituées d’un écu azur bordé d’or aux trois quintefeuilles – fleurs de potentille – d’argent accompagnées de neufs croix recroisettées du même argent. L’écu était surmonté d’une couronne de baron – anglais – et entouré d’un listel azur et or portant une devise. (23)

– Honi soit qui mal y pense (24), lut Lizzie à haute voix, il était donc un chevalier de l’ordre de la jarretière (25)? demanda-t-elle en tournant la tête vers Darcy.

– Oui, en effet, il avait été investi en 1509.

Et pour répondre à l’intérêt de ses invités, le jeune homme raconta toute l’histoire de ce célèbre ancêtre. Lizzie comprenait un peu mieux l’homme mystérieux qu’était l’actuel Maître de Pemberley. En découvrant un peu de son histoire, ou plutôt de celle de ses ancêtres, elle réalisait maintenant d’où provenait sa fierté : son magnifique domaine qu’elle découvrait, une lignée prestigieuse, et cela même si Sir Thomas avait trahi son roi – Henri VIII -, car après les explications de Mr Darcy, il s’était avéré que ce fût pour une noble cause. Il y avait bien de quoi être fier, alors comment le lui reprocher ? Cela et les louanges de Mrs Reynolds lui firent réaliser que Mr Darcy était un homme qu’elle avait complètement méjugé, visiblement il était très apprécié chez lui.

Ensuite ils arrivèrent près de portraits plus récents, il y avait un couple avec un petit garçon de trois ou quatre ans. Lizzie vit une ressemblance frappante de l’homme avec Mr Darcy et de la femme avec Georgiana, le garçonnet était visiblement une version enfantine de leur hôte.

– Mes parents avec moi, confirma Darcy.

À côté il y avait un portrait de Georgiana réalisé l’an dernier et une grande peinture de Darcy de la même année.

– Miss Georgiana ressemble beaucoup à Lady Anne, dit Mrs Gardiner.

– Et vous à votre père, ajouta Lizzie.

– C’est ce que pensent tous ceux qui nous connaissent ainsi que nos parents. Nous avons toutefois tous deux hérité des yeux de notre père, ajouta Darcy sur un ton qui laissait transpirer un peu de nostalgie, celle des jours heureux où ses parents étaient encore de ce monde.

Alors que le jeune homme répondait à quelques questions des Gardiner, Lizzie observa la version sur toile du maître des lieux et resta hypnotisée par ce même regard intense qu’elle connaissait et qui semblait la fixer. Son cœur passa un battement, elle se sentit troublée et même pantoise.

Il était si beau !

– Lizzie, vous venez ? la réveilla Madeline Gardiner avec un léger sourire malicieux.

– Oh ! oui ma tante, répondit-elle gênée en s’empressant de la rejoindre, puis les hommes qui étaient près de la porte et qui venaient de se retourner vers elles pour voir ce qui se passait. Elle jeta un rapide coup d’œil à Mr Darcy et soupira de soulagement en voyant qu’heureusement il ne s’était pas aperçu de son émoi.

La visite des pièces accessibles au public était achevée. L’impression générale était que la lumière abondait grâce à la présence d’importantes baies tout autour de la maison, mais aussi de miroirs savamment placés qui la faisaient refléter dans les autres pièces intérieures. Dans chaque salle on pouvait retrouver des colonnes et des frontons en bois autour des portes, rehaussés d’or, des guirlandes romaines et des chérubins qui ornaient les parties supérieures des murs et des cheminées, sculptés dans du stuc et dorés, des niches présentant des moulages de statues à l’antique, des tables de marbre qui étaient supportées par des nymphes et des cupidons dans des rinceaux en bronze doré. La symétrie parfaite et les proportions équilibrées de l’édifice étaient assurées par un plan carré centré autour de la cour intérieure. Deux tendances s’y opposaient avec équilibre : la simplicité et le luxe. Lizzie tomba sous le charme de la demeure, elle était si agréable, rien à voir avec Rosings trop surchargée et étouffante. Un mot lui vint à l’esprit pour décrire les lieux: élégance.

– Voulez-vous faire juste un tour des jardins en attendant les Bingley qui ne devraient plus tarder ou bien êtes-vous fatigués ? leur demanda Darcy.

– La journée est si belle qu’il serait dommage de ne pas en profiter, répondit Lizzie avec enthousiasme, qu’en pensez-vous ? demanda-t-elle aux Gardiner.

– C’est une excellente idée.

Ils sortirent sur la terrasse avant d’emprunter le double escalier sud qui menait aux jardins. Après s’être éloignés de la maison, ils purent contempler la majestueuse façade sud, toujours dans le style palladien, qui se reflétait dans le lac séparé par une pelouse descendant en pente douce. Au centre, l’imposant portique formait une avancée délimitant un balcon, sur une base à trois ouvertures voûtées. Les quatre colonnes ioniques finement cannelées et les deux colonnes d’angle carrées soutenaient une architrave et un fronton triangulaire surmonté de trois statues.

Elizabeth profita d’un moment où son oncle et sa tante se trouvaient un peu à l’écart pour demander à Darcy ce qu’elle brûlait d’envie de savoir.

– Avez-vous eu des nouvelles de votre cousin ?

– Malheureusement non, répondit-il navré par le manque d’information au sujet de Richard qui l’inquiétait, mais il ressentit aussi un pincement au cœur du fait qu’elle pensait à son cousin alors qu’elle se trouvait dans sa maison même si c’était bien naturel vu la situation. Après la défaite de Napoléon ce fut le chaos et beaucoup d’officiers sont portés manquants jusqu’à ce jour, termina-t-il d’une voix chagrine.

– J’ai lu les journaux, on rapporte que plus de 60 000 hommes seraient tombés au champ d’honneur, tués ou blessés et je suis terriblement inquiète, dit-elle en se tordant les mains.

– Nous aussi Miss Bennet, remarqua-t-il en regardant droit devant lui l’air un peu hagard. Par courrier interposé le comte de Matlock et moi-même avons engagé des hommes déjà présents sur place pour enquêter, mais ça peut être long de chercher dans les environs de la bataille et de vérifier l’identité de chaque blessé dans tous les hôpitaux de campagne. Mon oncle et moi avons même envisagé de nous rendre sur place pour le rechercher nous-mêmes, mais les droits de passage sur les navires sont difficiles à obtenir, même pour un comte, c’est encore le chaos.

– Mais s’il n’a pas écrit, c’est que… c’est qu’il doit être gravement blessé « si ce n’est pire » pensa-t-elle.

– Il ne faut pas perdre espoir, il baissa le regard vers elle. Moult raisons peuvent expliquer son silence, dit-il en s’interdisant de penser à la pire d’entre elle.

Ils furent interrompus par le majordome qui vint annoncer l’arrivée des Bingley. Ils les rejoignirent tous sans tarder, Jane et Charles avaient déjà été accueillis par Georgiana.

Chapitre 22

Avez-vous aimé la maison de Pemberley que j’ai imaginée en m’inspirant de certaines demeures existantes ? Dans le prochain chapitre vous découvrirez le point de vue de Darcy et les actions de Georgiana pour rapprocher son frère et Lizzie.


Notes :

(1) Le palladianisme est un style architectural originaire de Vénétie lancé par l’architecte italien Andrea Palladio à l’époque de la Renaissance il s’applique également aux édifices s’en inspirant au milieu du XVIIe siècle. Palladio concevait les élévations de ses villas selon les façades des temples romains.

Sources : Wikipédia

(2) Unités de mesures de longueur anglaises

Un pied (foot en anglais) = 30,48 cm

donc 300 pieds (feet ou ft) = environ 91 mètres

75 pieds = environ 23 m

27 pieds = environ 8 m

Un yard = 0,9144 m

(3) J’ai utilisé en partie la description faite de Pemberley dans le roman de Jane Austen (les trois dernières phrases en italique)

(4) Description du porche de Lyme Hall (vu dans la série de la BBC en 1995)

Minerve (lat. : Minerva) est une très ancienne divinité, dans la mythologie romaine, qui est la déesse de la guerre, de la sagesse, de la stratégie, de l’intelligence, de la pensée élevée, des lettres, des arts, de la musique et de l’industrie.

(5) Garde-robe : à cette époque c’était une pièce attenante à la chambre à coucher (équivalent d’un dressing room aujourd’hui). Antichambre spécialement aménagée pour y ranger les vêtements dans des étagères, armoires ou penderies. On pouvait aussi y trouver la baignoire et le nécessaire de toilette, voire le pot de chambre.

(6) Description inspirée de la « Blue Velvet Room » de Chiswick House.

Sources: https://chiswickhouseandgardens.org.uk/

(7) Chatsworth House est un vaste château situé dans le Derbyshire, en Angleterre, à quelques kilomètres de la ville de Bakewell. Édifié originellement au XVIe siècle pour Bess of Hardwick, comtesse de Shrewsbury, Chatsworth est le fief des ducs de Devonshire, dont le patronyme est Cavendish. Le domaine se trouve sur la rive gauche de la rivière Derwent et dans les limites du Parc national du Peak District. C’est le Pemberley vu dans le film de 2005.

Sources Wikipédia et https://www.chatsworth.org/

(8) Le plus célèbre est peut-être le 5ème duc de Devonshire, William Cavendish (1748 –1811) qui a épousé en premières noces Georgiana Cavendish née Spencer (1757-1806) qui a inspiré l’histoire du film « The duchesse » en 2008. Cette union ne fut pas heureuse, la duchesse a présenté le duc à sa future maîtresse et future seconde épouse, Lady Elizabeth Foster. Bess était la meilleure amie de Georgiana, qui a toléré ce « ménage à trois » pendant de longues années. Elle a elle-même eu des amants dont Charles Grey, 2e comte Grey, futur 1er ministre de 1830 à 1834, dont elle eut une fille en 1792, Eliza Courtney. Parmi les descendants de sa famille, il y a la princesse Diana et Sarah Ferguson (via son enfant illégitime Eliza Courtney).

Sources Wikipédia

(9) Dovedale est un site touristique du parc national de Peak District, dans le Derbyshire, Ses formations rocheuses calcaires, et ses grottes creusées par l’érosion, sont célèbres. Il s’agit d’une partie, longue d’environ 5 km et particulièrement pittoresque, de la vallée de la rivière Dove.

Sources Wikipédia

(10) Matlock est une ville du Derbyshire située au sud-est du parc national de Peak District.

Sources Wikipédia

(11) The nines ladies est un petit cercle de pierre datant de l’âge du bronze, traditionnellement considéré comme représentant neuf femmes, transformées en pierre pour les punir d’avoir dansé un dimanche. Il fait partie d’un complexe de cercles préhistoriques et de menhirs sur Stanton Moor dans le parc national de Peak District – Derbyshire.

Sources : https://www.english-heritage.org.uk/

(12) Le piano nobile (étage noble en italien) dans l’architecture palladienne accueille les salles de réception et les chambres de la famille et des invités de marques. Il se trouve souvent au 1er étage (2ème en anglais, second floor) et est pourvu de fenêtres plus hautes et plus larges que le reste du bâtiment offrant ainsi lumière et belle vue sur le domaine. Les villas palladiennes sont généralement construites sur trois niveaux : un sous-sol ou rez-de-chaussée rustique qui comprenait les services pour la domesticité (cuisines, blanchisseries…) et les pièces moindres. Au-dessus, le piano nobile, accessible par un portique atteint par une volée de marches. Au-dessus encore, se trouve une mezzanine basse avec les chambres secondaires et logements. En Angleterre, comme en Italie, l’étage noble est souvent accessible grâce à un escalier extérieur ; cela permet de recevoir les invités directement dans les salles d’apparat sans qu’ils aient à traverser des pièces plus modestes. Enfin, sous les combles, se trouvent les chambres de service pour la domesticité.

Sources Wikipédia

(13) Description inspirée de la « Red Velvet Room » de Chiswick House. Sources : https://chiswickhouseandgardens.org.uk/

William Kent (1685-1748) est un important architecte, architecte-paysagiste, peintre et graveur britannique.

Sources Wikipédia

(14) Caius Marcius Coriolanus ou Coriolan est une figure semi-légendaire de la République romaine archaïque du Ve siècle avant J.-C. Il a inspiré une tragédie éponyme de William Shakespeare, créée en 1607.

Sources Wikipédia

(15) Pompée : dit Pompée le Grand (latin : Gnaeus Pompeius Magnus) homme d’État romain, (106 av. J.-C. – 48 av. J.-C.) est un brillant général et bâtisseur. Il se marie cinq fois et épouse notamment Julia, la fille de Jules César.

Sources Wikipédia

(16) Dolmitien né sous le nom de Titus Flavius Domitianus (51 -96), est un empereur romain fils de Vespasien et frère de Titus. Il est le troisième et dernier représentant de la dynastie flavienne. À sa mort, il porte le titre de Imperator Caesar Domitianus Augustus Germanicus.

Sources Wikipédia

(17) Livie, (58 av. J.-C. – 29 ap. J.-C.) Diva Iulia Augusta, divinisée par l’empereur Claude en 42 ap. J.-C., fille de Marcus Livius Drusus Claudianus, est la troisième épouse de l’empereur romain Auguste ainsi que la mère de l’empereur Tibère et de Drusus, tous deux nés d’un premier mariage avec Tiberius Claudius Nero. Son second mariage avec César Octavien, le futur Auguste, consacre l’alliance des Iulii (ou Julii) et des Claudii : les cinq premiers empereurs romains sont pour cette raison appelés les Julio-Claudiens.

Sources Wikipédia

(18) Herculanum était une petite ville romaine antique située dans la région italienne de Campanie, détruite par l’éruption du Vésuve en l’an 79 apr. J.-C.

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(19) Cierges de 8 heures : qui peuvent brûler durant 8 heures.

(20) La Maison DARCY est une de ces races d’ancienne Chevalerie dont l’origine normande remonte à la conquête de l’Angleterre. Les généalogies officiellement admises tant en Angleterre et en Irlande qu’à la Cour de France la font remonter à Guillaume de Aresi, présent à la bataille d’Hasting (1066) aux côtés de Guillaume le Conquérant. Dans la branche aînée qui en était issue se trouvaient des grands féodaux ayant bénéficié des vastes domaines distribués à la noblesse normande. Cette branche s’est éteinte au 14e siècle.

Sources :https://www.geneanet.org/

(21) Thomas, 1st Lord Darcy (1467-1537) Gardien des marais écossais. Rejoint le pèlerinage de grâce. Condamné pour haute trahison et décapité et dégradé 1537. En réalité sa lignée s’est éteinte en 1635, j’ai donc inventé ce lien avec le héros de mon histoire.

Sources Wikipédia

(22) Description inspirée des règles héraldiques du véritable blason Thomas, 1st Lord Darcy. Sources : http://blasons.free.fr/

heraldique-europeenne . orgons

(23) Honi (Honni) soit qui mal y pense = devise

Le verbe honir (honnir en français moderne) qui signifie : blâmer quelqu’un en lui faisant honte, en le vouant au mépris public. Dans un registre moderne, la phrase signifie donc « Honte à celui qui y voit du mal ».

Sources Wikipédia

(24) L’Ordre très Noble de la Jarretière (The Most Noble Order of the Garter) est le plus important ordre de chevalerie anglais. La légende dit qu’un jour le Roi Edouard VII aurait galamment ramassé la jarretière que la Comtesse de Salisbury, sa favorite, avait laissée tomber par accident lors d’un bal, puis, pour faire taire les moqueries de l’assistance s’écria en attachant la jarretière à son propre genou : « Messires,Honi soit qui mal y pense !Tel qui s’en rit aujourd’hui s’honorera de la porter demain, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs le chercheront avec empressement ». Il promet à sa favorite de faire de ce ruban bleu un insigne si prestigieux et désiré que les courtisans les plus fiers ou ambitieux s’estimeraient plus qu’heureux de le porter. Il crée ainsi l’ordre de la Jarretière (Most Noble Order of the Garter) qui est le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques, le 23 avril 1348 le jour de la Saint-Georges, en pleine guerre de Cent Ans.

Sources : http://www.heraldique.org/

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