Chapitre 3 : une recherche difficile

Un amour dans la tourmente!

Avertissement : chapitre à déconseiller aux enfants en raison de descriptions sur la guerre. Ce chapitre possède quelques passages un peu sombres mais promis le prochain sera plus léger.

 

Candy et ses trois compagnes de voyage avaient été affectées au même endroit et furent plongées dans le bain immédiatement car les blessés affluaient par dizaines. Chaque jour supplémentaire, tous les hôpitaux militaires ou civils, permanents ou provisoires, étaient complétement débordés. Pourtant des hôpitaux complémentaires avaient vu le jour à l’initiative de l’Église et des organisations caritatives comme La Croix Rouge. Ils s’étaient installés dans des locaux de toute sorte : écoles, couvents, églises, châteaux, hôtels, etc.

Les soldats racontaient qu’il y avait actuellement une bataille sanglante qui faisait rage, un vrai carnage où les hommes tombaient comme des mouches sur le champ de bataille situé à quelques dizaines de kilomètres sur le « Chemin des Dames » (1). On leur avait promis une splendide moisson de gloire et tout le monde y avait cru or les poilus (2) se sont heurtés à un mur de feu. Sur trente kilomètres, la falaise du Chemin des Dames était une forteresse : de Craonne situé à l’est au Moulin de Laffaux à l’ouest, il y avait par endroit une mitrailleuse allemande tous les dix mètres sans parler des attaques à la grenade et au lance-flamme. Chaque jour, les soldats blessés étaient évacués des champs de bataille et c’était toute une organisation. D’abord il y avait le poste de secours, situé dans la zone des combats que les blessés devaient rejoindre par leurs propres moyens, du moins quand ils le pouvaient, sinon c’était leurs camarades qui devaient les transporter parfois sur des brouettes ou des porte-brancards. Les blessés étaient alors triés, en fonction de la gravité de leur blessure, là, on y dispensait les soins d’urgence, en particulier l’arrêt des hémorragies. Pour apaiser la douleur, on pratiquait des injections de morphine ou d’huile de camphre. Ils rejoignaient ensuite, généralement par camion-ambulance, l’un des hôpitaux situés dans la zone d’évacuation, à environ 15 ou 20 kilomètres du front. C’est là que les soldats étaient vraiment soignés ou opérés ; c’est dans l’un d’eux que se trouvait Candy. Le dernier maillon de cette chaine de secours était le centre de convalescence situé à l’arrière bien plus loin du front parfois même sur le littoral. De nombreux soldats décédaient pendant leur séjour à l’hôpital et des cimetières avaient été créés à proximité, afin de procéder aux inhumations le plus rapidement possible pour éviter la propagation de maladies, mais aussi pour réserver les véhicules aux transport des troupes, des blessés, du matériel ou du ravitaillement.

Candy et ses collègues étaient impressionnées et même choquées de voir tant d’hommes blessés à la fois et le type de blessures était très traumatisant à voir. Elles avaient beau être infirmière et avoir eu des cours sur le sujet, être face à la réalité était une autre histoire : ce que provoquaient les obus, les balles ou les baïonnettes, à savoir des plaies béantes à l’abdomen, des membres déchiquetés entrainant des amputations, des yeux arrachés ou crevés, des visages détruits, les gueules cassées comme on les appelait. Il y avait aussi les attaques par les gaz (3) ayant pour effet de brûler les muqueuses des poumons et donc potentiellement mortelles. Les soldats disposaient en principe d’un masque à gaz contenu dans une boîte en métal qu’il conservait précieusement mais parfois il était perdu dans les assauts. Enfin il y avait de graves brûlures provoquées par des lance-flammes.

Candy, toute dévouée à ces pauvres diables en oubliait tous ses soucis, elle n’avait pas une minute à elle entre le lever et le coucher, elle passait des heures et des heures à soigner les blessures, soulager la douleur du mieux qu’elle le pouvait. Pendant plusieurs semaines qu’avait duré cette bataille du « Chemin des Dames » elle et ses collègues ne savaient pas où donner de la tête. C’était très dur, physiquement à cause de la fatigue, du manque de sommeil, parfois elles ne dormaient que deux ou trois heures. Mais aussi psychologiquement, il était atroce de voir tous ces corps meurtris et mutilés s’entasser, y compris dans l’église qui servait de salle commune afin de pouvoir absorber l’afflux toujours plus grand des blessés. Terrible également était d’entendre les cris de douleurs, les râles et les plaintes. Sans parler des soldats qui mourraient devant ses yeux. Les nuits étaient courtes et souvent remplies de cauchemars. Même Allison, le boute-en-train de l’équipe avait perdu son entrain. Elles se demandaient quand finirait cette boucherie, de plus le temps était vraiment glacial pour un mois d’avril.

– Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi difficile. Dit-elle un soir après son tour de garde.
– Moi non plus. Avoua Candy qui avait le même service qu’elle ce soir-là.
– Et pourtant, il faut bien des volontaires comme nous pour s’occuper de tous ces pauvres soldats.
– Ah ! Quelle folie ! Quand les hommes cesseront-ils de s’entretuer ainsi.
– Je crois que c’est un vœu pieu ma pauvre Candy ! Ajouta Jennifer qui venait de les rejoindre.
– Oui je le sais, il y a toujours eu des guerres et malheureusement je crois qu’il y en aura toujours.
– Bon, je vais prendre une douche et me coucher, je n’en peux plus ! Déclara Jennifer.
– Moi aussi. Répondirent en chœur ses deux collègues.

Candy était très appréciée par les médecins car elle était très bien formée et très compétente. De plus, elle savait comment s’y prendre avec les patients, suffisamment autoritaire lorsqu’il s’agissait de leur faire prendre leurs médicaments ou de subir les soins, et à d’autres moments, elle était pleine de compassion, de douceur et d’attention envers eux. Elle avait même de l’humour qui égayait la vie de ces pauvres soldats. Elle était leur rayon de soleil, leur ange comme certains disaient, elle ne soignait pas que leur corps mais aussi leur âme. Il y en avait même qui essayaient de flirter avec elle quand ils allaient mieux. L’un d’entre eux, Louis, était vraiment tombé amoureux d’elle. Il faut dire que Candy s’était battue pour lui. Il n’avait que 18 ans et avait reçu un éclat d’obus dans l’abdomen qui avait été retiré mais il eut une forte fièvre post-opératoire durant plusieurs jours. Il délirait ou perdait conscience alternativement et les médecins pensaient qu’il était condamné. Pourtant, l’infirmière avait continué de s’occuper de lui avec plus d’ardeur, lui parlant, l’exhortant à se battre pour vivre alors qu’il était inconscient. Sa voix avait dû pénétrer l’inconscient du jeune-homme car un matin, la fièvre avait enfin baissé et il avait repris conscience quelques minutes, puis de plus en plus longtemps par la suite et maintenant il était hors de danger. Louis savait qu’il devait sa vie à l’acharnement de Candy, le médecin le lui avait dit. Ainsi, comment ne pas tomber amoureux d’elle, en plus elle était si jolie. Cependant, il n’osait pas le lui dire, c’était un amoureux transi. Un matin, au moment de sa toilette, alors que Candy s’occupait de lui, le pauvre malheureux ne put réfréner sa passion pour elle et il en était mortifié, sentir ses mains passer un linge humide sur son corps avait été trop intense pour lui.

– Oh ! Mlle Candy je suis désolé ! Je ne voulais pas… Dit-il en cachant la preuve de son désir pour elle, il était rouge de honte et évita son regard.
– Au moins cela prouve que vous allez mieux, Louis.
Répondit Candy en rougissant mais elle voulait le rassurer, après tout ce n’était pas la première fois que cela arrivait, ses collègues en avaient déjà parlé, les pauvres soldats qui risquaient leur vie et qui étaient en manque d’affection avaient parfois ce genre de réaction et tous n’étaient pas aussi contrits que Louis. Alors elle utilisa l’humour pour s’en sortir. Deux semaines plus tard Louis allait rentrer en convalescence chez lui et il lui avait offert un beau bouquet de fleurs qu’il avait cueillies dans le parc.

– Mlle Candy, merci pour tout, vous m’avez sauvé la vie et vous serez toujours dans mon cœur. Je sais que vous n’avez pas beaucoup de temps de loisir, vous êtes si dévouée mais pourrais-je vous écrire ?
– Oh ! Merci Louis, mais c’est normal, je n’ai fait que mon métier. Vous pouvez m’écrire mais je ne sais pas si j’aurai beaucoup de temps pour vous répondre.

Candy avait finalement compris que le jeune-homme était tombé amoureux d’elle et elle ne voulait pas lui donner de faux espoirs, elle espérait qu’il finirait par l’oublier en se retrouvant parmi les siens.

Elle s’entendait aussi très bien avec le médecin-chef, chirurgien plus précisément, un colonel de l’armée française qui s’appelait Pierre de Vigny (4), la trentaine, grand, d’allure sportive, les cheveux noirs et les yeux d’un bleu profond, couleur océan, bref un très bel homme. Il avait d’ailleurs un faible pour Candy et s’arrangeait toujours pour travailler avec elle. Il appréciait ses compétences et son dévouement bien sûr, mais surtout, sa personnalité, son sourire et ses beaux yeux verts l’avaient complétement charmé dès leur première rencontre. Ses amis commençaient à la taquiner à ce sujet ayant constaté le « petit » faible qu’avait le médecin pour elle. Ce fut Lise qui la première s’en était aperçue, elle partageait sa chambre avec Candy et un soir avant de dormir, elle lui parla.

– Le Dr de Vigny a encore demandé à ce que tu travailles dans son service. On dirait bien qu’il a craqué pour toi. Dit Lise à Candy d’un air malicieux.
– Mais qu’est-ce que tu racontes Lise ! Candy, gênée se mit à rougir.
– J’ai bien vu aussi comment il te regarde quand il pense que personne ne l’observe, il te mange des yeux.
– Lise ! Je n’ai rien fait pour l’encourager ! Se défendit Candy.
– Peut-être bien mais je te dis qu’il en pince pour toi, ma belle !
– Je l’aime bien mais je ne ressens rien pour lui.
– C’est dommage, vous feriez un beau couple tous les deux ! Il ne t’intéresse vraiment pas ? Même pas un peu ? C’est pourtant un très bel homme avec une belle situation, il parait même que sa famille a des origines nobles et possède un château dans le centre de la France.
– Tu sais Lise, les richesses ne m’intéressent pas et puis… de toute façon… l’amour n’est pas fait pour moi… Candy hésitait à s’ouvrir à son amie, elle avait peur qu’en se confiant toutes ses blessures ne se rouvrent.
– Mais qu’est-ce que tu racontes, Candy ! Une belle jeune femme comme toi, en pleine santé, la plus humble et la plus gentille que je connaisse, tu es faite pour l’amour.
– Merci de tes compliments Lise mais cela ne suffit pas tu vois…
– Ah ! Je vois, une peine de cœur, c’est ça ?
– Je … euh…
– Qui a osé te faire souffrir ? Ce doit vraiment être un idiot !

Alors Candy sentit les vannes de ses émotions refoulées depuis trop longtemps s’ouvrir. Elle se sentait particulièrement en confiance avec Lise qui avait aussi l’expérience de la vie alors elle se mit à pleurer. Puis consolée par la jeune veuve, elle lui raconta tout, tout sauf l’histoire de son Prince de la Colline, ça c’était son secret, un secret uniquement partagé avec lui et qu’elle gardait jalousement enfoui au plus profond d’elle-même.

Elle lui parla d’Anthony, son amour d’enfance et de sa mort tragique, puis de Terry et leur dramatique séparation forcée et enfin du plus douloureux car le plus fort et aussi le plus récent, son amour pour Albert qu’elle avait compris trop tard, après son départ soudain. Lise l’écouta patiemment avec empathie lui posant quelques questions également sur sa vie, son enfance à l’orphelinat puis chez les Leagan et leur maltraitance. Enfin elle parla de l’adoption par le Grand Oncle William qu’elle n’avait même jamais rencontré. Candy reparla ensuite d’Albert car cela lui tenait particulièrement à cœur et ce que lui dit Lise l’étonna.

– D’après tout ce que tu me dis, je dirais que cet Albert était probablement amoureux de toi.
– Mais comment le sais-tu ? Tu ne le connais même pas !
– Il y a des indices sérieux quand même ! Comme par exemple le fait qu’il ait risqué sa vie en te sauvant des griffes d’un lion ou de comment il a essayé de te réunir avec Terry.
– Mais justement s’il m’aimait comment pouvait-il me conduire vers un autre ?
– Je pense que c’est de l’amour véritable et de l’abnégation. Il doit tellement t’aimer qu’il est capable de sacrifier son propre bonheur pour le tien et celui de Terry qui était aussi son ami d’après ce que tu m’as dit. Je dirais que c’est l’une des plus belles preuves d’amour qui soit. En plus, il s’est occupé de toi au quotidien, te préparant aussi des bons petits plats, etc. Vous avez mené une vraie vie de couple pendant deux ans et avec une grande harmonie, je dirais. Tu sais ma vie avec Kévin n’était pas si différente, excepté bien sûr, le partage de l’intimité.

Elle sourit de façon espiègle mais en même temps il y avait de la mélancolie dans son regard. Lise était une femme forte qui essayait de donner le change en ne voulant pas montrer le chagrin qu’elle ressentait encore vivement de la perte de Kévin, son époux bienaimé, ce qui pourtant était bien naturel et légitime. Candy lui répondit :
– Oui, peut-être, mais il ne m’a jamais dit ou même laissé entendre qu’il éprouvait des sentiments amoureux envers moi.
– Mais Candy, réfléchis un peu ! Comment voulais-tu qu’il t’avoue quoi que ce soit alors qu’il te voyait te languir pour un autre ! Cela vous aurait compliqué la vie à tous les deux, il avait aussi probablement peur de perdre ton amitié. En tout cas il a dû souffrir terriblement s’il t’aimait !

Candy réalisa que si Albert avait été amoureux d’elle cela avait dû effectivement être un vrai calvaire pour lui et elle s’en voulait d’avoir été aussi aveugle et égoïste en ne pensant qu’à ses propres sentiments sans trop se poser de questions au fond sur ce que lui ressentait vraiment. Mais si tout cela était vrai, il avait vraiment bien caché ses sentiments. Il avait même essayé de la réunir avec Terry, elle en était persuadée. Cela ne pouvait pas avoir été une coïncidence ce paquet envoyé depuis Rockstown, alors pourquoi s’il l’aimait ? Justement peut-être parce qu’il l’aimait au point de la laisser aimer et être heureuse avec un autre ? Lise avait-elle raison ? Elle ne savait plus trop quoi en penser.

– En tout cas cela parait probable, c’est vraiment un homme à l’esprit noble et au cœur généreux. Reprit Lise.
– Mais alors pourquoi est-il parti si brutalement sans même me dire au revoir, me laissant juste une note ?
– Cela devait être très difficile pour lui, c’est vrai que cela peut paraitre lâche de sa part mais peut-être avait-il de bonnes raisons. Peut-être aussi par rapport à ses souvenirs qui lui sont revenus, mais je suis d’accord pour dire qu’il aurait dû te parler franchement et de toute façon, ne pas te laisser si longtemps sans aucune nouvelle, cela ne se fait pas.

Candy était quelque peu soulagée d’avoir parlé avec quelqu’un qui lui avait ouvert une autre perspective sur sa relation avec Albert. Se pourrait-il qu’il ait été amoureux d’elle ? Mais comment n’avait-elle rien vu ? Rien deviné ? Il faut dire qu’elle était plutôt obsédée par Terry à l’époque, se morfondant sur leur amour impossible. Elle repensa à cette fois où il l’avait retrouvée effondrée sur les journaux parlant de Terry, la façon dont il lui avait caressé ses cheveux et essuyé les larmes sur ses joues alors qu’il la croyait endormie. Il avait éte si tendre, jamais un homme n’avait été aussi tendre et doux avec elle.

Candy Candy vol.8 p147

Candy Candy vol.8 p147

Vol.9 p18

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Ou bien cette fois où il l’avait cherchée en pleine nuit lorsque Neil lui avait tendu un piège, lui faisant croire que c’était Terry qui demandait à la voir. Albert en avait cassé sa voiture et même attrapé froid en lui laissant son manteau, puis il l’avait prise dans ses bras pour la réconforter, là encore il avait été si tendre, chaleureux et aimant, il lui avait même déposé un baiser porte-bonheur sur le front.

 

Candy Candy Vol.9 p20

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Vol.8p198

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Lorsqu’ils avaient partagé un sandwich aussi, il avait eu cette phrase: « C’est une bonne chose que de partager quelque chose à deux… » Que voulait-il dire « partager quelque chose à deux… » Avait-il alors essayé de lui faire comprendre à demi-mot ?

Vol.8p199

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En repensant à toutes ces scènes et bien d’autres elle commençait à les considérer sous un autre angle. Etait-ce donc de l’amour, de l’amour qu’éprouve un homme envers une femme ? De toute façon, maintenant à quoi bon y penser ? Albert était loin d’elle, en Amérique, à moins qu’il ne soit encore reparti en voyage dans quelque contrée éloignée…

Always For You  – Michelle Featherstone (*)

XXX

De son côté Albert avait quitté Yann et Jacques à Soissons où il commença ses investigations. Il visita d’abord un hôpital où elle était censée être d’après La Croix Rouge de New York mais elle n’y était pas. A priori, un changement de dernière minute qui n’était pas rare d’après le chef de l’hôpital mais qui ne put lui en dire davantage, son problème était tout autre que de retrouver une infirmière parmi des milliers et en pleine guerre. Il lui dit malgré tout qu’elle devait tout de même se situer dans la région vu le nombre des pertes et de blessés qu’il y avait actuellement au « Chemin des Dames ». Alors sans se décourager, Albert entreprit de visiter méthodiquement tous les hôpitaux du coin, un par un. Ce fut long et difficile à cause des combats. Il traversa des villages en ruines abandonnés comme celui de Craonne, des forêts détruites à l’image de celle de Vauclair  où les arbres calcinés encore debout étaient comme autant de spectres témoins funèbres de ce qui se passait ici ainsi que de son abbaye que des obus avait démolie encore davantage qu’elle ne l’était déjà. Il parcourut des terres rendues stériles pour des années, les champs et les bois étaient creusés en tous sens par les tranchées et des cadavres de chevaux en décomposition étaient éparpillés ici ou là. Albert avait vu aussi les soldats atrocement blessés et il était atterré. Il avait bien lu aux États Unis des articles de journaux sur cette terrible guerre, mais de constater de ses propres yeux les dégâts innommables rendait la réalité bien plus cruelle. Il avait été lui-même plusieurs fois pris sous le feu des bombardements.

Aujourd’hui, il avait rencontré un camion de La Croix Rouge qui accepta de l’emmener vers le prochain hôpital sur sa liste, la route, si on peut dire, chemina dans un véritable paysage de désolation, un dédale de cratères laissés par les obus faisait ressembler les lieux à un paysage lunaire. La pluie qui s’était brusquement mise à tomber avec violence remplissait les trous d’obus laissant autant de pièges à déjouer. Albert pensait qu’il aurait pu être quelque part ici s’il n’avait pas été blessé dans cette explosion en Italie puis rapatrié à Chicago alors qu’il venait de se porter lui-même volontaire auprès de La Croix Rouge après avoir quitté l’Afrique. Que le destin était étrange, vraiment ! Et pourtant, s’il avait pu s’imaginer qu’un tel enfer pouvait exister. Tout ce que les soldats rencontrés au hasard de son périple avaient pu lui raconter était absolument terrible, horrible, et sa petite princesse se trouvait là quelque part dans cet enfer. Il risquait sa vie à chaque moment, une balle perdue, un éclat d’obus, une mine cachée, autant de raisons possibles de mourir et pourtant rien ne faisait faiblir sa détermination à la retrouver. Il était prêt à parcourir chaque hôpital de ce pays si nécessaire. Il entendait au loin les combats qui faisaient rage. Il dormait parfois en pleine nature dans une creute (5), dans une maison abandonnée, dans les hôpitaux aussi, quelque fois même, par terre.

 

Chaque jour depuis deux mois, il espérait que sa recherche prendrait fin. Il se réveillait parfois en pleine nuit, en sursaut et en sueur cauchemardant à cause des bruits d’explosion qui lui rappelaient son propre accident dans le train en Italie, lui rappelant aussi ce qui l’y avait conduit.

Vol.3p129

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La chaîne d’évènements avait commencé à Londres, le soir où il avait rencontré Candy par hasard, elle était à la recherche d’une pharmacie pour acheter un remède pour Terry qui avait été blessé dans une rixe. Au détour d’une rue il l’avait aperçue et reconnue, elle était si belle, elle était de plus en plus belle, ensuite, le reconnaissant finalement, elle s’était jetée dans ses bras et c’était si agréable, au départ il n’avait pas réalisé que cette jeune fille allait bouleverser son cœur.

Vol.3p130 Ensuite ils s’étaient revus plusieurs fois au zoo de Blue River. Ils n’avaient jamais passé autant de temps ensemble auparavant et il appréciait de plus en plus ses discussions avec elle, sa gentillesse, son optimisme, sa force de caractère après tout ce qu’elle avait déjà traversé. Sa personnalité se bonifiait avec le temps et elle devenait aussi belle à l’extérieur qu’à l’intérieur. Peu à peu Albert se sentait troublé mais il avait refoulé cet engouement, il était son père adoptif, même s’il ne s’était jamais considéré en tant que tel et elle était encore si jeune.

Puis il y avait eu Terry et en les voyant tous les deux, il comprit qu’il assistait à la naissance d’un amour et cela l’apaisa quelque part. Il avait d’ailleurs eu une discussion d’homme à homme avec lui, lui demandant quels étaient ses intentions avec elle. Terry finit par avouer qu’il l’appréciait beaucoup même s’il la trouvait parfois insupportable. Ils en avaient ri et Albert lui fit promettre de bien veiller sur elle avant que Terry ne parte pour l’Écosse.

Ensuite Albert était parti pour le Kenya, en Afrique, dans un dispensaire, il avait besoin de changer d’air et de se prouver aussi qu’il serait capable de se débrouiller seul sans le nom des Ardlay. C’est là qu’il avait rencontré une infirmière américaine répondant au doux nom de Jane. La première fois qu’il l’avait vue, il l’aperçut d’abord de dos et il crut voir Candy avec ses cheveux blonds bouclés.Elle était gentille, dévouée, très indépendante avec un esprit anti-conformiste et peu à peu, au fil des mois, ils finirent par tomber amoureux l’un de l’autre. Jane attendait qu’Albert lui propose le mariage, il le savait mais il n’avait jamais pu s’y résoudre, quelque chose l’avait toujours retenu de le faire. Ensuite, peu avant de rompre le contact avec l’Amérique et sa famille, il avait reçu une lettre de Georges l’informant de la fuite de Candy et qu’elle était retournée vivre à la maison de Pony, à la lettre, son fidèle bras-droit avait joint le journal intime de la jeune fille qu’elle avait en fait adressé au Grand Oncle William pour expliquer son départ de Londres. Alors après avoir hésité longuement, il avait fini par le lire pour essayer de comprendre mais elle y exprimait surtout ses tendres sentiments envers Terry, c’est alors qu’il réalisa peu à peu qu’il aimait Candy davantage qu’il ne se l’était admis à lui-même, voilà ce qui inconsciemment l’avait empêché de demander Jane en mariage. Lorsqu’il avait fini par l’admettre après bien des débats intérieurs pour lutter contre cela, il trouva cela injuste vis-à-vis de Jane qui méritait une personne qui l’aime sans partage, alors pris dans la tourmente de ses émotions et de ce qu’il avait découvert, il finit par rompre avec elle et quitta l’Afrique pour l’Europe.

Ainsi, d’une façon similaire à Candy, il s’était porté volontaire à La Croix Rouge pour soigner, aider les blessés en oubliant tout cela, pour oublier aussi ses sentiments envers Candy pour de bon. Mais ce fut pour être mieux ramené vers elle, dans cette chambre « 0 » à Chicago, complétement amnésique pour tomber amoureux d’elle une deuxième fois alors qu’ils avaient cohabité. Ils avaient tout partagé du quotidien et cette fois, ayant oublié le lien qui les liait et Candy étant devenue une jeune femme, son amour pour elle était devenu encore plus ardent et bien plus profond.Quelle ironie ! Ce qu’il avait pu souffrir lorsqu’il avait réalisé que non seulement il aimait une femme qui en aimait un autre, mais qu’en plus il s’agissait de sa protégée. Alors une fois de plus, il avait essayé de la réunir avec Terry à Rockstown croyant qu’il était son véritable amour.

Albert était perdu dans ses souvenirs quand il arriva dans ce nouvel hôpital, ce fut encore une vaine recherche et une nouvelle déception. Alors il reprit sa route, mais plus au sud, cette fois…

XXX

Il y avait maintenant plus de deux mois que Candy était arrivée dans cet hôpital, près de Château-Thierry. C’était une belle journée du mois de juin et la bataille du Chemin des Dames était maintenant officiellement terminée et les choses s’étaient calmées, il y avait beaucoup moins de morts et de blessés. Elle était occupée à ranger du matériel médical quand Lise vint la chercher.

– Candy, on te demande au réfectoire.
– Au réfectoire ? Ce n’est pourtant pas l’heure du repas.
– Non mais il y a quelqu’un qui désire te voir.
– Quelqu’un ? Qui donc ? Candy était perplexe qui pouvait venir la voir et savoir qu’elle était ici ?
– Je ne sais pas Candy, je ne fais que transmettre le message du médecin-chef, je n’ai pas vu qui c’était.

A suivre…

A votre avis qui vient voir Candy ? 😉

Pour finir une chanson écrite par les poilus à propos du « Chemin des Dames »

La chanson de craonne-1917 Chris Tof

les paroles sont ici ou (**)

Tous mes remerciements pour vos commentaires et votre fidélité bibi2403, Isabelle, Reeka, Antlay, Ms Puddle  Tasia et alexia001, ce sont vos mots d’encouragement qui me fournissent de l’énergie !

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Notes:

(1) Chemin des Dames http://plunkett.hautetfort.com/archive/2008/05/12/le-mutin-avait-la-croix-de-guerre.html
(2) Poilus : surnom donné aux soldats de la première guerre mondiale, à l’époque un « poilu » désignait aussi dans le langage familier ou argotique quelqu’un de courageux, de viril. Il provient d’une expression bien plus ancienne qui est  »brave à trois poils » utilisé par Molière. Il l’employait aussi pour signifier un homme faisant preuve de beaucoup de courage. C’est donc pourquoi les soldats français de 14-18 étaient surnommés « les poilus ». Il faut noter qu’entre eux, ces derniers ne l’employaient pas et s’appelaient :  »les hommes ».
(3) Les gaz utilisés étaient le gaz chlorique, le phosgène puis le tristement célèbre gaz moutarde à partir de juillet 1917, à l’occasion de la troisième bataille d’Ypres. Egalement appelé « ypérite » par les Français en référence au lieu de sa première utilisation, il est incolore et a une très légère odeur de moutarde. Ce gaz est dit « vésicant » car, en plus d’attaquer les yeux et les poumons, il brûle la peau et y provoque de nombreuses et larges ampoules. Le soldat ayant été exposé à une forte dose de gaz moutarde décède d’asphyxie dans les 4 à 5 semaines suivantes. les gaz se révèlent être une arme psychologique puissante. La rapide généralisation des masques à gaz rend très rares les morts dues aux gaz à partir de mai 1915. Selon les estimations, seuls 3% des intoxications au gaz se révélèrent être mortelles. Mais les récits qui circulent sur les souffrances endurées par les soldats atteints nourrissent une peur réelle parmi leurs camarades.
(4) Personnage inventé
(5) Le terme de Creute (parfois écrit Creutte) est utilisé en Picardie, surtout autour du chemin des dames autour de Soissons. Il est souvent utilisé au pluriel; « Les Creutes ». Ce terme désigne deux choses différentes :
Les Creutes sont des carrières, des plateaux calcaires du Soissonnais et du Laonnois, qui furent exploitées dès le Moyen-âge pour leurs pierres calcaire sur une hauteur d’environ 3m. Elles sont appelées plus rarement « Boves » dans le patois de Picardie. Certaines ont servi ensuite d’habitation, de caves…

Source : http://ruedeslumieres.morkitu.org/apprendre/militaire/creute/index_creutes.html

 

(*) Always For You  Toujours pour toi

You were drowning
Tu te noyais
and I picked you up and set you free
et je t’ai ramassé et libéré
I was fading
Je disparaissais                                                                                                                                                        and you breathed the life back into me
et tu as insufflé de nouveau la vie en moi
can I be sure this is what I’ve been looking for
puis-je être sûre que c’est ce que je cherchais

 

Chorus/Reftain

’cause I’m dying to meet you
Parce que je meurs d’envie de te rencontrer
and I’m trying to reach you
et j’essaie de t’atteindre
as of yet we’ve not met
pour le moment nous ne nous sommes pas rencontrés
but I’m here waiting always for you
mais je suis ici toujours à t’attendre

 

You were trembling
Tu tremblais
and I held your hand so close to me
et j’ai tenu ta main si près de moi
and I was crying
et je pleurais
and you whispered that you’d rescued me
et tu as murmuré que tu m’avais sauvée
I planned a day when I see you come my way
J’ai prévu qu’un jour je te verrai croiser mon chemin

 

Chorus/Refrain

’cause I’m dying to meet you
Parce que je meurs d’envie de te rencontrer
and I’m trying to reach you
et j’essaie de t’atteindre
as of yet we’ve not met
pour le moment nous ne nous sommes pas rencontrés
but I’m here waiting always for you
mais je suis ici toujours à t’attendre

 

I can’t wait to sleep so I can always see your face
Je ne peux pas attendre pour dormir ainsi je peux toujours voir ton visage
and I hate to wake up ’cause you’re gone without a trace
et je déteste me réveiller parce que tu es parti sans laisser de trace

can I be sure this is what I’ve been looking for
puis-je être sûr que c’est ce que je cherchais

 

Chorus/Refrain

’cause I’m dying to meet you
Parce que je meurs d’envie de te rencontrer
and I’m trying to reach you
et j’essaie de t’atteindre
as of yet we’ve not met
pour le moment nous ne nous sommes pas rencontrés
but I’m here waiting always for you
mais je suis ici toujours à t’attendre

yeah ’cause I’m dying to meet you
Ouais parce que je meurs d’envie de te rencontrer
and I’m trying to reach you
et j’essaie de t’atteindre
as of yet we’ve not met
pour le moment nous ne nous sommes pas rencontrés
but I’m here waiting always for you
mais je suis ici toujours à t’attendre

 

(**) Paroles de « La chanson de Craonne »

Quand au bout d’huit jours, le r’pos terminé,
On va r’prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c’est bien fini, on en a assez,
Personn’ ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot
On dit adieu aux civ’lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s’en va là haut en baissant la tête.

Refrain
Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau,
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C’est nous les sacrifiés !

C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c’est pas la mêm’ chose.
Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués,
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien,
Nous autr’s, les pauvr’s purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là.

au Refrain

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r’lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu’un qui s’avance,
C’est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

Refrain
Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,
Car c’est pour eux qu’on crève.
Mais c’est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l’plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !

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14 réponses

  1. Reeka dit :

    Oh, thank you, my dear Laure Saint-Yves! I had yet to read Chapter 3 and this morning I saw another update. Yay, 2 chapters in a row for me. LOL.

    Sigh. You won’t let Albert or Candy wounded in this battlefield, right? 🙁

    Yes, this is a rather heavy chapter to begin with, but still … you managed to add some humour and beautiful throwback in this chapter. I smiled on the scene where Candy washing Louis. And it’s lovely that Candy had Lise to share her feeling. In a place like that, having a good friend helps a lot I think.

    Mmmm … There was once that I thought the same with you, that Albert had started having a non platonic feeling to Candy since they met in London. Candy was about 15, it’s considered a young woman at that era. Of course Albert wouldn’t let his feeling grow because he knew who he was to her, but we can not dictate our heart to whom we want to fall in love with, right? 🙂 I don’t know, maybe the fact that he had told Candy in the letter from Africa that he met a nurse who looked like her was a subtle sign that she had captured his heart and that she haunted him wherever he went?

    I’ve read an article long time ago, when someone suffered a memory loss, in some cases, the patients indeed had had memories they had wanted to forget. Interesting, isn’t it?

    Great chapter as usual, my friend!

    • Laure Saint-Yves dit :

      At least you haven’t had to wait and suspense wasn’t too long for you, Reeka!

      I’m glad because you were very insightful, my friend, you understood why I added some humour and beautiful throwback, to lighten this hard chapter and its war context! 😀
      All I can say about Candy and Albert is they will have many adventures… I know I’m stingy! 😉
      I created Lise to be a very good friend for Candy since she had no more Albert as a confident, I even see Lise as a big sis for her!

      About Abert’s feelings for Candy, as I said in my answer to Ms Puddles comment I rather think he had had no romantic feelings for her before his amnesie, but sometimes I have a doubt by sharing your opinion! After all, Candy was no a little girl anymore but a beautiful young lady then !
      I agree with what you said about some cases of loss memory, the patients had had memories they had wanted to forget, I’ve read the same thing. Who knows, Albert’s mind could have found a way to forget his inner struggles! 😉

      • Reeka dit :

        I don’t know if I should be glad or worried about our duo’s many adventures in the next chapters. It means you still have more than a handful chapters for us ( I hope!), but it’s not good for my heart and those lines on my forehead. LOL. I wish you the best of health, Laure Saint-Yves. I don’t know what you’ve been through but stay positive, okay! Being stressful and down does nothing good for our health.

        Hahahah yeah, I’ve just read your reply to Ms Puddle. We had talked about it long time ago. Well yeah, I too believe, back then in London, the word infatuation is not even close for what Albert felt to Candy. Maybe … just for some moment, he saw her differently. But it’s William Albert Ardlay we are talking about. The man was an expert in controlling his emotion and guarding his feeling.

        Actually that article about losing a memory reminded me so much about Albert case. We know before the accident, he had always run away and avoided his destiny as a Patriarch. He didn’t like it and preferred a free life as a wanderer. Turned out, he was indeed happy being a penniless guy living together with Candy. But being poor I guess he realised he couldn’t provide security and protection to the woman he loved. Therefore I assume, Candy was a reason he finally accepted his destiny.

        • Laure Saint-Yves dit :

          Thank you for your kind words, I stay optimistic and positive It’s more easier when I read all comments ! You made me laugh Reeka, I’m sorry and I don’t deserve it, to make you feel like that! 😆

          You’re so right, William Albert Ardlay is an expert in controlling his emotion and guarding his feeling! Sigh!… And probably he had accepted his destiny to protect Candy from the rest of his family the best way he could, and to provide and to offer her the best, at least it’s one of his reasons! ?

  2. Ms Puddle dit :

    Dear Laure Saint-Yves, I hope all is well with you.

    In light of the terrorists’ attack in Brussels, I have mixed feelings reading this chapter. Why can’t men live in peace? Sigh… Anyway, bravo to you my friend for your courage to describe in detail how soldiers suffered due to the horrors of wars…

    I like how Candy and Albert had come to realize their feelings for each other, and the way you have interlaced your writing with manga strips is brilliant! Although I don’t believe Albert had romantic feelings for Candy before his accident, I’m inclined to believe he might have a crush on that American nurse. 😀

    It’s no surprise Candy had admirers, but I hope the mysterious person who asked to see her was Albert? It’s time to end their pain, isn’t it? 😉

    • Laure Saint-Yves dit :

      Hello Ms Puddle, many thanks for your comment and your concern, I’m better but I have no completely recovered yet, and I didn’t resume work neither! Fortunately for you readers, I have written several chapters before my problems, so I just have to edit and publish them! 😀

      War and terrorism, I share your feelings! Sigh!… 🙁

      I particularly love the strips of manga I used, the way Albert takes care of Candy or the way they met each time!…
      Like you, I rather think he had had no romantic feelings for Candy before his accident, but sometimes I have a doubt, he could have had a sort of infatuation even unconsciously, leading him to have a crush on a woman who looked like Candy, and I wanted to explore and developp this path in this twisted plot! 😉

      Who is the mysterious person? Well I let you read the chapter 4 my friend, and the good news: the next chapter is already on line! 😀

      • Ms Puddle dit :

        Take good care of yourself, Laure Saint-Yves. Don’t work too hard, and I’m touched that even while you’re sick, you still care about editing your story for us readers in order to publish them.

        As you know, I’ve already read Chapter 4. Anyway, have a blessed Easter weekend!

        • Laure Saint-Yves dit :

          Thank you for your concern, my friend, but it helps me to keep smiling and a good mood, since I can’t move a lot.

          I wish you a Happy Easter weekend too!

  3. Antlay dit :

    Bonjour Laure Saint-Yves

    Nous voici donc plongés dans l’enfer des tranchées. Tu as brillamment depeint ce sombre tableau de notre histoire « La grande guerre », longue, douloureuse et meurtrière qui vit s’entretuer des millions d’hommes. Le nord de la France a été défiguré et transformé en un vaste champ de ruines.
    Très bien écrit aussi la partie où Candy et Albert comprennent respectivement leurs sentiments l’un envers l’autre.
    J’apprécie tes explications toujours instructives et claires que tu donnes sur l’histoire, le patrimoine et les armes chimiques, la médecine.
    Très bon choix la chanson « Always for you », paroles et musique très belles.
    Je me demande si Albert a déjà retrouvé Candy, sachant que tu aimes nous faire languir je trouve cela rapide, mais bon patience attendons le prochain chapitre.
    Bises.

    • Laure Saint-Yves dit :

      Bonsoir Antlay,

      Merci de tes compliments, il est toujours agréable de savoir que l’on fait plaisir aux lecteurs. 😀

      Il est vrai que le nord-Est de la France a beaucoup souffert de la Grande Guerre, on parle plus de le 2ème guerre mondiale, plus proche de nous et aussi parce qu’elle a marqué par les atrocités commises sur des civiles et on a tendance parfois à oublier les horreurs qu’ont subies les soldats lors de la 1ère.

      Pour les sentiments des personnages, c’est une des choses que je préfère décrire même si ce n’est pas toujours facile car il faut se glisser dans leur peau.

      Quand j’ai découvert cette chanson elle m’a tout de suite fait penser à notre couple de blonds et puis cette jolie voix accompagnée au piano est à la fois touchante et mélancolique.

      Pour savoir s’il s’agit bien d’Albert qui rend visite à Candy, suite au prochain numéro… de chapitre bien sûr! 😆

      Bon weekend

      Bises

  4. Isabelle dit :

    Wow ! Quelle suite ! et quel suspense ! J’espère tellement que ce soit Albert qui la demande ! Il n’est pas trop tôt j’espère pour leur rencontre… Je suis au bout de mon siège à attendre la suite !

    • Laure Saint-Yves dit :

      Merci de ton nouveau commentaire Isabelle! Eh! oui, je sais que je vous fais languir avec le suspense et nous espérons tous que ce soit Albert qui l’attende dans le réfectoire mais pour le savoir il faudra encore un peu de patience, j’essaierai de vous faire attendre moins longtemps! 😀

  5. bibi2403 dit :

    Pour l historique et l histoire tout simplement sublime

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