Chapitre 23: en route pour l’Écosse !
Avertissement : L’histoire de Candy Candy et de tous ses personnages appartiennent à Kyoko Mizuki, les images à Yumiko Igarashi et le dessin animé à TOEI Animation.
L’histoire écrite ci-après est une fiction à but non lucratif.
ooo
Hollywood, lundi 12 mai 1919
C’était la première journée de tournage du film dans lequel Terry avait un rôle, il était nerveux car le travail d’acteur de cinéma est différent du théâtre. L’ordre des scènes tournées qui se fait en fonction des lieux ou autres impératifs et non pas de la chronologie de l’histoire, c’était assez perturbant car il fallait bien avoir en tête la place du moment tourné dans l’histoire mais c’était somme toute excitant, une nouvelle aventure. Il sortait donc de sa loge pour se rendre sur le plateau de tournage quand une jeune-femme qui était perdue dans sa lecture en déambulant dans le couloir le percuta de plein fouet, juste au moment où Terry franchissait le seuil de la pièce. Comme il était stressé, il fût agacé par cette personne étourdie qui ne regardait pas où elle mettait les pieds, sa première réaction traduisit donc son énervement.
– Vous ne pouvez pas faire attention où vous allez !
– Oooh ! Excusez-moi, j’étais plongée dans les pages de mon scénario mais cela ne justifie pas d’être aussi agressif monsieur… ?
La jeune-femme était une brune assez grande et élancée, un joli brin de fille mais qui ne s’était pas laissée intimider.
– Monsieur Graham, Terrence Graham ! Et vous êtes ?
A ce moment-là, Terry croisa le regard de la demoiselle qui avait de magnifiques yeux verts mais pas émeraude plutôt un vert jade donc une teinte plus claire que ceux de Candy. Mais surtout ses yeux étaient pétillants et il fût subjugué au premier regard par cette paire de prunelles espiègles. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas ressenti un réel intérêt envers la gente féminine. Qui était-elle ?
– Mademoiselle Juliette Black. (3)
– Enchanté mademoiselle Black et désolé de ma grossièreté. Pourrais-je vous offrir une tasse de thé après le tournage dans la salle de repos des artistes pour me faire pardonner ?
Il s’était étonné lui-même de son audace.
– Vous avez toujours l’habitude d’essayer de séduire les filles ainsi Monsieur Graham ?
« Ah ces acteurs, tous les mêmes ! » pensait-elle. Terry se mit à ricaner la bouche en coin en pensant « Si seulement vous saviez mon histoire ! » Sur la côte ouest, il était inconnu donc son drame personnel n’était connu de personne ici, sauf bien entendu de sa mère. Il choisit de répondre à sa question par une autre question.
– Et d’ailleurs que faites-vous avec ce scénario, vous êtes actrice ?
– Absolument pas ! Je suis scénariste !
Elle avait l’air presque offensée qu’on la prenne pour une de ces actrices sophistiquées puis elle ajouta :
– Vous devriez vous dépêcher, monsieur Graham, vous allez être en retard!
– Oui maman ! Alors on se voit plus tard ?
Terry ne pût s’empêcher de la taquiner. Juliette s’éloigna sans répondre en haussant les épaules. Sans savoir pourquoi, elle avait finalement bien aimé cet insolent. Terry la regarda partir et il ressentait vraiment un vif intérêt pour cette jolie brunette au caractère apparemment bien trempé. Et elle avait un si joli prénom.
Finalement, Juliette avait accepté la tasse de thé et ce fût le début d’une belle et longue histoire…
Elvis Presley, I Can’t Help Falling In Love With You
ooo
New York, samedi 24 mai 1919
La plupart des grands navires transatlantiques luxueux (1) avaient été réquisitionnés durant la Grande Guerre, soit comme navire-hôpital à l’instar du Mauretania soit en tant que transporteurs de troupes à l’exemple de l’Olympic, certains avaient même été coulés comme le Lusitania le 7 mai 1915 ou le Britannic qui heurta une mine en mer Egée le 21 novembre 1916. Ainsi les navires rescapés avaient été mis en cale sèche pour refonte et remise en état avant de reprendre du service commercial. Il n’a donc pas été facile de trouver des billets dans un délai aussi court mais avec l’efficacité de Georges ce fût chose faite sur le Lapland, un bateau de la White Star Line (2) assurant un service transatlantique provisoire.
C’était un bateau de 185 mètres de long, sa silhouette à quatre mâts et deux cheminées lui donnait une certaine élégance, il pouvait transporter 389 passagers de première classe, 448 de deuxième, et 1 200 en troisième ; il assurait une liaison entre New York et Liverpool. Albert et Candy avaient choisi de voyager en deuxième classe afin de moins attirer l’attention sur eux mais il ne restait plus qu’une seule cabine à deux couchettes superposées qui a été réservée au nom de M. et Mme Johnson.
Leur voyage a fait l’objet d’une vive discussion avec la tante Elroy qui était opposée à ce qu’ils voyagent seuls, elle pensait à la réputation de Candy mais elle finit par se résigner devant la détermination du jeune couple qui argumenta qu’ils voyageraient sous un faux nom mais ils ne lui avaient pas dit que ce serait en tant que couple marié et dans la même cabine, ils ne voulaient pas faire augmenter inutilement sa pression artérielle ! Elle craignait aussi que par pur hasard quelqu’un ne les reconnaisse mais Albert y avait pensé et il avait fait vérifier la liste des passagers, personne de connu, de plus en seconde classe il y avait moins de chances de rencontrer une des relations de la famille habituée des cercles privilégiés.
Ainsi ils avaient quitté Chicago par le train pour New York où ils devaient embarquer, une grande aventure les attendait. Candy et Albert furent conduits à leur cabine par l’un des grooms qui servaient à bord. En plus des deux couchettes, il y avait un coin avec une table de toilette avec lavabo. Par le hublot on pouvait voir la mer.
– Ce sera moins luxueux que la cabine de première classe du Mauretania sur lequel tu as voyagé en venant à Londres mais la chambre à l’air assez fonctionnelle et confortable.
– Et puis des lits superposés, cela nous rappellera le bon vieux temps ! Dit Candy en faisant un clin d’œil.
– Oui c’est vrai…
Albert n’était en fait pas très à l’aise à cette idée et il aurait préféré avoir deux cabines séparées car dormir dans la même pièce avec sa bienaimée sans pouvoir faire autre chose que de rêver à leur nuit de noces… cela allait être une très très longue semaine !
– En tout cas, ce sera certainement plus confortable que mon voyage de retour en Amérique !
– Quand j’y repense, j’en tremble encore !
Albert se remémorait le moment où Candy lui avait raconté son voyage en tant que passagère clandestine, tout d’abord cela l’avait amusé car cela lui rappela en quelque sorte ses propres aventures de voyageur solitaire en Afrique et de par le monde mais ensuite, il réalisa qu’en tant que jeune-fille de quinze ans elle avait risqué de gros ennuis et qu’elle s’était mise en danger.
De la grosse valise qu’il n’avait pas mis en soute comme le reste de leurs bagages, ils défirent le nécessaire pour le voyage puis ils allèrent sur le pont pour assister aux largages des amarres et au grand départ.
– Prête pour rencontrer ton destin my Lady ? Lui dit-il à voix basse.
– Albert ! Ne m’appelle pas comme cela !
– Bon d’accord Princesse ! Il la regarda d’un air à la fois tendre et taquin.
– Et si on faisait un tour du bord ?
– Bonne idée !
Ils se prirent la main en s’entrelaçant les doigts pour faire une reconnaissance des lieux, au moins ils n’avaient pas à cacher leur marque d’affection puisqu’ils étaient censés être mariés, sans être ostentatoire bien sûr comme l’exigeait la bienséance de l’époque.
La première journée passa très vite, le Soleil se couchait et nos amoureux voulaient profiter du spectacle avant d’aller dormir. Ils étaient sur le pont réservé à la deuxième classe et ils trouvèrent un endroit tranquille, un peu plus loin il y avait juste un autre couple, des jeunes mariés qui partaient en voyage de noces.
Et le spectacle commença, le Soleil descendait peu à peu sur l’horizon en venant flirter avec la surface de l’océan. La rencontre improbable de l’eau et du feu donnait naissance à la magie de cet instant qui était renforcée par des couleurs presque irréelles dans des teintes, jaunes, orange, rouges et pourpre-violet. Il y avait comme un incendie dans les cieux qui venait embraser le miroir aqueux, s’y réfléchissant pour amplifier le spectacle. La soirée était douce et l’atmosphère romantique, remplissant d’allégresse le cœur de nos jeunes amoureux bercés par le tangage du bateau.
– Albert, je suis si heureuse…
Une larme de joie coulait lentement sur la joue de Candy, elle se sentait si émue en pensant à ce qui l’attendait au bout du voyage. Tout d’abord il y aurait la rencontre avec sa famille biologique puis une grande et merveilleuse étape dans son existence, son union avec l’amour de sa vie, enfin !
Albert se retourna vers elle et vint déposer un baiser délicat pour s’abreuver de cette larme puis il la regarda dans les yeux, des couleurs chatoyantes dansaient sur ses prunelle leur donnant un éclat envoutant, son expression était le reflet de la sienne, de leur amour partagé. Il lui caressa tendrement la joue avec le dos de sa main et répondit d’une voix douce et chaude :
– Alors nous sommes deux mon amour.
Il avait une envie irrésistible de l’embrasser plus intimement à cet instant mais il ne put le faire à cause de quelques personnes qui marchaient près d’eux.
Ils n’avaient pas encore sommeil alors ils se sont assis sur deux transats pour discuter un peu. Une heure plus tard il faisait nuit noire, ils se déplacèrent à la poupe du bateau, ils étaient enfin seuls sous un ciel étoilé, on pouvait apercevoir la Voie Lactée dans toute sa splendeur qui laissait comme une trainée scintillante sur la voute céleste. Leur âme était en communion avec cette nature complice qui les enveloppait d’une obscurité bienvenue leur assurant une intimité dont ils profitèrent. Albert saisit Candy par la taille l’attirant à lui, elle encercla son cou de ses mains, ils réduisirent la distance entre leurs lèvres qui fusionnèrent en un doux baiser, un baiser traduisant l’amour partagé, un baiser qui remplaçait les mots d’amour, un baiser comme un poème scellant la promesse du bonheur pour le futur.
Puis vint le temps de dormir, Albert laissa Candy aller se mettre au lit la première puis il la rejoignit. Elle était allongée dans la couchette du dessus comme aux Magnolias. Il commença par enlever sa veste puis sa chemise, il était en maillot de corps et fit un brin de toilette. Candy ne put s’empêcher de l’admirer, son regard caressait amoureusement son dos large, sa musculature qu’elle devinait sous l’étoffe et qui ondulait sous ses mouvements ; elle avait envie de poser ses mains sur sa peau, elle sentit le désir l’aiguillonner dans ses endroits les plus privées. Albert saisit son expression pendant un instant par le biais du miroir, il savait qu’elle l’observait et cela flatta son égo masculin mais surtout attisa son désir alors en gentleman qu’il était, il s’efforça avec peine à penser à autre chose : « Tongo, calme-toi ! » Il termina ses ablutions rapidement mit une veste de pyjama puis vint s’asseoir sur la couchette du dessous pour substituer son pantalon par le pyjama à l’abri du regard de sa fiancée. Enfin il se releva pour ranger ses vêtements dans la petite penderie en acajou. Quand il revint vers la couchette ses yeux croisèrent ceux de Candy, chacun pouvait lire en l’autre le désir qui les consumait alors Albert lui dit :
– Encore un mois de patience mon amour !
Il prit sa main et y déposa un tendre baiser, il n’osa pas gouter ses lèvres car il n’était pas sûr de pouvoir résister à la tentation d’aller plus loin.
– Cela me semble une éternité à attendre !
– Moi aussi, bonne nuit et fais de beaux rêves ma Princesse.
– Bonne nuit mon amour, toi aussi.
Albert se coucha et éteignit la lumière. Inutile de dire que nos deux amoureux ont eu beaucoup de mal à s’endormir cette nuit-là et les suivantes aussi mais ils restèrent sages. Vint enfin l’avant dernier jour, le lendemain ils débarqueraient enfin à Liverpool, une tempête se levait secouant le bateau fortement, après le diner, les passagers furent invités à rejoindre leur cabine pour raison de sécurité. Comme tous les soirs Candy alla se préparer pour la nuit en premier, Albert attendait devant la porte de la cabine, le bateau était fortement secoué par la tempête qui faisait rage dehors quand il entendit un cri, c’était Candy ! Il se précipita à l’intérieur, heureusement elle n’avait pas verrouillé la porte étant donné qu’il était juste derrière.
– Candyyyy ! Nooooon !
Il était plein d’angoisse. Il la trouva par terre avec leur grosse valise qui avait été projetée sur elle à cause du mouvement du vaisseau. La sangle qui la retenait s’était déliée. Il se rua pour la dégager.
– Candy, est-ce que ça va ? Es-tu blessée ? Dit-il plein d’inquiétude.
– Non ça va Albert, plus de peur que de mal !
Albert raccrocha la sangle pour sécuriser le bagage, il ferma la porte et revint vers Candy pour vérifier qu’elle n’avait rien de sérieux.
– Mais tu saignes, tu as des éraflures sur ton bras il faut soigner cette blessure avant qu’elle ne s’infecte. Assieds-toi, je vais chercher la trousse de premier secours.
En un éclair Albert la rejoignit et commença à désinfecter la plaie. Il était très appliqué et concentré sur sa tâche. Candy l’observait et lui dit :
– On dirait que tu as fait ça toute ta vie !
– Souvenirs d’Afrique !
– Ah ! Oui ! C’est vrai que tu étais dans un dispensaire. Je dois dire que tu t’y prends bien.
– Merci mademoiselle, ça me flatte venant de la part d’une infirmière diplômée !
Ils éclatèrent de rire faisant retomber toutes les inquiétudes. Albert terminait d’appliquer une petite bandelette pour isoler la plaie. Candy frissonna au contact des doigts agiles de son Prince. Il le remarqua :
– Tu as froid ?
– Euh ! … Non ! Non !… ça va !
Elle lui répondit en rougissant, c’est alors qu’ils prirent conscience en même temps de sa tenue. Avec le stress de l’incident, ils n’avaient pas pris attention à ce détail. Candy était en chemise de nuit à fines bretelles. Albert était hypnotisé par sa belle silhouette à peine dissimulée, il pouvait deviner ses formes féminines sous l’étoffe si fine! Son cœur se mit à palpiter et Albert détourna les yeux pour ne pas céder à la tentation mais ses narines furent titillées par son parfum si féminin, si envoutant. Candy se mit à rougir avec profusion, ils se levèrent tous les deux de la couchette inférieure pour ne pas être soumis davantage à cette situation délicate. Candy voulait rejoindre sa couchette du haut pour se cacher sous la couverture et Albert souhaitait s’éloigner de sa promiscuité mais c’était sans compter sur la tempête qui secoua de nouveau le bateau les projetant tous les deux contre la porte. Elle était dos à la porte et Albert tout contre elle. Ils restèrent ainsi en suspens un instant se demandant quoi faire, ils se regardaient dans les yeux embrasés par le désir. Candy se mordilla la lèvre de nervosité. C’était la goutte de trop, Albert saisit ses lèvres avec les siennes goulument dans un baiser fiévreux, le sang encore rempli d’adrénaline lui fouettait tout son organisme. Candy lui rendit son baiser avec ardeur plaçant ses mains autour de sa nuque, la caressant, ils rompirent le baiser pour reprendre leur souffle. Albert déposa ensuite une chaine de baisers mouillés sur la ligne de sa mâchoire descendant peu à peu le long de son cou, sa gorge offerte puis vers sa clavicule et enfin son épaule nue. Candy gémissait de plaisir et à son tour commença à lui grignoter son lobe d’oreille et à l’embrasser dans le cou depuis la base de son oreille jusqu’au niveau de sa pomme d’Adam tandis que les mains d’Albert voyageaient sur ses courbes, il gémissait également. Ils poursuivaient leur exploration amoureuse amplifiant leur désir chaque seconde passant. Albert poussa ses hanches sur les siennes la plaquant ainsi encore davantage contre la porte, elle pouvait très nettement sentir son membre érigé avec puissance sur son bassin la faisant frémir et haleter. Ils étaient perdus dans l’ivresse de l’autre. Toute cette semaine à dormir dans la même chambre avait alimenté leurs fantasmes par le fait de sentir leur arôme, entendre leurs soupirs nocturnes, deviner les mouvements du corps de l’autre à travers les bruissements d’étoffe, leur désir de l’autre à la fois si proche mais si inaccessible ; ce contact inopiné avait libéré leur passion. A ce moment-là le bateau fût à nouveau fortement secoué les décollant de la porte ce qui suffit à les ramener à la réalité. Albert parla le premier :
– Il faut qu’on arrête-là mon amour sinon nous allons finir par le regretter ! Nous n’avons plus beaucoup de temps à attendre maintenant. Il pensa « Et je veux que notre première fois soit spéciale pas comme cela sous une pulsion ! »
– Oui, tu as raison Albert, je vais me mettre au lit tout de suite !
Candy s’était empourprée en réalisant ce qui venait de se produire. Heureusement c’était la dernière nuit à passer ainsi car leur maitrise était mise à dure épreuve et leurs tensions devenaient difficiles à gérer, se sentant si proche du mariage diminuait en quelque sorte leur réserve.
Près de Glasgow, Écosse, Dimanche 1er juin 1919
Le lendemain matin ils débarquaient enfin à Liverpool, une voiture du comte d’Angus était venue les chercher pour parcourir les 350 km (220miles) qui les séparaient jusqu’à leur demeure près de Glasgow au bord de la Clyde, un des principaux fleuves d’Écosse. Ils arrivèrent à destination dans l’après-midi. Candy était à la fois très excitée mais aussi très nerveuse, heureusement qu’Albert était près d’elle, il avait toujours été présent dans les moments les plus importants de sa vie et celui-ci était de taille. Ils pénétrèrent dans la riche demeure qui n’était que l’une des propriétés que la famille possédait à travers tout le Royaume Uni et qui n’avait rien à envier à celle des Ardley. Candy avait pourtant eu l’habitude depuis ses douze ans de fréquenter ce genre de lieux mais elle se sentit intimidée par l’apparente richesse de cette famille, sa famille biologique. Albert lui prit la main pour la rassurer, il sentait sa nervosité.
– Tout se passera bien, ne t’inquiète pas, n’oublie pas que j’ai eu l’occasion de fréquenter cette famille et ce sont des gens bienveillants.
– Oui, je sais mais comment vont-ils me trouver ? Vont-ils m’apprécier ?
– Candy ! Tu es la plus belle jeune-femme, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur que je connaisse. Tu possèdes un charme naturel avec la capacité d’attirer à toi tous ceux que tu rencontres et ils ne feront pas exception !
– Merci Albert, c’est trop gentil !
– Ce n’est que la vérité.
C’était le grand moment, ils franchissaient le seuil, leur arrivée ayant été annoncée toute la famille était là au grand complet. Tout d’abord ses grands-parents, Alexander Jack Stuart (3), l’actuel comte d’Angus était un homme d’environ soixantaine dix ans, de taille moyenne, les cheveux blancs, une moustache et des favoris blancs, les yeux bleus, un léger sourire bienveillant sur ses lèvres. Son épouse Isobel (3), une petite femme un peu plus jeune, les cheveux grisonnants, les yeux verts larmoyants, on y voyait une émotion sincère et un grand sourire ornait son visage. Leur fille Mary Isobel (3), la quarantaine, une frêle silhouette, des cheveux blond vénitien et exactement les mêmes yeux verts que Candy, remplis d’émotion et elle souriait aussi. Son mari le comte Rory James Sinclair (3), un quadragénaire de grande taille mais plus petit qu’Albert, les cheveux roux et les yeux bleus, il arborait une expression plutôt froide et même distante. Enfin leur garçon, Rory Alexander (3) 18 ans, la copie conforme de son père et leur fille, Aileen Mary (3) 13 ans qui ressemblait à leur mère.
Après les salutations protocolaires de chacun, Isobel et Mary prirent chaleureusement Candy dans leurs bras, elles pensaient toutes les deux à Alexander. Il y a un peu plus d’un mois la famille avait appris par Albert, le destin tragique de l’héritier en directe ligne des comtes d’Angus or Candy était sa fille donc la seule chose qui leur restait de lui. Candy se sentait submergée par l’émotion et ressentait une étrange impression, celle d’être dans le giron de personnes qu’elle avait toujours connues, il y avait un lien indéniable avec ces deux femmes. Son cœur battait vite et elle avait la gorge sèche, ne sachant pas trop quoi dire.
Albert et les autres membres de la famille observaient en spectateurs et c’est le grand-père qui rompit le silence.
– Peut-être devrions-nous laisser nos invités se rafraîchir et se reposer un peu d’un si long voyage surtout avec le décalage horaire.
– Oh oui vous avez raison Alexander nous avons laissé l’émotion nous submerger mais je suis si heureuse de vous rencontrer Candice ! Ma petite-fille ! Dit Isobel en essuyant une larme.
– Oui merci de votre attention Monsieur le comte, nous vous remercions de votre hospitalité et de votre accueil chaleureux à tous ! Répondit Albert.
– Oui, merci beaucoup je suis ravie de faire votre connaissance à tous, c’est un rêve que je ne pensais jamais atteindre ! Renchérit Candy.
– Et nous pouvons remercier Monsieur Ardley sans lui nous n’aurions jamais su ce qui était advenu d’Alexander et ce n’est pas faute d’avoir essayé mais notre enquête n’a jamais abouti ! Continua le comte.
– Albert a toujours était comme un porte-bonheur pour moi ! Dit spontanément Candy.
– Albert ? Interrogea le comte.
– Euh ! … Je veux dire William … mais j’ai eu l’habitude de l’appeler Albert. Candy rougit sentant qu’elle venait de gaffer.
– C’est une longue histoire mais je pense que nous aurons le temps de vous raconter ! Dit Albert volant à son secours.
Le comte trouvait la relation entre sa petite-fille et M. Ardley un peu trop familière à son goût et il pensa, « Ah ! Ces américains avec leurs mœurs libérales! Et en plus ils ont voyagé sans chaperon ! » Le comte ne savait pas encore les intentions d’Albert d’épouser Candy, celui-ci voulait le faire en personne en demandant la main de celle-ci directement au comte, ce n’était que pure politesse et par déférence, étant donné que Candy était majeure même dans ce pays, son grand-père n’avait donc aucun droit sur elle surtout qu’aucun document légal ne la rattacher directement à son grand-père pour le moment, Albert avait bien pris la précaution de s’en assurer avant d’entreprendre ce voyage.
Candy et Albert furent conduits à leur chambre respective puis ils prirent un bon bain avant de se reposer un peu pour le diner prévu à 20h. Le repas fût animé, les cousins de Candy avaient beaucoup de questions à poser sur la vie aux Etats-Unis.
Le lendemain, Albert demanda à s’entretenir en privé avec le comte, il n’y alla pas par quatre chemins, avec politesse mais sans tourner autour du pot, il demanda :
– Monsieur le comte, je voudrais vous demander la main de votre petite-fille Candice.
– Eh bien M. Ardley, vous avez la réputation d’être un homme franc et direct, je vois en effet que c’est la vérité ! Vous savez que je n’ai aucun droit légal sur elle !
– Bien sûr mais je voulais faire cela dans les règles malgré tout.
– Pourtant vous avez voyagé sans chaperon, ce qui n’est pas dans les règles!
Albert se sentait un peu mal à l’aise car le reproche était justifié alors il lui raconta juste le nécessaire de l’histoire, du motif de leur mariage en France et lui donna sa parole de gentleman que rien ne s’était passé entre eux, qu’ils avaient voyagé sous un faux nom et qu’ils n’avaient rencontré personne de connaissance, par conséquent la réputation de Candy était préservée.
– Très bien je vous crois, je connaissais votre père, votre personnalité et votre réputation me poussent à vous faire confiance, je vous donne donc ma bénédiction. Vu les circonstances de sa naissance, je pense que ma petite-fille aurait pu trouver bien pire parti que votre famille.
C’était sa façon d’accepter l’union de Candy avec Albert, les deux familles se connaissaient et les Ardley avaient en effet une excellente réputation, qui plus est, était très riche, ce n’était donc pas une mauvaise alliance. Et puis le comte ne voulait pas reproduire la même erreur qu’il avait faite avec son fils. Il y voyait même une opportunité de pouvoir faire des affaires avec les Ardley.
– Je vous remercie monsieur le comte.
– A ce sujet, je voudrais également lui constituer une dot.
– Vous savez, ce n’est pas pour cela que je suis venu ici, j’aime profondément Candice depuis des années.
Albert craignait que le comte ne se méprenne sur ses véritables intentions en venant ici avant le mariage.
– Je sais très bien que vous êtes suffisamment riche pour ne pas être un coureur de dot mais c’est une question de principe. Elle est aussi l’héritière d’Alexander et j’ai l’intention de faire reconnaître Candice en tant que telle, c’est le moins que je puisse faire pour honorer la mémoire de mon fils et il serait donc inconcevable qu’elle se marie sans dot.
– Je comprends et Candice sera ravie de savoir que vous souhaitez la légitimer et officialiser ses racines aux yeux du monde.
– Par ailleurs elle me plait beaucoup, c’est une belle jeune-femme mais surtout elle est authentique et sincère, j’ai pu le ressentir tout de suite.
– Et votre instinct ne vous a pas trompé.
– Et comment se porte madame votre tante ?
– Bien je vous remercie, d’ailleurs elle vous transmet tous ses hommages.
Pendant ce temps, Candy discutait avec sa grand-mère et sa tante Mary, elle avait beaucoup de questions au sujet de ses parents. Au fil des jours elle se sentait de plus en plus à l’aise et proche, surtout de Mary qui voyait aussi en Candy certains traits de caractères de son frère bienaimé qu’elle admirait et qu’elle avait beaucoup aimé. Elle lui raconta son enfance, son caractère fort et indépendant, sa passion pour la médecine, son côté altruiste et la compassion qu’il avait toujours eu pour les autres. Elle lui décrivit comment était sa mère Rose qu’elle avait bien connue, son caractère passionnée et enjouée, elle lui dit que Candy avait son sourire, ses taches de rousseur et les mêmes cheveux blonds et bouclés qu’elle mais que les yeux de Rose étaient bleus comme l’océan. Mary lui raconta aussi comment ses parents s’aimaient et ce qui les avaient poussés à s’enfuir, la tyrannie et l’entêtement du précédent comte d’Angus, l’arrière-grand-père de Candy et le poids des traditions. Elle reçut un précieux cadeau, un portrait de son père, ce fût une vive émotion de le découvrir. Candy, quant à elle, raconta sa vie, son enfance à l’orphelinat, son passage chez les Leagan, son adoption par la famille Ardley, ses études à Londres, son métier d’infirmière et enfin sa relation avec Albert. Mary lui dit alors :
– Vous vous aimez profondément, cela se voit, il a une telle façon de te regarder, j’ai l’impression de revoir Alexander quand il posait les yeux sur ta mère. Il est si protecteur aussi avec toi, il sera un excellent mari.
– C’est vrai, Albert m’a toujours soutenue et protégée dans les moments les plus difficiles de ma vie. Maintenant je ne peux même pas imaginer de vivre sans lui.
La seule personne restée sans enthousiasme et qui était même contrariée dans cette histoire c’était Rory, le mari de sa tante car grâce à son mariage et la famille n’ayant plus de nouvelles d’Alexander, il avait espéré récupérer toute la fortune et les terres du compte d’Angus même si cela n’était pas prévu lorsqu’il s’était marié mais maintenant son espoir était ruiné car son beau-frère avait laissé une héritière. Toutefois, il n’avait aucune mauvaise intention envers sa nièce par alliance, c’était un homme d’honneur.
C’est ainsi que des liens indéniables se sont tissés entre Candy et sa famille biologique, avec son charme naturelle, son authenticité et sa spontanéité, elle avait séduit tous les membres de la famille et elle était ravie de son séjour qui touchait à sa fin. De plus, Candy en avait beaucoup appris sur ses parents et elle n’était pas déçue, elle était même fière d’eux.
Albert avait beaucoup plu à la famille qui était tombée sous son charme, il avait eu l’occasion de les rencontrer en tant que voisin il y a quelques années mais pas d’interagir aussi étroitement avec eux. Il avait aussi discuté d’affaires avec le comte d’Angus et ils avaient planté les bases d’une future collaboration entre les deux clans.
Maintenant l’heure du départ avait sonné après un séjour de quelques jours mais ils se reverraient bientôt…
Prochaine étape, la France et il va s’y passer beaucoup de choses racontées sur quatre chapitres… 😉
Tous mes remerciements pour tous vos précédents gentils commentaires et votre fidélité Antlay, Vera Garcia, Reeka et Ms Puddle ainsi que toutes celles qui me les envoient par mail.
Merci également à tous les lecteurs d’avoir pris le temps de la lecture de mon histoire jusqu’ici, même s’ils restent silencieux mais je serais tellement contente de vous entendre ne serait-ce qu’une fois un jour ! 😉
❤❤❤
Et comme toujours si vous trouvez des erreurs, n’hésitez pas à me les signaler !
Notes :
(1) Sources pour renseignements concernant les voyages transatlantiques à cette époque : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paquebot_transatlantique#Navires_transatlantiques_c.C3.A9l.C3.A8bres
http://aftitanic.free.fr/wsl/lapland_1908.html https://fr.wikipedia.org/wiki/Lapland
(2) La White Star Line est une des principales compagnies maritimes surtout connue pour avoir été copropriétaire du Titanic.
(3) Personnages inventés.
Aimer c’est monter si haut
Et toucher les ailes des oiseaux
Aimer c’est rester vivant
Et brûler au cœur d’un volcan
Aimer c’est ce qu’il y a de plus grand
Donner le meilleur de nous
Aimer et sentir son cœur
Aimer pour avoir moins peur
Aimer c’est monter si haut
Et toucher les ailes des oiseaux
Aimer c’est ce qu’il y a de plus beau
Aimer c’est rester vivant
Et brûler au cœur d’un volcan
Aimer c’est qu’il y a de plus grand
Aimer c’est payer le prix
Et donner un sens à sa vie
Aimer c’est brûler ses nuits
Aimer c’est monter si haut
Et toucher les ailes des oiseaux
Aimer c’est ce qu’il y a de plus beau
Aimer…
Bonjour Caramelo Bert, salutations avec affection
Un chapitre intéressant, au moins vous donner l’espoir de Terry ne pas être seul.
D’autre part George toujours compétents, et une partie au moins de dire la vérité à la tante Elroy. Un voyage un peu compliqué, et la nature perverse qui a testé sa vertu, bien au moins ils ont réalisé que « Un bon bouquet exige de la patience. »
Et vous avez fait possible un grand désir d’avoir une famille vient Candy.
Excellente week-end son amie, Vera
Hola Vera arcia, mi amiga,
Muchas gracias pour pour votre gentil commentaire et votre sens de l’humour!
J’aime beaucoup Terry également même si je pense qu’il n’était pas destiné pour Candy ; il a beaucoup souffert lui aussi depuis son enfance, rejeté par sa belle-famille, enlevé à sa mère qui l’aimait et puis ce terrible choix à faire après l’accident de Suzanna! Je ne pouvais pas le laisser dans la peine. Il est jeune, la vie est courte, il devait finir par être heureux lui aussi.
Georges est effectivement un ami, non seulement loyal et fidèle mais aussi très efficace! 😀
Pour la famille de Candy, j’ai laissé mon imagination divaguer un peu en lui donnant une belle revanche!
Un excellent weekend à vous aussi!
Laure Saint-Yves, I thought Albert and Candy would lose it this time, lol! Antlay’s comment made me laugh btw… 😀 I’m glad Albert reined in his manly desires just in time. 😛
Nice imagination of Candy’s biological family members, and all the descriptions of their looks and characters are interesting. You know what? The idea of Candy born of a very rich origin had never crossed my mind, but your fic is the second story that I have read that had a similar thought. Anyway, I wonder what dowry she would get for her marriage.
Looking forward to their trip to France! I’m sure it’s going to be even more interesting, as this will be the country you’re most familiar with, right, Laure Saint-Yves? 🙂
Hello Ms Puddle!
Ah! Indeed, Antlay has a great sense of humour I truly appreciate! 😆 I see Albert as gentleman, you know, but also a fiery and passionate man under his self-control!
About Candy’s biological family, I thought it could be a great lesson for the Leagan when they know it! BTW at this period it wasn’t rare to see abandoned illegitimate children from noble or high society, even if I didn’t want to make her abandoned.
For their trip to France, I hope I won’t disappoint you, even if the main purpose won’t be tourism! 😉
Bonsoir Laure Saint-Yves
Un chapitre très intéressant, Terry tombant à nouveau amoureux et Candy faisant enfin connaissance de sa famille en Ecosse.
Et le passage dans la cabine ! La houle fait tanguer le navire, les coeurs de Candy et d’Albert chavirent à en perdre la tête. Et nous pendant ce temps nous ne mijotons plus, nous avons pris un bouillon et tels des naufragés à la dérive nous scrutons désespérément l’horizon à la recherche du paradis 😀
Bonsoir Antlay!
Ah! Ah! Ah! Ce que tu m’as fait rire avec ton commentaire 😆 et en plus c’est très joliment écrit! Oui, je sais que je vous fait languir ainsi que nos deux amoureux ! Allez patience, on y arrive bientôt! 😉
Pour Terry, je ne pouvais pas le laisser indéfiniment dans le malheur et la frustration! Moi aussi je l’aime bien cet insolent!
Bonjour
Lumineux votre commentaire Antlay
Dommage que cette fois on ne peut pas blâmer George pour l’interruption. Cette fois, ce fut un choc de la nature, qui a causé Albert rappelez-vous que la patience apporte des bénéfices plus élevés. Qu’est-il arrivé à son sens des affaires.
Votre ami nationalité découvert par ses dons psychiques, Vera.
Ah! A! Ah! Merci à toutes les deux de me faire rire autant! 😆
Hola Vera
Laure Saint-Yves a raison, vous ne manquez pas d’humour, vous êtes très douée, c’est un plaisir de lire vos commentaires 😀
Je vous souhaite un bon week-end.
Antlay
Bonjour
Merci pour vos mots Antlay.
Mais il vise à prouver mon humilité ou augmenter mon ego.
Vous, en tant CarameloBert ont du talent, je essayez juste pour être à sa hauteur.
L’humour est aussi une chose que j’apprécie grandement et je vous assure que vous n’en manquez pas, ni l’une ni l’autre! 😀
magnifique comme d habitude. Vivement la suite
Bonjour bibi2403!
Je suis très contente de t’accueillir ici, c’est même mieux que par mail! 😉
Merci de tes mots encourageants et je suis ravie que l’histoire continue de te plaire!