Chapitre 1: Que se passe-t-il? 2/3

Avertissement : L’histoire de Candy Candy et de tous ses personnages appartiennent à Kyoko Mizuki, les images à Yumiko Igarashi et le dessin animé à TOEI Animation.
L’histoire écrite ci-après est une fiction à but non lucratif.
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C’est ainsi qu’Albert passa la soirée à danser avec toutes les jeunes demoiselles en quête d’un époux, la Tante avait bien manœuvré en ce sens. Archie offrit une danse à Candy qu’il appréciait toujours beaucoup. Il était inquiet pour elle car il avait saisi à un instant la tristesse dans son regard. En effet elle avait tombé le masque de la gaité pendant un moment étant alors seule dans son coin pendant que tous dansaient et qu’elle pensait que personne ne l’observait.
– « Dis-moi chaton, est-ce que tout va bien, tu as l’air ailleurs ?
– « Oui, Archie, je suis juste un peu fatiguée, c’est tout. » Lui répondit Candy sans grande conviction.
– « Je te connais bien Candy et à mon avis il y a autre chose… tu … tu penses encore… à … lui, n’est-ce pas ? » Continua-t-il avec hésitation sachant qu’il pouvait réveiller d’anciennes blessures.
– « Mais à qui ? »
– « Et bien … à cet aristocrate… à Terry ! » Lâcha-t-il enfin avec difficulté, il ne savait pas trop comment en parler sans lui briser le cœur.
– « Ah, Terry ! Euh … non pas du tout, entre nous c’est bien fini, ça fait presque trois ans maintenant et je suis passée à autre chose. »
– « C’est vrai tu en es sûre, tu veux dire que tu aimes quelqu’un d’autre ? Ajouta Archie surpris par sa réponse mais heureux qu’elle ne pense plus à Terry car il ne l’avait jamais porté dans son cœur, trouvant qu’il ne la méritait pas. Et jaloux de lui car Archie avait eu des sentiments romantiques envers Candy.
– « Euh… non ce n’est pas ce que je voulais dire, simplement que j’ai tourné la page. Je te promets ne t’inquiète pas. »

Candy était elle-même étonnée de sa réponse spontanée concernant être passée à autre chose. Un peu gênée elle profita de la fin de la valse pour ajouter en lui faisant un clin d’œil et un grand sourire rassurant :
– « Allez va rejoindre Annie elle se languit ! »
– « Bon d’accord, maintenant que je suis rassuré. »

 

Candy étouffait, elle n’en pouvait plus de cette soirée interminable et surtout de voir Albert danser avec toutes les demoiselles … sauf elle ! Elle aurait tant aimé partager une danse avec lui, elle ne l’avait jamais fait auparavant. Discrètement elle se dirigea vers la terrasse puis emprunta le grand escalier de marbre blanc qui menait vers le magnifique jardin à l’anglaise bordé de buissons de roses de chaque côté de l’allée. Mais une paire d’yeux bleus l’avaient vue s’en aller… L’air embaumait vu que c’était la pleine floraison. Cette douce senteur de rose la rendait encore plus nostalgique et même mélancolique. Elle choisit un banc situé à l’écart pour s’y installer. C’était une belle soirée de début d’été assez chaude avec un beau ciel étoilé. Elle était songeuse, perdue dans ses pensées. Elle songeait à la lettre qu’elle avait reçue de Mademoiselle Pony et sœur Maria qui lui proposaient de venir leur rendre visite avec Annie. « Que vais-je faire ? Je ne peux pas continuer à vivre ici. S’il faut que j’assiste à un défilé continu de prétendantes, c’est plus que je n’en puis supporter ! Et si Albert doit bientôt se marier, il faudra bien que je parte. Il aura alors encore moins de temps à me consacrer, alors à quoi bon rester ici ? Autant prendre les devants, je dois partir. Je pensais naïvement que notre vie, notre complicité allait recommencer comme à l’époque des Magnolias mais c’est bien révolu. Ce n’est plus l’Albert vagabond et simple que j’ai connu, maintenant c’est un chef de famille très occupé avec ses responsabilités… et c’est mon père adoptif ! Oui, c’est décidé je vais retourner à la Maison de Pony me ressourcer auprès de mes deux mamans. Mademoiselle Pony, sœur Maria, comme vous me manquez ! De plus, je pourrai ainsi vous aider. »

 

– « Alors tu te caches ? »
Elle sursauta quand elle entendit cette voix douce et chaude qu’elle connaissait si bien. Albert vint s’asseoir à côté d’elle. Elle haussa les épaules pour toute réponse sans le regarder. Il la trouva étrange, comme si elle boudait mais ne comprenait pas pourquoi.
– « Je n’ai pas encore eu le temps de te remercier de ton cadeau. »
– « C’est difficile de trouver un cadeau à offrir à un homme qui possède tout et ce n’est pas grand-chose comparé à tous ces magnifiques présents que tu as reçus de la part de toutes ces belles jeunes femmes ! » Répondit-elle d’un air dépité presqu’amer.

Il sentit son ton mi- boudeur, mi- agacé, il était perplexe mais ajouta :
– « Ne dis pas cela Candy, ton cadeau était le plus précieux à mes yeux. As-tu oublié que l’argent et le faste ne sont pas les choses qui ont le plus d’importance pour moi ? »
– « Oui mais ce simple dessin maladroit et à peine ressemblant en plus. »
– « Candy, je rêvai de l’avoir car il a une signification particulière pour moi, il me rappelle comment tu m’as recherché dans tout Rockstown. » (5)
– « Je me suis fait tant de souci alors. Partir comme ça sans rien me dire et ne me laisser qu’une simple note. Pourquoi m’avoir caché tout cela ? Qui tu étais pendant toutes ces années ? Que tu avais retrouvé la mémoire depuis plusieurs mois ? A quel moment exact l’as-tu retrouvée d’ailleurs ? »
– « Candy ! Ne sois pas en colère. J’avais mes raisons que je t’expliquerai quand nous aurons plus de temps. Excuse-moi s’il-te-plait. »
– « Du temps ! Parlons-en, on s’est à peine vu depuis la grande révélation ! » Prononça-t-elle avec véhémence et en insistant sur les deux derniers mots.
– « Je le sais, depuis que je suis devenu officiellement le Grand Oncle William j’ai eu beaucoup d’obligations, beaucoup de choses à régler. J’ai échappé trop longtemps à mes obligations vis-à-vis de ma famille. Tu ne dois pas m’en vouloir, Candy ! Tu sais bien que si j’avais eu le choix j’aurais continué ma vie de vagabond dans la nature. »

 

Candy sentit la culpabilité l’envahir, c’est vrai après tout, il avait sacrifié sa liberté, lui l’amoureux de la nature. Il n’aimait pas toutes ces conventions, les codes étriqués de cette haute société à laquelle il appartenait.
– « Oui je le sais Albert, je suis désolée de m’être comportée comme une gamine capricieuse. »
La sentant se radoucir, il se tourna vers elle en lui prenant la main gauche. « Non Candy, tu n’es pas une gamine capricieuse. Tu as eu tellement d’émotions et d’épreuves à traverser en particulier ces derniers mois que ta réaction est bien normale et je la comprends. » Il l’avait sentie frissonner au contact de sa main ce qui l’étonna car cela ne pouvait pas être la douce brise vespérale qui désordonnait ses cheveux d’or. Elle était si belle à cet instant que s’il s’écoutait… Elle le regarda avec ses grands yeux étincelants mais elle ne dit rien.
– « Candy et si on dansait ? Je n’ai pas encore eu cet honneur ce soir. »
Elle se mordit la lèvre inférieure pour ne pas rétorquer « Évidemment avec toutes ses prétendantes ! » mais en même temps son cœur bondit de joie dans sa poitrine. On pouvait entendre la musique de l’orchestre jusqu’ici qui entonnait une nouvelle valse.
– « D’accord » dit-elle simplement. Elle sourit timidement alors qu’un blush lui envahissait le visage.

 

Ils se levèrent, Albert prit sa main droite dans sa main gauche et mit la droite dans son dos juste au-dessus de sa taille gracile, tandis que Candy posa sa main gauche sur son épaule droite. Ils se rapprochèrent un peu et commencèrent à tournoyer. Elle sentit son cœur manquer un battement avant de s’accélérer. « Quelle drôle de sensation lui provoquait cet homme ! Mais que m’arrive-t-il ? »

Elle sentit alors sa senteur masculine, un mélange enivrant de bois de santal et un soupçon de transpiration fraiche. Sa tête commençait à tourner un peu alors qu’il réduisait peu à peu, inconsciemment, l’espace entre leur deux corps. Il était plus que jamais attiré par cette frêle silhouette qui se déplaçait avec tant de grâce enveloppée par cette douce senteur de rose. Il chercha alors à établir un contact visuel avec sa partenaire, mais elle était trop timide, se sentant maladroite. Leur contact physique avait changé. Cette intimité lui fit ressentir une gêne ou plutôt une certaine nervosité qu’elle n’avait jamais éprouvée lorsqu’elle était à sa proximité. « Pourquoi je me sens si perturbée ? Serait-ce la danse ? » La chaleur lui montait aux joues. Son odeur, la chaleur de ses bras, tout ce qui provenait d’Albert lui donnait l’impression d’être attirée comme un papillon vers la lumière, comme une abeille par le miel. Comme c’était agréable d’être là avec lui, seuls à l’abri dans leur bulle. Elle était sur un petit nuage. Après tous ces mois de séparation insupportable, lorsque la douleur avait élu domicile dans son cœur, Albert son phare pour la guider dans la nuit était enfin de retour dans sa vie. Même s’il était très occupé et souvent absent, au moins elle savait où il était et surtout qu’il se portait bien. Mais cette pensée qu’il était son tuteur légal l’obsédait et la mettait mal à l’aise. Elle s’était bien rendu compte durant son absence qu’il lui avait manqué plus qu’un frère ou qu’un simple ami. Que ses sentiments envers Albert étaient bien plus profonds qu’elle n’en avait eu conscience jusque là et qu’elle commençait à penser à lui comme à un homme. Mais la découverte de sa véritable identité, qu’il était celui qui l’avait adoptée, l’avait vraiment bouleversée et elle avait refoulé inconsciemment ces sentiments naissants. Maintenant, ces contacts physiques avec lui l’électrisaient et c’était une nouvelle sensation grisante pour elle.
Enfin, la valse s’arrêta, la soirée touchait à sa fin et il était temps de rentrer afin de ne pas éveiller la curiosité.

 

– « Il faut que j’achève mes obligations en tant qu’hôte, mais avant cela il faut que tu me promettes de m’écrire. »
– « T’écrire mais pourquoi ? » Dit-elle interloquée, n’allaient-ils plus se voir ?
– « Je dois repartir en voyage d’affaires. »
– « Encore ! Mais pour combien de temps ? » Elle ajouta désappointée.
– « Environ un mois, peut-être un peu plus… »
– « Et quand pars-tu ? »
– « Dans trois jours. »
– « Mais c’est bientôt ! … On s’écrira alors… »

 

Elle était très frustrée car elle avait encore tant de choses à lui dire, tant de questions sans réponse et il allait repartir de nouveau pour de longues semaines. Sa décision fut renforcée de retourner à l’orphelinat, mais elle le lui annoncerait plus tard car aujourd’hui était son anniversaire et elle ne voulait pas le contrarier.

Au même instant Albert lui prit la main droite et l’emmena vers le manoir. Cette touche lui envoya un frisson et son cœur se mit à bondir comme un oiseau dans sa cage… thoracique. Elle était de plus en plus déconcertée par ces nouvelles sensations. Elle était perplexe et ne savait pas comment traiter les émotions qui la submergeaient alors, ses sentiments envers son protecteur. En effet, elle n’avait jamais vraiment eu d’intimité avec un homme, le seul contact avait été ce baiser volé par Terry le jour du festival de mai au collège royal de Saint-Paul à Londres. Mais à ce moment-là elle n’avait pas encore eu conscience qu’elle l’aimait. De plus, elle n’était qu’une toute jeune fille dont le corps commençait à peine à s’éveiller, un papillon (6) qui sortait à peine de sa chrysalide. Il y eut ensuite cette étreinte sur ce maudit escalier de l’hôpital Saint-Jacob de New-York, lorsque Terry l’enlaça par derrière et qu’elle avait senti l’une de ses larmes couler sur son cou, cependant l’heure n’était plus à la romance alors, mais au déchirement de la séparation.

 

Ainsi, Candy ne savait pas comment appréhender toutes ces nouvelles sensations que lui provoquait la présence masculine d’Albert. Elle ne savait plus où elle en était, complétement perdue avec des sentiments contradictoires. Que ressentait-elle pour son tuteur car Albert était bien son père adoptif ? Après ces longs mois de séparation les choses n’étaient plus les mêmes. Maintenant que représentait-elle pour lui ? Et ces rumeurs de projet de mariage, qu’en penser ? Si Albert venait à se marier elle sentait que ses rapports ne pourraient plus jamais être les mêmes. Que ce temps passé avec lui dans l’appartement des magnolias lui manquait. Tous ces bons moments partagés avec lui durant plus de deux années l’avaient profondément marquée. Elle avait besoin de s’éloigner de Chicago même si cela la déchirait aussi, mais c’était un mal nécessaire afin de faire le point et comprendre ce qu’il se passait. Loin de la Grande Tante aussi car Albert étant très souvent absent, elle se sentait terriblement seule et démunie face à cette figure austère qui n’avait toujours éprouvé que mépris et ressentiment vis-à-vis d’elle pour la mort d’Anthony.

 

Juste avant de rentrer dans le manoir ils se lâchèrent la main et Albert retourna à ses obligations, tandis que Candy après avoir souhaité une bonne nuit à ses proches monta se coucher prétextant un mal de tête. En fait elle était chamboulée et préférait être seule.

Albert aussi était perplexe à propos de l’attitude de Candy ce soir. Il croisa Archie et lui demanda:
– « Archie, je m’inquiète pour Candy, elle avait l’air contrariée ce soir. Crois-tu qu’elle soit encore amoureuse de Terry et que cette soirée ait pu la rendre mélancolique ? » Demanda-t-il avec anxiété.
– « Tiens c’est curieux, j’ai eu exactement la même réflexion alors je lui ai posé la question à propos de Terry, mais elle m’a assuré qu’elle était passée à autre chose… »
– « Passée à autre chose ? »
– « Oui, c’est exactement ce qu’elle m’a dit, ça m’a semblé bizarre d’ailleurs ! »

 

Albert était songeur, d’un côté il était soulagé que Candy semblait ne plus être amoureuse de Terry, mais en même temps il se posait la question de savoir ce que ses paroles signifiaient « passée à autre chose, qu’est-ce qu’elle avait voulu dire par là ?… Se pourrait-il qu’elle ait rencontré quelqu’un durant tous ces mois d’absence ?… Non, je m’en serais aperçu depuis qu’elle est revenue vivre avec moi … oui mais il faut dire que je ne suis quasiment jamais là… Ah, mais ma tante aurait vu quelque chose !?» Il se rassurait à propos de tout cela mais il ignorait encore la décision que Candy avait prise ce soir.

 

A suivre…

Vidéo de Candy,sailor moon y sakura!!!!  someday my prince will come-Candy y Albert (GF2012)

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Si vous constatez des erreurs n’hésitez pas à me les signaler.
J’attends aussi avec impatience vos commentaires et vos idées…

Notes de l’auteur

(5) Rockstown : voir dans le manga (volume 9 à partir de la page 95)
(6) Merci à Antlay pour cette image, au Japon le papillon peut symboliser la jeune fille qui devient femme

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4 réponses

  1. ms puddle dit :

    Bonjour Laure Saint-Yves! 🙂
    Poor Candy, she was falling in love with the man, and yet she had to ignore her heart and remind herself of their legal relationship 🙁
    At least she got to dance with him in the garden filled with the sweet fragrance of roses (symbols of love)! Oh my… How romantic to have them dance in private without Aunt Elroy’s prying eyes! 😀
    So would Candy move back to Pony’s Home before Albert returned from his long business trip?

    • Laure Saint-Yves dit :

      Hello Ms Puddle!
      Many thanks for your new review! I’m happy you liked their private romantic dance, you got it! 😀
      Poor Candy indeed, it was a shock for her!
      And yes she will move back to Pony’s Home before the return of Albert’s trip. She needs to reflect about her feelings.

  2. Antlay dit :

    Bonjour Laure Saint-Yves
    C’est un grand plaisir de vous retrouver et quelle joie de vous lire. Félicitations car pour une première fiction c’est très réussi.
    C’est un honneur pour moi que mon commentaire sur le papillon vous ait inspirée. 😉
    Un grand merci, il y a si peu de fiction en français pour les fans de Candy et d’Albert ! 😀

    • Laure Saint-Yves dit :

      Bonjour Antlay,
      C’est un grand plaisir de vous retrouver ici! Merci pour votre appréciation, j’espère que l’histoire vous plaira! 😉
      Tout l’honneur est pour moi, il est normal de rendre hommage aux personnes qui vous inspirent. 😀
      C’est vrai que je n’ai pratiquement pas trouvé de fictions avec Candy & Albert en français, c’est l’une des raisons qui m’a poussée à me jeter à l’eau! 😀

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