Chapitre 8 : A la mémoire d’ Alistair 2/2

Avertissement : L’histoire de Candy Candy et de tous ses personnages appartiennent à Kyoko Mizuki, les images à Yumiko Igarashi et le dessin animé à TOEI Animation.
L’histoire écrite ci-après est une fiction à but non lucratif.
ooo

 

– « Je ne vois qu’un seul endroit encore possible, le tombeau ! » Ajouta Albert.
– « Mais oui, tu as raison, allons voir ! »

Candy s’était déjà élancée pour sortir à la recherche de son amie. Albert la suivait essayant de n’alerter personne. Dehors ils se mirent à courir vers le tombeau qui était à environ 500 m du manoir. Candy n’avait pas pris le temps de prendre son manteau alors tout en courant Albert enleva sa veste et la lui posa sur ses épaules. Ils étaient en vue du tombeau en marbre blanc, le cœur de Candy s’accéléra encore plus. Ils aperçurent Patty qui était effondrée sur le tombeau vide d’Alistair. Elle avait déposé un bouquet de violettes (5). Candy se précipita vers elle :

– « Patty ! Tu nous as fait encore une belle peur ! Tu aurais dû nous prévenir !»
– « Je voulais être seule et lui parler, il est peut-être encore vivant quelque part en Europe, amnésique ou prisonnier en Allemagne, seul et abandonné et je ne supporte pas cette idée ! Candy je veux y aller maintenant que la guerre est terminée, je veux aller en France et faire des recherches ! »
– « Mais enfin Patty, il s’est écrasé en pleine mer ! »
– « Oui mais on n’a jamais retrouvé son corps, un bateau a pu le repêcher ! »
– « Tu sais bien qu’il y a très peu de chance ! »

Albert, témoin de toute la scène dit alors :

– « Patty… j’ai fait faire des recherches dès que j’ai retrouvé ma mémoire et pour l’instant on a rien trouvé de tangible. »
– « Tu as fait faire des recherches ? »
– « Oui, je n’en ai rien dit pour ne pas donner de faux espoirs et apparemment j’avais malheureusement raison ! » Ajouta-t-il tristement.
– « Non ! Ce n’est pas possible ! » Patty éclata en sanglots. Candy la prit dans ses bras en lui disant :
– « Patty il faut que tu sortes du déni ! Il est grand temps ! Je vais être dure mais Alistair ne reviendra pas ! »
– « Je sais Candy que je t’avais promis d’être forte comme toi mais je n’y arrive pas ! »(6)
– « Il faut rentrer maintenant où vous allez en plus nous attraper une pneumonie » dit Albert.
– « Oui, viens Patty, rentrons ! »

La jeune femme se releva péniblement mais les sanglots s’étaient arrêtés. Albert lui tendit un mouchoir et Candy l’aida à essuyer ses larmes. Ils retournèrent au manoir, le jeune homme les conduisit vers l’entrée des cuisines qui serait plus discrète. Il laissa les deux jeunes femmes et partit rassurer Annie et Archie ainsi que Georges pour qu’il puisse faire stopper les recherches. Après encore avoir discuté avec ses amis, Patty se sentait finalement mieux.

Après tant d’émotions, l’heure des séparations étaient venues, chacun devait retourner à sa vie. Plusieurs voitures amenèrent certaines personnes à la gare de Lakewood, d’autres étaient venus avec leur propres voitures. Albert avait décidé d’accompagner lui-même Patty, Candy était avec eux, elle voulait s’assurer que son amie allait vraiment mieux. Sur le chemin du retour tout en conduisant, Albert prit délicatement la main gauche de Candy en disant :

– « Candy, est-ce que ça va ? » Il lui caressait le dos de sa main avec son pouce.
– « Près de toi Albert, ça va toujours mieux ! » Osa-t-elle répondre en rougissant, elle aimait beaucoup le contact de sa main chaude sur la sienne.

Elle avait la sensation qu’il serait toujours là pour elle. Albert fut ravi de l’entendre dire ça donc il s’hasarda à lui poser la question qui le tourmentait depuis leur dernière rencontre :

– « Tu n’as pas changé d’avis… tu ne veux toujours pas aller voir Terry jouer Hamlet ? »
– « Non Albert ! D’ailleurs j‘ai déjà répondu à Mademoiselle Baker que je refusais son offre. »

Candy sentit alors la main d’Albert qui ne put s’empêcher de serrer la sienne et elle comprit qu’il avait dû se poser la question tout ce temps, elle retourna sa pression sur la sienne en guise de réassurance. Visiblement elle n’avait donc eu aucune hésitation or elle avait eu trois semaines pour réfléchir et le regretter mais cela n’était pas le cas. Quel soulagement, il se sentait comme un condamné à mort qu’on aurait gracié, il avait été sur des charbons ardents depuis tout ce temps. Ils se turent quelques minutes gardant leurs mains enlacées puis Albert lui proposa :

– « Tu devrais peut-être passer la nuit au manoir, il est déjà tard et le temps se gâte ! On dirait qu’il va neiger. »
– « Oui tu as raison je ne voudrais pas faire faire l’aller et retour à Georges dans ces conditions et de nuit! »
– « C’est bien toi, toujours à te préoccuper du sort des autres ! »
– « Tu peux bien parler ! Je ne savais pas que tu avais entamé des recherches sur la disparition de Stear mais je comprends que tu n’aies rien dit, cela nous auraient donné de faux espoirs ! »
– « Je ne pouvais pas laisser la moindre chance de côté, de pouvoir le retrouver!»
– « C’est bien toi aussi, Albert ! »
– « On dirait que Patty avait besoin d’un électrochoc pour se reconstruire ! »
– « Oui et j’espère que maintenant, ça va aller pour elle ! »

Ils arrivèrent au manoir. Ils prirent un diner avec Georges, Madame Elroy avait préféré se retirer dans sa chambre, la journée avait été très éprouvante pour elle aussi. Ensuite, Albert proposa à Candy :

– « Candy, j’ai envie de te présenter mes parents ! »
– « Tes parents ?!… mais Albert !… »
– « Je ne t’ai jamais fait visiter la chambre aux souvenirs (7), c’est une pièce où l’on conserve tous les souvenirs de nos défunts, veux-tu la visiter pour faire connaissance avec mes ancêtres ? »
– « Oui bien sûr Albert ! »
Elle le suivit et reconnut le solarium, la pièce en question était juste à côté, fermée à clé. Il déverrouilla la porte et alluma la lumière, la nuit était déjà tombée. Il y avait sur chaque mur une galerie de portraits. Il l’entraina vers deux d’entre eux.
– « Je te présente mes parents : William Charles et Priscilla Ardlay. »
– « Tu ressembles beaucoup à ton père mais avec les yeux et la couleur des cheveux de ta mère, comme elle était belle ! »
– « Et là tu peux reconnaitre ma sœur Rosemary. »
– « Oui je me souviens de son portrait dans le solarium, elle ressemble beaucoup à ta mère… Oh et Anthony… Alistair… Tant de personnes… si jeunes… »

Candy avait les larmes aux yeux, Albert eu le regret de la voir encore si triste mais il avait tellement envie de partager cette pièce avec elle et de lui présenter ses parents symboliquement comme on présente sa petite amie en quelque sorte. Il se tourna vers elle, le vent avait désordonné quelques mèches rebelles de part et d’autre de son visage lors de la recherche de Patty, ce qui adoucissait encore plus ses traits. Albert attrapa l’une de ses boucles dorées, jouant un instant avec en appréciant son touché soyeux puis dans un geste tendre il la coinça derrière l’oreille gauche de Candy. Sa main vint alors se poser sur sa joue droite et son pouce se mit à la caresser avec une infinie douceur. Candy appréciant son attention ferma les yeux et inclina son visage pour le reposer dans sa main chaude et accueillante. Elle était si belle en cet instant ! Il déposa alors un baiser plume sur sa tempe puis un sur sa joue et enfin un plus bas très près de ses lèvres. Il n’alla pas plus loin, Albert ne voulait pas que leur premier baiser soit le jour d’un triste anniversaire et pas dans cette pièce. Il voulait que plus tard, lorsqu’ils s’en souviendraient ensemble, cela ne soit pas aussi le jour anniversaire de la disparition d’Alistair. Il voulait que ce souvenir soit uniquement un souvenir de bonheur. Candy était sur un petit nuage ! Comme elle aimait la douceur et la tendresse de cet homme qui la faisait se sentir si spéciale et si aimée. C’était tout ce dont elle avait besoin à ce moment. Comment Albert pouvait-il toujours savoir exactement ce qu’il lui fallait ? Chaque baiser était comme un baume sur toutes ses blessures. Ce moment de communion était si intense qu’une nouvelle larme coula sur sa joue, Albert la fit disparaitre entre ses lèvres par un autre tendre baiser, il voulait absorber ainsi toutes ses émotions, lui prendre toutes ses peines. Candy ouvrit alors ses yeux pour aller se perdre dans le ciel bleu de ceux d’Albert. Son expression si douce était remplie d’amour, elle pouvait le ressentir comme une vague de chaleur qui l’envahissait. Elle se sentit submergée et se blottit tout contre sa poitrine lui enserrant la taille avec ses bras. Elle pouvait entendre les battements de son cœur et le bruit de sa respiration qui étaient comme une douce musique si rassurante. Albert se mit alors à la bercer par un mouvement lent et rythmique en lui murmurant à l’oreille une douce mélodie. Elle était si bien dans son étreinte qu’elle aurait voulu y rester indéfiniment. Ils restèrent ainsi un long moment. Puis Albert dit :

– « As-tu quelque chose de spécial prévue pour le congé de Noël ? »
– « Non, pourquoi ? » Candy était en train d’espérer qu’ils se verraient.
– « Eh bien je pensais venir passer Noël avec toi à la maison de Pony. »
– « C’est vrai ? Oh ce serait génial ! » Elle exultait.
– « Il me reste à demander à Mademoiselle Pony et sœur Maria si elles sont d’accord, demain je te donnerai une lettre pour elles en ce sens. »
– « Oh mais et la Grande Tante Elroy ? Maintenant qu’elle est de retour à Chicago, elle voudra certainement le passer avec toi ? »
– « J’ai fêté Thanksgiving (8) avec elle et je ne suis plus un petit garçon ! Et puis il y aura le réveillon du jour de l’an à Chicago, ma tante a prévu une grande fête. Viendras-tu ?»
– « Une grande fête ? » Dit-elle en se souvenant de celle de son anniversaire en juin.
– « Oui, je sais que n’es pas très fan de ce genre d’évènement, moi non plus d’ailleurs mais au moins nous serons ensemble ! » Dit-il d’un ton cajoleur.
– « Bon d’accord, Albert ! »
– « Bien ma belle, il est temps d’aller dormir, je crois que tu as besoin de repos après cette journée ! »
– « Oui, je suis épuisée, la journée a été éprouvante, bonne nuit Albert !» Candy remarqua avec plaisir qu’il l’avait encore appelée  belle.
– « Bonne nuit, Candy, à demain ! »
– « A demain !»

Le lendemain après le petit-déjeuner ce fut le moment du départ. La grande Tante Elroy était descendue et croisa Candy qui lui dit :

– « Avant de partir, je voulais vous remercier Grande Tante Elroy pour m’avoir permis d’assister à la cérémonie (9). »
– « Tu peux remercier William, c’est lui qui a insisté pour que tu viennes ! » Dit-elle froidement.
– « Merci quand-même, au revoir et prenez soin de vous, Grande Tante Elroy ! » Insista Candy.

La vieille dame haussa simplement les épaules en disant sur un ton sec : « Au revoir Candice ! » Puis elle s’en alla.
Candy se tourna vers Albert qui lui dit :

– « Ne t’inquiète pas elle a eu une dure journée aussi hier ! »
– « Oui je sais Albert et bien c’est l’heure je crois ! » Dit-elle en soupirant.
– « En effet mais on se voit bientôt ma douce. » Albert dit à voix basse les deux derniers mots en la regardant très tendrement et en lui souriant.
– « Oui, au revoir Albert et à bientôt ! »
– « Au revoir Candy !» Il lui déposa un rapide baiser sur le front.

 

A suivre

 

 

C’était chapitre triste mais je ne pouvais pas ne pas rendre hommage à la mémoire d’Alistair qui est un personnage que j’aime beaucoup, par certains côtés de son caractère, il me rappelle Albert. J’espère que vous avez aussi appréciez cette superbe version d’Amazing grace.

Pour finir sur une note plus gai, il semble que Candy et Albert se rapprochent de plus en plus, n’est-ce pas? Alors que se passera-t-il durant ces vacances de Noël?…  😉

 

Remerciements pour tous vos commentaires et votre fidélité, Ms Puddle, Antlay, Alexia, ainsi que tous les lecteurs même s’ils restent silencieux ! 😉

 

Notes :

(5) Les romains les violettes considéraient comme des fleurs de deuil, de souvenir et d’attachement aux défunts. Ils ornaient les tombes de couronnes de violettes le jour des morts, baptisé pour cette raison « jour des violettes ». Sans doute trouve-t-on là une similitude de ce lointain usage de la couleur violette pour le deuil, à la pénitence et au recueillement. L’Occident médiéval fit de la violette le symbole de la constance dans l’amour.
Source : les plantes et leurs symboles d’Anne Dumas Editions du chêne.
(6) D’après une lettre du roman final (CCFS) que Patty avait écrite à Candy
(7) chambre des souvenirs, cette pièce est mentionnée dans le roman final mais j’ai modifié la scène.
(8) Fête qui eut lieu le 28 Novembre en 1918. Thanksgiving qui signifie « action de grâce » est l’une des fêtes les plus importantes en Amérique du nord qui a lieu le quatrième jeudi de novembre aux Etats-Unis. Cette célébration est faite pour remercier Dieu d’avoir permis aux premiers colons venus d’Angleterre à bord du Mayflower de s’installer sur le sol américain grâce à des récoltes abondantes. Plus généralement, pendant cette journée on rend grâce pour les bonheurs que l’on a pu recevoir dans l’année.
(9) Dans le roman final Candy remercia La Grande Tante en lui écrivant une lettre.

Vous aimerez aussi...

6 réponses

  1. ms puddle dit :

    Bonjour Laure Saint-Yves! About the memorial service, as far as I know, there isn’t any detail of when or how it was held, except that Archie had selected Lakewood. It was apparently a hard decision for him to go back to the place with so many precious memories.

    Bravo to you that Albert had initiated a search for Stear in Europe. So sad for Patty. I hope in your story she would be able to get over the grief eventually.

    Also, I really love the scene when Albert showed Candy his parents as if she was his girlfriend, and his tenderness afterwards was so romantic that it melted my heart! I understand why he refrained from kissing her on the lips, but I’m sure she would have wanted it! 😆 So I guess something important will happen over Christmas? 😉

    • Laure Saint-Yves dit :

      Thank you for your precisions and your kind words, Ms Puddle.
      I couldn’t think that Albert hadn’t initiated a search for Stear with all his wealth and power! For the outcome about this topic all I can say it is I’ve already made my mind! 😉
      I really enjoyed write the last scene between Candy and Albert and you’re right Candy was dying of such a kiss and I let you see what will happen over Christmas, it is in the chapter 9… 😉

  2. Vera García dit :

    Principalmente quiero felicitarle Caramelo Bert por su interesante historia, yo me entere de su sitio web por una amistad y aunque no soy de origen ni mí lengua madre es el Frances, es grato encontrar sitios donde se traten historias basadas y apegadas a la esencia de la novela de Mizuki.

    • Laure Saint-Yves dit :

      Muchas gracias Vera García, je suis ravie de faire votre connaissance. Je suis très touchée par votre très gentil commentaire qui m’encourage à poursuivre. 😀

  3. Antlay dit :

    Je viens de me rendre compte que j’ai laissé un commentaire sur le chapitre 7 au lieu du 8 😀
    Oui c’est un chapitre triste, Alistair puis ensuite la chambre aux souvenirs…
    J’ignorais pour la violette qui est pourtant le symbole de ma ville natale.
    Donc les chapitres à venir seront plus gais, le Prince de la Colline va t-il réapparaître Laure Saint-Yves ?
    Je sais je vais devoir patienter, lol 😉

    • Laure Saint-Yves dit :

      Pas de souci, c’est un plaisir de lire vos commentaires, peu importe où! 🙂
      Pour la violette, j’ai trouvé plusieurs significations selon les sources. Elle peut aussi symboliser la simplicité et la pudeur. J’ai trouvé un article intéressant sur la petite histoire de la violette
      Pour le Prince de la colline, encore un peu de patience… 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!