Chapitre 5 : Réminiscences 1/2

Avertissement : L’histoire de Candy Candy et de tous ses personnages appartiennent à Kyoko Mizuki, les images à Yumiko Igarashi et le dessin animé à TOEI Animation.
L’histoire écrite ci-après est une fiction à but non lucratif.
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Chapitre écrit du point de vue d’Albert

Boston, 17 septembre 1918

Je suis assis à compulser les documents posés sur le magnifique bureau de la suite présidentielle de l’hôtel « The Fairmont Copley Plaza » (1) de Boston ouvert seulement il y a quelques années. Il avait l’avantage d’avoir un emplacement central dans le joli quartier de Back Bay. Mon séjour me parait interminable loin de Candy mais il fallait bien que je prenne au sérieux mes responsabilités vis-à-vis de ma famille. Je les avais fuies depuis bien trop longtemps, profitant de ma liberté comme en Afrique par exemple. Quels magnifiques souvenirs de ce continent si sauvage où les gens étaient encore tous authentiques, sans les conventions ni le carcan imposés par les préceptes de la société moderne des pays industrialisés et dits civilisés. Les besoins là-bas étaient plus essentiels, plus vitaux : chercher de l’eau, chasser, cueillir des fruits, des racines et baies que l’on pouvait trouver pour se nourrir. Se protéger des animaux sauvages, attendre avec impatience le retour de la mousson, signe de profusion végétale donc de nourriture plus abondante. Je me souviens du dispensaire dans lequel je m’étais porté volontaire pour soigner aussi bien les gens que les animaux ; le confort, les soins médicaux y étaient vraiment rudimentaires mais les rapports entre les personnes étaient bien plus profonds et sincères, l’entraide était réelle. Bref, des choses simples mais primordiales de la vie, quel contraste avec le luxe de cet hôtel !

Mais, voilà, je suis le chef de famille et je me dois de veiller sur mon clan et sur toutes les familles qui travaillent dans les entreprises du groupe. Il en était ainsi depuis plusieurs générations et je ne peux pas me montrer égoïste en continuant ma vie libre d’autrefois. A ce moment de mon errance mentale, j’entends un coup frappé à la porte du bureau. « Entrez » je dis.

– Excusez-moi de vous déranger William mais vous avez reçu du courrier, aujourd’hui, la réception vient de me le confier.
– « Ah ! Merci georges ! »

Se pourrait-il que ce soit une lettre de Candy ? Georges me tend la missive et je reconnais tout de suite son écriture et l’adresse de l’expéditeur. Ah Candy ! Je ne peux m’empêcher de sourire jusqu’aux oreilles, ce qui n’échappe pas à mon fidèle compagnon. Il me connait si bien, depuis mon enfance. Il est pour moi comme un père, un ami fidèle et un bon conseiller. Il m’est donc difficile de lui cacher mes états d’âme.

– « William ?… » Entre nous il n’utilisait pas le monsieur protocolaire mais il n’avait jamais voulu me tutoyer comme je le lui avais demandé.
– « Oui, qu’y a-t-il Georges ? »
– « Puis-je me permettre une question ? »
– « Eh bien ma fois j’écoute » Je m’attends à quelque chose de personnel.
– « C’est au sujet de mademoiselle Candice »
– « Oui ? » Je suis en alerte.
– « Il me semble que vous tenez vraiment beaucoup à cette jeune personne, n’est-ce pas ? »
– « Oui, bien sûr Georges, elle est ma protégée. » J’essaie tant bien que mal de ne pas me trahir.
– « Je voulais dire, euh… comment dire ?… Un peu plus que comme votre protégée. » Finit-il par dire jaugeant ma réaction.
– « Mais que veux-tu dire Georges ? » Je feins l’innocence.
– « Rien d’autre que ce que je vois, William… Je vous connais très bien et cette étincelle dans vos yeux qui a illuminé votre visage quand vous avez vu la lettre en dit long… tout comme à chaque fois que vous la voyez d’ailleurs.»

Je reste sans voix, suis-je si transparent ? Je me lève et me dirige vers la fenêtre offrant un splendide panorama sur la ville, je me passe la main dans les cheveux. J’hésite un instant puis je me décide à me livrer un peu. Après tout j’ai besoin d’en discuter avec quelqu’un de confiance, depuis ces années que j’ai découvert cet amour pour elle sans pouvoir le partager, je sens que mon cœur aller finir par éclater si je continue à garder tout cela pour moi seul. Je me retourne vers mon ami.

– « En effet, Georges, tu as bien deviné, j’ai effectivement développé des sentiments envers elle plus que fraternels ou amicaux »
– « Cela fait longtemps ? »
– « En fait c’est arrivé quand j’étais encore amnésique. »
– « Logique en quelque sorte, vous ne vous souveniez pas de qui vous étiez exactement pour elle et Mademoiselle Candice s’est si bien occupée de vous alors. C’est une personne charmante, adorable et qui a un cœur en or, je l’ai tout de suite compris la première fois que je l’ai rencontrée alors qu’elle n’était encore qu’une toute jeune fille. Comment ne pas être touché par cet ange ? »
– « Oui en effet Georges, c’est un ange, mon ange… »
– « Lui avez-vous parlé de vos sentiments ? »
– Non, non, pas du tout ! Je ne sais même pas ce qu’elle éprouve exactement pour moi et si elle a vraiment renoncé à son amour pour Terry même si elle m’a dit que oui. J’ai trop peur de la perdre si jamais ce n’était pas réciproque… Et puis légalement, je suis encore son tuteur.»
– « A mon avis, William, elle a de profonds sentiments envers vous, je l’ai bien vu la dernière fois qu’elle était à Lakewood, à son regard d’adoration qu’elle pose sur vous ; je pense seulement qu’elle n’en a pas encore pris conscience. »
Sa remarque me réchauffe le cœur, alors peut-être qu’elle m’aime comme un homme ? Il ajoute :
– « Peut-être qu’elle a besoin d’un petit coup de pouce pour le réaliser ? »
– « Que veux-tu dire par là ? »
– « Eh bien, peut-être devriez-vous vous comporter un peu moins comme son tuteur mais un peu plus comme un homme amoureux ? »
– « A quoi penses-tu, exactement ? » je lui demande intrigué.
– « Montrez-vous plus… séducteur, comme un amoureux qui fait la cour à sa belle. William, vous êtes si intuitif d’habitude, si sûr de vous concernant tout le reste mais en matière d’amour vous semblez si vulnérable, vous avez tant d’insécurité ! »
– « Georges ! » Sa remarque me désarçonne, pendant quelques secondes je réfléchis…
– « Peut-être que tu as raison… » Je finis par admettre.
– « En attendant, allez donc lire votre lettre, je suis sûr que vous en mourez d’envie. » Répondit-il avec un léger sourire entendu.
– « Oui, c’est vrai ! » Je ne peux m’empêcher d’émettre un petit rire.
– « Avez-vous besoin de quelque chose ? »
– « Non, merci Georges ! »
– « Et bien dans ce cas William, permettez-moi de me retirer et veuillez me pardonner si je me suis montré indiscret.»
– « Non pas du tout ! c’est moi qui te remercie Georges, avoir parlé m’a fait beaucoup de bien. Tu peux te retirer maintenant et encore merci ! »
– « De rien, bonne nuit William ! »
– « Bonne nuit, Georges, à demain ! »

 

A suivre…

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Remerciements spéciaux à Alexia pour ses commentaires, ainsi qu à tous les lecteurs même silencieux !

 

Notes de l’auteur :
(1) The Fairmont Copley Plaza Hotel
The Fairmont Copley Plaza ouvert 1912 est reconnu comme l’un des Hôtels Historiques des USA, il a été construit sur le site d’origine du Musée des Beaux-Arts et nommé en l’honneur de John Singleton Copley, un peintre américain.

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