Chapitre 5 : Réminiscences 2/2

Avertissement : L’histoire de Candy Candy et de tous ses personnages appartiennent à Kyoko Mizuki, les images à Yumiko Igarashi et le dessin animé à TOEI Animation.
L’histoire écrite ci-après est une fiction à but non lucratif.
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Pendant que Georges s’éloigne et sort du bureau, je saisis le coupe-papier portant l’insigne de l’hôtel. Mes mains tremblent lorsque je le glisse à l’intérieur de l’enveloppe afin de libérer son contenu. Je me sens fébrile en dépliant le papier qui embaume les roses, … son parfum ! Je ne peux m’empêcher de porter sa lettre à mon nez et j’inhale profondément en fermant les yeux pour me remplir les narines de sa douce senteur. Son adorable visage, plein de taches de rousseur m’apparait alors, ses magnifiques yeux comme des joyaux si précieux, son beau sourire, ses cheveux d’or bouclant tout autour de ses tempes, de ses joues et retombant sur ses épaules délicates, sa peau nacrée. Puis le souvenir du superbe spectacle de sa silhouette si sensuelle, le jour de la baignade à Lakewood assaillit tout à coup mon esprit. Oh Candy ! Ma douce Candy ! L’arôme de ton parfum a parcouru tous ces kilomètres pour arriver jusqu’à moi et me pénétrer jusqu’au plus profond de mon être. Je n’aurais pas pu imaginer qu’une senteur puisse ainsi me chambouler les sens et l’âme !

Je me rappelle alors tous ces moments passés aux Magnolias, en particulier cet instant où j’ai été sûr de l’intensité de mes sentiments à son égard. J’avais déjà des doutes avant mais ce jour-là c’était devenu évident. C’était le jour de son retour de New-York où elle est rentrée brulante de fièvre, le cœur brisé. Quand je l’ai aperçue debout, dans sa chemise de nuit, si pâle, tremblante et le regard vitreux, j’ai compris contrairement à ses amis préoccupés par l’engagement de Stear pour la guerre en Europe, que quelque chose de grave s’était passé, là-bas, à New-York ; quelque chose qui ne s’était pas déroulé comme elle l’avait tant espéré.

 

Flash-back (2)
– « Candy, que s’est-il passé ? »
Ses yeux se remplissent de larmes, alors que des sanglots commencent à secouer toute sa frêle silhouette, des pieds à la tête. Le spectacle me fend le cœur et me déchire l’âme.
– « Oh Albert, je me suis séparée de Terry ! » Dit-elle en éclatant complétement en sanglots. Elle se jette alors contre moi pour rechercher un peu de soutien et de réconfort.
– « Dire que je l’avais retrouvé… Dire que je l’avais enfin retrouvé… »
Ses sanglots, ses gémissements de douleur me transpercent le cœur.
– « Je ne dois plus le revoir » dit-elle en se prenant le visage entre ses mains, pleurant encore de plus belle.
– « Candy… »

C’est alors qu’elle me raconte toute l’histoire, l’accident lors de la répétition au théâtre, le sacrifice de Suzanna pour sauver Terry en y laissant sa jambe, puis sa tentative de suicide. Comment Candy l’a sauvée de justesse, comprenant à quel point elle aimait Terry jusqu’à vouloir en mourir, qu’elle ne pouvait donc pas le lui prendre. Qu’elle aurait préféré que Suzanna pense plus à elle et qu’elle soit plus égoïste… Je n’en crois pas mes oreilles, elle a le cœur brisé mais elle arrive encore à avoir de la compassion pour celle qui était la cause de sa rupture avec Terry. Je la vois pleurer toutes les larmes de son corps et je ne sais pas comment la consoler. Je sais qu’il n’y a malheureusement pas grand-chose à faire à part l’écouter, être près d’elle et la soutenir.

Vidéo de  05reki Albert y Candy- Estar contigo (To be with you) Paroles ici

 

Elle pleure encore et je suis là en attendant qu’elle se calme. Puis elle remarque tout à coup :

– « Albert, tu t’es coupé les cheveux ? »

Je suis très surpris, malgré son désespoir, elle est encore capable de me prêter attention alors j’en profite pour plaisanter sur ce sujet, essayant de détourner ses pensées et adoucir un peu son chagrin. Ses grands yeux verts remplis de larmes est un vrai supplice à contempler mais elle finit par ébaucher un sourire, ça a marché ! Alors qu’elle s’est couchée et qu’elle a fini par s’endormir épuisée par les émotions et la fièvre, je décide de sortir faire des emplettes pour lui concocter un de mes bons petits plats afin de lui remonter le moral. Je suis complétement atterré par cette histoire ! Je suis sincèrement triste et bouleversé pour elle qui était si heureuse en partant pour New-York, croyant trouver le bonheur au bout du chemin. Je la revois encore s’éloigner le matin de son départ, toute rayonnante alors que moi-même j’étais inquiet de ne plus la revoir, elle allait terriblement me manquer.

En même temps que ma compassion, un étrange sentiment commence à émerger : je me sens bizarrement… soulagé… oui c’est bien ça, comme si un poids venait d’être retiré de mes épaules. Mais pourquoi je me sens soulagé ?! C’est complétement insensé… C’est alors que je comprends pourquoi… elle est revenue… elle m’est revenue !

En effet, Terry lui avait envoyé un aller simple laissant présager qu’il allait lui demander de rester avec lui, même si elle ne l’avait pas réalisé je crois, mais moi oui ! C’est bien cela, je suis soulagé qu’elle soit rentrée, qu’elle me revienne et que l’on continue à vivre ensemble. Je m’en veux de penser ainsi, je ne comprends pas pourquoi j’ai une telle pensée sur le coup et un sentiment de culpabilité m’assaillit, cherchant au plus profond de moi-même ce qu’il se passe. C’est alors que l’évidence me frappe brutalement, comme si la flèche de Cupidon m’avait atteint en plein cœur, je réalise que j’avais développé des sentiments très forts pour elle, plus qu’amicaux et que je les ai refoulés jusqu’à présent et cette rupture me les a révélés. En quelque sorte, c’est comme si j’étais « autorisé » à l’aimer puisqu’elle était libre. Cette assomption me bouleverse profondément car je sens la culpabilité m’envahir complétement, comment puis-je penser ainsi ? Non ! Non ! Non et non ! Je ne peux pas penser ainsi ! De toute façon même si elle a rompu, son cœur appartient toujours à Terry… Ce n’est pas parce qu’il y a rupture que les sentiments cessent d’exister.

Je reprends mes esprits et je me demande alors comment les aider ? Ces deux êtres brisés par le destin cruel. Séparés sans cesse depuis plus d’un an par des tentatives de rencontre toujours avortées. A croire que Roméo et Juliette leur ont porté la poisse. Son bonheur est tout ce qui m’importe, même si mon cœur saigne car mon amour pour elle est à sens unique… Aimer vraiment, sincèrement, c’est souhaiter le bonheur de l’autre quel qu’en soit le prix. Ainsi vont mes errements spirituels et je décide de me sacrifier. Je veux te revoir sourire comme avant Candy et peu importe qui tu aimes et où tu vis. Perdu dans mes tourments internes, me sentant terriblement malheureux de ne pouvoir être aimé de la femme que j’aime, c’est à ce moment que je suis percuté par une voiture que je n’ai pas vue arriver.

Fin du flash-back

J’étais tellement bouleversé par ce que je venais de découvrir que je n’avais pas fait attention où je marchais. Et depuis tout ce temps-là je t’aime en silence, c’est ma croix. Mais au fait que m’écris-tu Candy ?

Cher Albert,
Je voulais te remercier de ces belles journées passées avec toi à Lakewood. J’étais si heureuse d’être en ta compagnie. Nous avons beaucoup parlé à cœur ouvert et cela m’a fait beaucoup de bien. J’ai cru pendant ces quelques jours que nous étions retournés vivre aux Magnolia avec la même complicité et le même plaisir. Oh Albert, cette époque me manque tellement !
Quand reviens-tu ? J’espère que nous pourrons bientôt nous rencontrer. Tout ce travail qui t’accable me fait parfois craindre pour ta santé. Promets-moi de ne pas exagérer et de prendre un peu de temps pour te reposer. A très bientôt j’espère.
Affectueusement,
Candy White Ardlay

C’est une courte lettre mais bien assez longue pour égayer ma soirée solitaire. Candy était ravie de notre séjour et avait l’air de se languir de me revoir. Mon cœur palpitait dans ma poitrine. C’est avec la tête dans les nuages qu’après un brin de toilette et m’être mis en pyjama je me glisse dans les draps blancs immaculés et impeccablement repassés de ce grand lit confortable et luxueux mais si froid… et où je me sens si seul. Candy parlait des Magnolias dans sa lettre et je ne peux m’empêcher de songer à nos lits superposés dans cette chambre que je partageais alors avec elle, en tout bien tout honneur. (3) Je me souviens de ces nuits sans sommeil, après ton retour de New-York où je t’entendais respirer profondément dans le lit juste au-dessus de moi. J’étais amoureux et il m’était impossible de te révéler mes véritables sentiments car tu étais en deuil de ton amour pour Terry. C’était un doux supplice, addictif, d’être là et d’entendre tes soupirs nocturnes, de sentir ton odeur si féminine flottant dans cette minuscule pièce. Ta fragrance de roses mêlée à ta propre senteur venait me titiller les narines ; je sentais mon esprit divaguer à des pensées interdites. Des papillons dans l’estomac, mon cœur qui s’accélérait à la simple pensée que tu étais là, si proche et en même temps inaccessible.

Je me souviens également de tes cauchemars lorsque tu te réveillais en sanglots, tu descendais de ta couche quasiment à l’état de somnambule et tu te précipitais dans mes bras à mon côté, dans mon lit, le plus innocemment du monde. Tu ne t’imaginais même pas à quel point j’étais ébranlé de te sentir lovée tout contre moi, la chaleur de ton corps, tes gracieuses courbes féminines. Je ne suis qu’un homme après tout avec ses désirs, ses faiblesses… et il m’a fallu toute ma volonté pour ne pas succomber à la tentation de te révéler mon amour pour toi et de goûter à tes baisers. J’avais beaucoup trop de respect pour toi pour trahir ta confiance, toi, si pure et si naïve. Inconsciente, jeune comme tu étais, du pouvoir d’attraction que tu pouvais exercer sur un homme.

Tous ces souvenirs, là, ici et maintenant à des milliers de kilomètres de toi, pénétrant chaque fibre de mon être, instillant une douce tension mais une torture aussi. Tout mon corps est en émoi rien qu’à ta pensée. Oh Candy comme tu me manques ! Je repense alors à ce que m’a dit Georges, se pourrait-il qu’il ait raison ? En effet, je me comporte avec toi plus comme un ami, un frère car je m’y suis obligé pendant si longtemps que ça en est devenu une habitude. Peut-être qu’il faudrait en effet que je laisse sortir mes vraies émotions et que je me comporte plus en homme. Il est temps de prendre des risques, de sortir de ma zone de confort pour savoir enfin là où réside ton cœur aujourd’hui.  Il est temps de te séduire Candy, dans le sens noble du terme. Oui, je veux te courtiser, que tu tombes amoureuse de moi, que tu m’aimes enfin comme je t’aime, comme un fou ! Je veux que tu sois ma femme pour la vie. Maintenant tu es une femme et il est temps que tu saches ce qu’est l’amour vrai d’un homme, ma princesse ! Je vais te conquérir… cela prendra le temps qu’il faudra mais tu en vaux la peine et je suis patient.

A suivre

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Vidéo de erushi1  Candy y Albert unbreak my heart – Chanson d’Evanescence « Bring Me To Life » (*)

Remerciements pour tous vos commentaires passés et futurs, ainsi que tous les lecteurs même silencieux !

Notes de l’auteur :

(2) Inspirée d’une scène extraite du manga (volume 8 )
(3) Dans le dessin animé Candy et Albert avaient deux chambres séparées alors que dans le manga ils partageaient la même chambre dans deux lits superposés !

(*) Bring Me To Life (feat. Paul McCoy) (Ramène-Moi A La Vie)

How can you see into my eyes like open doors ?
Comment peux-tu lire en moi comme dans un livre ouvert  ?
Leading you down into my core
Te menant au plus profond de moi
Where I’ve become so numb
Où je suis devenue si engourdie

Without a soul
Sans âme
My spirit’s sleeping somewhere cold
Mon esprit dort dans un endroit froid
Until you find it there
Jusqu’à ce que tu le trouves là-bas
And lead it back home
Et que tu le ramènes à la maison

[Chorus]
[Refrain]
(Wake me up) Wake me up inside
(Réveille-moi) Réveille-moi de l’intérieur
(I can’t wake up) Wake me up inside
(Je ne peux pas me réveiller) Réveille-moi de l’intérieur
(Save me) Call my name and save me from the dark
(Sauve-moi) Appelle mon nom et sauve-moi de l’obscurité
(Wake me up) Bid my blood to run
(Réveille-moi) Ordonne à mon sang de couler dans mes veines
(I can’t wake up) Before I come undone
(Je ne peux pas me réveiller) Avant que je ne sois détruite
(Save me) Save me from the nothing I’ve become
(Sauve-moi) Sauve-moi de ce rien que je suis devenue

Now that I know what I’m without
Maintenant que je sais ce qui me manque
You can’t just leave me
Tu ne peux pas me quitter
Breathe into me and make me real
Insuffle la vie en moi et rends-moi réelle
Bring me to life
Ramène-moi à la vie

[Chorus]
[Refrain]

Bring me to life
Ramène-moi à la vie
(I’ve been living a lie… There’s nothing inside)
(J’ai vécu dans un mensonge… Il n’y a rien à l’intérieur)
Bring me to life
Ramène-moi à la vie

Frozen inside without your touch
Gelée à l’intérieur sans tes caresses
Without your love, darling
Sans ton amour, chéri
Only you are the life among the dead
Seul toi représentes la vie parmi les morts

(All of this time, I can’t believe I couldn’t see
(Tout ce temps, je ne peux pas croire que je ne pouvais pas voir
Kept in the dark, but you were there in front of me)
Tenue dans l’obscurité, mais tu étais là devant moi)

I’ve been sleeping a thousand years it seems
J’ai dormi mille ans il semble
Got to open my eyes to everything
Je dois tout redécouvrir

(Without a thought, without a voice, without a soul)
(Sans aucune pensée, sans voix, sans âme)
Don’t let me die here (There must be something more)
Ne me laisse pas mourir ici (Il doit y avoir quelque-chose d’autre)
Bring me to life
Ramène-moi à la vie

[Chorus]
[Refrain]

Bring me to life
Ramène-moi à la vie
(I’ve been living a lie… There’s nothing inside)
(J’ai vécu un mensonge… C’est le vide à l’intérieur)
Bring me to life
Ramène-moi à la vie

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6 réponses

  1. ms puddle dit :

    I read two chapters in a row because I was curious what Candy wrote in her letter! 😉 I like your George acting like Albert’s father, and I enjoy reading how Albert had realized his feelings for Candy right after her breakup with Terry. I agree with you why it was a sweet torture to Albert back in the apartment. He was just a man, and how could he feel nothing living with beautiful Candy for so long? 🙂 Your descriptions of his inner struggles make total sense to me. Good job! Now I’m looking forward to how he was going to be a MAN to the lucky lady 😛

    • Laure Saint-Yves dit :

      I always thought George could be a kind of father or big brother for Albert.
      Indeed, I’ve tried to imagine and show the evolution of his feelings for Candy in this chapter.

      I saw you have a project of new fic? Oh, Ms Puddle I can’t wait!!! 😀 But I know it takes lost of time to write, I began mine six months ago! When I read your posts and reviews I am so surprised to see how we can think alike, you will see it in certain parts of my story! 😉

      I set google translator on the blog so it will be easier for no-french speakers but, when I tested on English it made me laugh sometimes and there were many confusions between him/his/her/it … However we can understand the main part!

  2. Antlay dit :

    Superbe slow qui rappelle des souvenirs de jeunesse ! J’adore les paroles, très bon choix Laure Saint-Yves !

  3. Laure Saint-Yves dit :

    Coucou Alexia,
    Merci pour ton nouveau commentaire. Je suis ravie que tu aimes le chapitre 5!
    Eh oui, il faudra que tu sois patiente comme Albert! 😆 Le prochain chapitre s’intitule: « une visite surprise! » Je le posterai normalement dans une semaine. 🙂

  4. alexia001 dit :

    Coucou Laure Saint-Yves
    Comment vas tu ?
    Je viens de lire les 2 parties du 5eme chapitre et je les ais adoreeees
    J’ai hâte de lire la suite mais je serais patiente même si cela me sera difficile
    A bientôt
    Alexia

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