Chapitre 6 : une visite surprise ! 1/2

Avertissement : L’histoire de Candy Candy et de tous ses personnages appartiennent à Kyoko Mizuki, les images à Yumiko Igarashi et le dessin animé à TOEI Animation.
L’histoire écrite ci-après est une fiction à but non lucratif.
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La Maison de Pony, 1er septembre 1918

Quelques jours s’étaient écoulés depuis la visite à Lakewood, Candy était perchée sur une des branches les plus robustes de son arbre père. Elle repensait à toutes ses émotions vécues avec Albert. Candy avait hâte de découvrir ce que la vie lui réserverait de nouveau, elle avait repris espoir ; ses anciennes blessures maintenant guéries, elle était prête à aller de l’avant et cela grâce à Albert.
Chaque fois, il avait été là pour l’aider à surmonter la plupart de ses peines, la perte d’Anthony son amour d’enfance, la séparation avec Terry, son amour d’adolescence et il était encore là pour elle, maintenant qu’elle était devenue femme ! Toute sa vie il a veillé sur elle, lui sauvant même la vie deux fois. Tous ces heureux hasards qui les réunissaient toujours comme des liens invisibles, comme c’était étrange, comme s’ils étaient prédestinés l’un à l’autre.

« Ah ! Albert… » Elle repensait à ces moments intenses. Son image lui revenait en tête « Comme il était beau, comment ne l’ai-je pas vu plus tôt ? Son corps si viril et en même temps sa tendresse, sa douceur envers moi et l’expression de ses yeux quand il me regardait… j’en tremble encore ! » Elle rêvait de lui souvent,… trop souvent, qu’elle soit endormie ou pas d’ailleurs! Surtout depuis ces quelques jours passées en sa compagnie, Albert remplissait complétement ses pensées et son cœur. « Je me sens si bien avec lui, si rassurée, il m’apporte tant de sécurité ». Et ces sensations nouvelles qu’elle découvrait chaque fois plus intenses, plus lancinantes dans tout son corps. « Albert, tu me manques tellement que ça en fait mal ! Ton absence me fait plus souffrir même que lorsque Terry était loin de moi … mais pourquoi ? … Serait-ce de … l’amour ? … Serais-je … tombée amoureuse de toi ? … Mon Dieu,… Oui,… c’est bien cela,… ça ne peut pas être autre chose ! »

Candy s’était enfin avoué qu’elle aimait Albert ! Maintenant que William s’était effacé, elle pouvait de nouveau laisser ressortir ses sentiments pour Albert qu’elle avait enfouis depuis qu’elle avait découvert qu’il était aussi William le magnat du clan Ardlay. Tout était clair maintenant, l’homme avec lequel elle avait passé tous ces moments intenses était bien l’Albert qu’elle avait toujours connu et elle l’aimait, elle l’aimait même depuis assez longtemps en fait. Elle s’est rendue compte que ce même sentiment l’habitait depuis qu’il s’était évanoui dans la nature cette terrible nuit de fin d’automne, il y a presque un an. Il avait fallu qu’il disparaisse pour qu’elle s’en rende compte. Pourtant lorsqu’Albert l’avait attirée à Rockstown en lui envoyant un colis, un joli manteau de printemps, posté depuis cette ville pour qu’elle puisse y rencontrer Terry, elle avait renoncé à rencontrer son acteur préféré, à lui parler. Elle avait pourtant assisté à cette représentation dans un théâtre ambulant minable, trouvant Terry ivre, oubliant ses lignes. Ce spectacle affligeant l’avait profondément attristée mais elle n’avait pas voulu aller à sa rencontre car elle ne voulait pas lui parler dans cet état, il valait mieux que cela et puis surtout elle était venue pour Albert et seule l’idée de le retrouver lui importait. Son cœur avait choisi et à ce moment-là, elle s’est aperçue que ses sentiments avaient changé, Albert lui manquait davantage que Terry. Ils avaient vécu deux ans sous le même toit partageant tout, se soutenant dans la peine comme dans la joie et s’entendant à merveille. Une vie d’adultes. Alors qu’avec Terry, elle n’avait vécu qu’une suite de rendez-vous ratés depuis qu’elle était de retour aux USA ; ils ne s’étaient même pas dit « je t’aime ». C’était comme si elle avait essayé d’attraper le vent. Leur relation avait été une belle illusion d’adolescents exaltés.

Maintenant voilà, même si ses anciennes blessures étaient cicatrisées, elle restait marquée et elle craignait de souffrir à nouveau. Pouvait-elle s’engager dans une nouvelle relation amoureuse ? La peur de perdre à nouveau celui qu’elle aimait la terrifiait. Cette fois-ci à cause de quoi ? Et puis le monde dans lequel évoluait Albert était si loin du sien… Mais pourrait-elle lutter contre l’amour ?

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17 Octobre 1918

Albert était de retour à Lakewood mais n’en avait rien écrit à Candy, projetant de lui faire une visite surprise. Il partit de bon matin pour arriver de bonne heure à la Maison de Pony afin de pouvoir passer le plus de temps avec elle, n’ayant qu’une seule journée à lui consacrer. Il avait décidé de porter une tenue confortable, un pantalon en coton bleu, une chemise noire, sa veste fétiche type saharienne, des bottes et son écharpe blanche ; c’était la tenue dans laquelle Candy l’avait vu si souvent. Une tenue très Albert et pas du tout William, il voulait qu’elle soit le plus en confiance possible.

Candy était en train de jouer à Colin-Maillard (1) avec les enfants lorsqu’Albert arriva, c’était elle qui avait le bandeau sur les yeux. Elle portait une robe en coton bleu ciel avec un décolleté arrondi, à manches longues et dessus, un gilet bleu marine en laine fine ; les matinées automnales commençaient à être fraiches mais le Soleil avait décidé de se montrer. Sa tenue était simple mais elle était ravissante, comme toujours un rien l’habillait. Ses boucles blondes étaient rassemblaient en une queue de cheval liée avec un ruban de satin bleu. Fini les couettes, elle avait finalement écouté les conseils d’Annie. Quand elle s’occupait des petits ou des tâches ménagères elle préférait tout de même les attacher mais en une seule partie, faisant même quelque fois un chignon, c’était plus pratique. On entendait les rires et les chahuts. Albert fit signe aux enfants de ne pas trahir sa présence en mettant un doigt devant ses lèvres et en leur faisant un clin d’œil. Ils comprirent tout de suite l’indice. Le jeune homme s’approcha tout doucement de Candy et se tint devant elle, la laissant s’approcher de lui. Les enfants complices, criaient « oui Candy, continue tu brûles ! » Ils riaient de bon cœur. Elle continua alors de s’avancer les mains tendues devant elle et sentit la poitrine de quelqu’un … mais … ça n’avait pas l’air d’être un des orphelins, beaucoup trop grand et poitrine trop musclée ?! « Qui me joue un tour ? » Dit Candy en riant, elle pensait au départ que c’était peut-être Tom. Ses mains se déplacèrent pour remonter jusqu’au niveau de la tête. Albert frémit en sentant ses mains douces et délicates sur son torse, sur son cou, enfin sur son visage et il était heureux d’avoir fait cette farce. Il avait du mal de retenir son rire car il anticipait la tête qu’elle allait faire en découvrant que c’était lui. Les gamins riaient encore de plus belle et disaient : « Alors Candy, devine qui c’est ? » Elle hésitait, perplexe car cet homme lui semblait plus grand que Tom qui était pourtant déjà grand mais Albert du haut de ses 1, 85 mètres (2) ce qui était grand pour l’époque, dépassait la plupart de ses congénères. C’est alors qu’elle sentit cette odeur familière de santal qui remplissait ses narines, son cœur s’accéléra alors qu’elle pensait : « Non, je dois rêver, cela ne peut pas être… Albert ! » Elle en profita pour caresser son visage balayé par quelques mèches de cheveux. Sa peau était si douce pour celle d’un homme.

– « Albert ! C’est bien toi ? » Dit-elle en enlevant le bandeau avec précipitation.
– « Surprise ! » Dit-il en riant.
– « Oh oui, c’est bien toi ! » S’exclamât-elle, les yeux pétillants, pendant quelques secondes ils se perdirent dans les yeux de l’autre, bleu contre vert et vert contre bleu. Elle avait envie de se jeter dans ses bras mais se sentit gênée devant les garnements qui riaient aux éclats.

– « Bonjour Candy, comment vas-tu ? » Il affichait un de ses sourires les plus charmeurs.
– « Oh très bien Albert » surtout depuis que tu es là ! pensa-t-elle. « Ton voyage s’est bien passé ? »
– « Oui parfaitement et comme tu le vois je suis de retour donc j’ai voulu passer te dire bonjour. »
– « Pour combien de temps es-tu là ? »
– « Juste la journée, je dois prendre le train demain pour Chicago. »
– « Ah !… tu repars déjà ! » Dit-elle déçue.
– « Mais pour l’instant profitons de cette belle journée, veux-tu ? »
– « Oui, bien sûr, Albert ! Veux-tu jouer avec nous ? »
– « Avec plaisir, alors vu que tu m’as découvert, je suppose que c’est à moi d’être le chasseur ? »
– « Tu as bien deviné ! » Elle riait.
– « Mais avant, il faut que j’aille présenter mes hommages à Mademoiselle Pony et à sœur Maria, elles sont à l’intérieur je suppose ? »
– « Oui, c’est exact, je t’accompagne. »

Ils se dirigèrent vers l’intérieur de la maison trouvant les deux dames en train de s’occuper du livre de comptes.

– « Bonjour Monsieur Ardlay, quelle belle surprise ! » S’écrièrent-elles en cœur.
– « Bonjour Mademoiselle Pony, bonjour sœur Maria, comment allez-vous ? »
– « Très bien, merci Monsieur Ardlay et vous-même ? »
– « Très bien, merci mais vous pouvez m’appeler Albert vous savez ! »
– « Oh non, cela ne serait pas correct! »
– « Je ne veux pas vous y obliger mais sachez que cela ne me dérangerait absolument pas ! »
– « Mais quel bon vent vous amène ? »
– « Oh, j’avais la journée de libre alors j’en ai profité pour venir passer la journée avec vous. »

A ce moment on entendit les enfants dehors scander : « Candy ! Albert ! Candy ! Albert !…

– « Apparemment, vous êtes attendus ! » Dit sœur Maria en souriant.

Candy et Albert rejoignirent alors les enfants impatients de reprendre le jeu.
Mademoiselle Pony dit à sœur Maria :

– « C’est beaucoup de trajet et de fatigue, juste pour passer quelques heures ici ! Je crois que ce jeune homme tient vraiment beaucoup à notre petite, ne croyez-vous pas sœur Maria ? »
– « Oui, en effet, Mademoiselle Pony et vous avez vu la façon dont il la regarde, un regard plein d’adoration ! »
– « Oui, j’ai remarqué aussi. »
– « Ah, si seulement elle pouvait enfin ouvrir les yeux et trouver le bonheur ! Ce Monsieur Ardlay serait vraiment l’homme idéal pour elle.»
– « C’est vrai mais je crains que leur chemin soit encore difficile et Candy est vraiment entêtée parfois ! »
– « En effet mais il n’y a rien qu’un véritable amour ne peut surmonter !
– « Dieu vous entende sœur Maria ! »
– « Je ferai une prière en ce sens ! »
– « Oui, moi aussi ! »

A suivre


Notes:

(1) Le jeu de Colin-Maillard : Le « chasseur » a les yeux bandés et les « chassés » tournent autour de lui en évitant de se faire toucher. Si le « chasseur » réussit à toucher un autre joueur, celui-ci s’immobilise et le laisse lui toucher le visage. S’il réussit à reconnaître la personne au toucher, alors celle-ci prend la place du « chasseur ».
(2) Par exemple en France, en un siècle, les hommes ont grandi de 11 cm et les femmes de 8 cm.

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2 réponses

  1. ms puddle dit :

    Glad to know Candy finally recognized her real feelings for Albert, and she loved him as a man, not a brother! The blindfold game was brilliant! I read that with a smile stuck on my face. 🙂 So what did Albert plan to do with Candy on his holiday? Like you, I’ve always believed Candy’s foster mothers could sense that Albert and Candy had feelings for each other. 😛 😉

    • Laure Saint-Yves dit :

      I’m glad you enjoyed it! 😀
      Candy’s foster mothers knew her very well indeed, and it made me sense to me that they could have guess her feelings for Albert!

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