Chapitre 7 : une mystérieuse lettre 3/3

Avertissement : L’histoire de Candy Candy et de tous ses personnages appartiennent à Kyoko Mizuki, les images à Yumiko Igarashi et le dessin animé à TOEI Animation.
L’histoire écrite ci-après est une fiction à but non lucratif.
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Candy reçut bien ce mot mais elle n’y répondit pas. En novembre 1916 soit juste un an après leur rupture, elle avait eu une lettre de Suzanna qui sentait que le jeune acteur lui échappait, il était pensif, mélancolique à cause de la date du tragique anniversaire. Elle avait donc écrit (9) qu’elle savait où le cœur de Terry résidait mais que tout ce qui la faisait espérer c’était de l’avoir auprès d’elle, c’était d’avoir l’espoir qu’un jour il l’aimerait. Que cela n’était rien d’avoir perdu sa jambe comparé à l’idée de le perdre lui. Terry, était sa vie. Il était ce qui la maintenait en vie ! Lire cette lettre de la jeune femme lui avait transpercé le cœur, elle avait l’air si fragile, si faible ; elle éprouvait une sincère empathie pour elle malgré sa propre douleur, voilà pourquoi elle n’avait pas pu répondre à la lettre de Terry, il fallait qu’il reste avec Suzanna qui avait tant besoin de lui. Sa vie en dépendait. Suzanna avait déjà attenté à ses jours sur ce toit de l’hôpital, à New-York, Candy ne pouvait pas risquer de la perturber. Elle sentait au travers de sa lettre qu’elle restait psychologiquement fragile et dépendante de Terry. De plus elle lui avait promis de ne pas le contacter.

Moins de deux mois plus tard, Terry, sans réponse de Candy et ne supportant plus cette vie sans amour avec la jeune actrice, se sentant complétement étouffé et asphyxié, il avait sombré complétement dans le désespoir puis dans l’alcool tout en prenant la mauvaise décision de quitter New-York !
En découvrant ces articles de journaux qu’Albert avait cachés, Candy fût complétement brisée car elle se sentait en partie responsable pour ne pas lui avoir répondu.

Flash-back (10)

La maison des Magnolias, Chicago, jeudi 12 juillet 1917

« Bon, puisque je me suis fait renvoyer je vais profiter de mon temps libre pour faire un peu de ménage, C’est Albert qui va être étonné ! Je vais commencer par jeter les vieux journaux, il y en a tellement… il y en a même en-dessous le lit ! Mais qu’est-ce que… c’est que ça ? Des articles sur … Terry ! Et qu’est-ce qu’ils racontent ? « Roméo et Juliette, un navet ». Un navet ?! Comment ça, un navet ?… « Roméo : composition lamentable et oubli de répliques … La nouvelle étoile du théâtre Stratford trébuche … Roméo habite chez Suzanna Marlow mais n’a plus une once de passion pour jouer … La vie de Terrence mise à nu, la cause serait l’accident de sa bien-aimée Suzanna Marlow… Terrence abandonne son rôle de Roméo… »
Mais pourquoi n’y a-t-il que des articles calomnieux ? Je sens les larmes qui jaillissent sans que je puisse les contrôler. Terry… tu souffres… tu souffres même peut-être davantage de notre séparation que moi !… Oui car moi j’ai Albert pour me soutenir. C’est lui qui a dû cacher tous ces journaux ! Mais pourquoi, Albert ? Tu voulais me protéger ? Eh bien maintenant que je les ai tous trouvés d’un coup, comme ça, c’est pire ! … Ah Terry ! Ce que je m’en veux de ne pas avoir répondu à ta lettre ! … Tu as dû être désespéré que je n’y réponde pas !… Mais je ne pouvais pas… la lettre de Suzanna… ma promesse de ne plus te voir… Cela me brise le cœur de voir que tu as abandonné la scène… c’était ton rêve ! Tu as même quitté l’Angleterre pour ça. Je me sens inconsolable et en partie responsable de tes ennuis… Je m’épuise à pleurer affalée sur les journaux et je finis par m’endormir.

Je me réveille mais en gardant toujours les yeux fermés, je sens des mains douces et chaudes qui me caressent tendrement les cheveux, les écartent de mon visage pour m’essuyer gentiment mes larmes. Albert ! … Ses mains sont si chaleureuses… Albert, quel réconfort de te sentir près de moi, tu me soulages toujours de mes peines, tu es toujours là quand j’ai besoin de toi… Je sens maintenant tes bras forts me soulever et me porter dans le lit où tu me déposes délicatement… C’est si bon d’être dans tes bras, je me sens si protégée. Peu de personnes se sont montrées aussi douces et tendres avec moi. Seulement Mademoiselle Pony et sœur Maria !… Merci Albert, heureusement que tu es là ! « 

Peu de temps après, si elle s’est précipitée tout droit dans le piège de Neal, lui faisant croire que Terry voulait la rencontrer, c’était surtout pour lui remonter les bretelles, pour le persuader de repartir à New-York reprendre sa carrière, retourner auprès de Suzanna. Ce n’était pas pour reprendre sa relation avec lui. Candy avait accepté la rupture à cette époque et elle commençait inconsciemment, peu à peu mais sûrement à se tourner vers Albert. Sa chaleureuse présence de chaque instant, ses grandes qualités de cœur et d’esprit avaient petit à petit gravé un chemin vers son cœur. Il lui restait simplement à s’en apercevoir, à le réaliser.

Fin du Flash-back

Candy prit une grande inspiration et ajouta au contenu de la boite aux souvenirs, la lettre d’Eleanor Baker ainsi que le carton d’invitation et le ticket. Elle écrirait à la mère de Terry avec sa réponse où elle déclinerait l’offre. Elle repensa à son journal intime que lui avait rendu Albert, elle avait été tentée de le relire mais à quoi bon ? Candy était maintenant amoureuse d’Albert et elle sentait qu’il avait certainement voulu la tester, la questionner de manière silencieuse car avec cette lettre d’Eleanor Baker, il a dû penser que cela raviverait ses sentiments envers Terry et il en avait l’air perturbé. Si seulement elle était sûre de ce qu’éprouvait exactement Albert pour elle ! Elle songeait que peut-être elle devrait lui rendre son journal intime ? Pour lui prouver qu’elle avait enterré pour toujours son passé avec l’acteur. Oui, elle avait envie de le faire, il reste à choisir le bon moment. Candy repensait à tous ces évènements et songeait qu’il était grand temps pour elle de tourner définitivement le dos au passé. Elle se leva et alla s’installer à la petite table qui servait de bureau où elle déposa sa précieuse boite puis elle sortit du papier à lettre, de l’encre et une plume pour écrire une lettre d’adieu :

Terry, (11)

Chaque fois que je vois ton visage dans mon esprit, mon cœur est comme un abricot mûr aigre-doux et si le moindre vent venait à souffler, il pourrait tomber sur le sol donc je ne peux même pas respirer.


Félicitations pour le grand succès de « Hamlet ! » Depuis longtemps déjà je vois des articles spécialisés avec des avis dithyrambiques, ici et là.

– « Un véritable Hamlet » comme personne ne l’avait jamais imaginé ! Non, mieux qu’imaginé !
– « Terrence est Hamlet » il va aussi être présenté en Angleterre !
Maintenant le grand oncle William parle de toi plus facilement. Au début il l’évitait presque anormalement et il semble qu’il a caché des magazines et des choses de ce genre, ce qui au contraire m’a blessée. Mais je suis soulagée qu’il agisse plus naturellement dernièrement.

Oui, Terry, le grand oncle William était, assieds-toi bien ! Albert, celui que tu connais aussi ! Peux-tu le croire ! C’est formidable, n’est-ce pas ? Je l’ai aussi rencontré à Londres ! De plus, je lui avais même laissé mon journal intime à son bon soin, celui dans lequel j’écrivais en toute sincérité mes sentiments quand j’ai quitté le collège royal de St-Paul. Par conséquent, Albert sait autant que moi, combien je t’… Comment nous nous sommes rencontrés et peu à peu, tout à propos de tout ça.

Albert, je me demande comment il a réagi quand il a lu ce journal. Aucun de nous n’a pu mentionner son contenu, même maintenant. Je suis contente qu’il n’ait pas voulu être acteur. Visage de poker brillant ! Il aurait pu devenir ton plus grand rival ! Albert ne m’a pas dit tout de suite quand il avait recouvré sa mémoire… il reste entouré de mystère. Malgré cela, j’ai vraiment été sauvée par Albert. Il en a été capable car Albert était à mes côtés, grâce à lui j’ai réussi à surmonter tout cela.

Terry, je voulais prendre le temps de partager mes péripéties avec toi, un jour ; l’histoire de la manière dont je suis revenue d’Angleterre en te suivant mais je n’ai pas eu la chance de te le dire à la fin. J’ai appris que la plupart des lettres que je t’ai envoyées ne te sont jamais parvenues. Mais tu m’as écrit beaucoup de lettres bien que tu étais occupé. Tu t’adressais toujours à moi comme Tarzan, taches de son. Tu m’as toujours écrit quelque chose pour me taquiner alors que j’avais envie de plus de lettres romantiques… Cependant, je pense que je connaissais ton cœur. Tes lettres étaient quand même pleines de chaleur et de gentillesse.

Merci, Terry… J’ai gardé précieusement ces lettres, néanmoins je ne peux pas encore les lire à nouveau. Tu as aussi visité la Maison de Pony. J’ai embarqué clandestinement sur un bateau pour le chemin du retour. Les demoiselles m’ont dit que tu m’as rendu visite… Ce qui était frustrant. Si j’étais rentrée un peu plus tôt… si tu m’avais rendu visite un peu plus tard… Juste comme à Chicago. Nous avons toujours raté l’opportunité de nous voir mais en même temps, je croyais que j’aurais plus de temps pour être avec toi plus tard en compensation.

La nuit à New-York était froide mais la neige incessante me paraissait chaude. Je me demande, était-ce à cause de ta chaleur qui persistait dans mon dos ? « Sois heureuse sinon je ne te pardonnerais pas… » Terry, c’est ce que tu m’as dit. Je suis heureuse. Et Terry, j’espère que tu seras plus heureux également ! « L’amour de Suzanna a pris en charge le retour de Terrence ! ». J’ai lu de tels articles. Terry, Suzanna est une personne merveilleuse. Par-dessus tout elle est merveilleuse parce qu’elle continue de t’aimer. Et toi, qui l’as choisie tu es merveilleux également. Je sais bien sûr que je ne peux pas envoyer ce genre de lettre… Je le sais mais je ne pouvais pas m’empêcher de te l’écrire parce que j’étais contente de ta réussite, bien que je savais que je n’étais pas censée l’envoyer.


Terry, s’il te plait, garde à l’esprit qu’il y a une fervente admiratrice de Terrence Graham dans le fin fond de la campagne américaine. S’il te plait, souviens-toi que je t’applaudirai toujours quand tu seras sur scène.


Melle Tarzan taches de son


PS : Terry… Je t’ai aimé.

Candy posa sa plume puis attendit que l’encre sèche, elle plia la lettre et l’ajouta au contenu de la boite, ainsi que son journal intime. Elle rangea ainsi tous ses souvenirs et referma cet objet contenant les douloureux souvenirs du passé. Elle avait finalement dit adieu à ses deux anciens amours, Anthony son amour d’enfance et maintenant Terry son amour d’adolescence. Cette lettre non envoyée à Terry lui permettait de faire l’adieu qu’elle n’avait pas pu lui donner à New-York ; elle abordait la dernière étape du deuil de cet amour : la reconstruction.

Terry l’avait aidée à accepter pour la mort d’Anthony avec son traitement de choc mais il n’avait pas réussi à l’aider à se reconstruire, c’est Albert qui le fit et c’est encore lui qui l’a accompagnée dans toutes les étapes de sa rupture d’avec Terry. Elle allait se reconstruire avec Albert son grand amour, celui qui serait le plus important de sa vie, le dernier. Ce qu’elle ne savait pas encore c’est qu’il avait été aussi son premier, en tant que « Prince de la colline »…

Rêveuse, elle repensait à cette journée et elle aurait tellement souhaité qu’Albert l’embrasse. Ah ! Un baiser d’Albert !… Quel goût pouvait bien avoir ses lèvres ? Elle mourrait d’envie de le savoir ! Elle se sentait heureuse, enfin complétement libérée du poids du passé, Albert lui avait donné des ailes et elle se sentait plus vivante que jamais…

(L’humeur de Candy à ce moment: Céline Dion – I’m alive)

A suivre

 

Remerciements pour tous vos commentaires Ms Puddle, Antlay, Alexia, ainsi que tous les lecteurs même silencieux !


Notes :

(9) Lettre trouvée dans le roman final je l’ai traduite à partir de l’anglais.
(10) Inspirée de la même scène du manga que dans le chapitre 2 mais du point de vue de Candy.
(11) Lettre non envoyée écrite on ne sait pas quand, j’ai choisi de la placer à cet endroit de mon histoire. Elle est dans le roman final et je l’ai traduite à partir de l’anglais avec quelques très légères variations.

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8 réponses

  1. ms puddle dit :

    Ahhh… very interesting! So in your story, not receiving any letter from Candy made Terry leave New York and somehow ended up in Rockstown? 🙂

    I like how you rearranged the events and letters, and it makes total sense that Candy decided to see Terry again. Susanna’s letter to her must be one of the reasons, and in fact, I have a similar thought in my new story too, Laure Saint-Yves! I hope you don’t mind. 😀

    Nice song for Candy’s mood at the end, and I like it that you added her unsent letter together with her old diary. So she would give these two to Albert? Sounds like they were going to have their first kiss soon? 😛

    • Laure Saint-Yves dit :

      You got it! Ms puddle! Terry, in full despair and depressed for having no news from Candy, he completely broke down has left NYC and ended up in Rockstown.
      For your similar thought, no worries, I don’t mind at all. It is unavoidable to have similitudes since we often think alike, as you are used to say, my friend, great minds think alike 😀 Any way our stories are not the same! 😉
      I will let you know for the letter, the diary and the first kiss… 😉

  2. Antlay dit :

    Bonjour Laure Saint-Yves
    J’aime beaucoup ce chapitre et la chronologie des lettres bien avant la mort de Suzanna tient vraiment la route. Le chapitre Terry semble terminé pour de bon.
    J’ai hâte de lire la suite.
    A très bientôt.

    • Laure Saint-Yves dit :

      Bonjour Antlay,
      Je suis contente que ça vous ai plu car je me suis cassée la tête avec la chronologie! Même si cette histoire n’a pas pour but d’être CCFS, qui n’appartient qu’à son auteur, je voulais quand même m’en inspirée le plus possible au début car ensuite je laisserai libre cours à mon imagination! 😉
      Je posterai le chapitre 8: « A la mémoire d’Alistair », en fin de semaine.

  3. alexia001 dit :

    Coucou Candybert
    eh ben, je sens que la semaine va être longue de chez longue
    ca va être dur mais je vais tenir le coup
    a bientôt
    Alexia

  4. alexia001 dit :

    Coucou Candybert
    merci pour les 3 parties du chapitre 7
    je l’ai dévoré du début a la fin
    maintenant, j’attends la suite lollllll
    a bientôt
    Alexia

    • Laure Saint-Yves dit :

      Coucou Alexia,
      J’avais peur de perdre un peu le lecteur dans ce très long chapitre mais je suis contente que tu l’aies apprécié! 😉
      Le prochain chapitre posté en fin de semaine sera un peu triste mais promis il y aura une belle surprise dans le 9ème 😉
      A bientôt!

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